Assumer son humour (à la con)

Parfois, les sites de presse publient des infos. Parfois, ils publient des analyses. Et parfois, on ne sait pas trop ce qu'ils publient. C'est le cas avec cet article de Slate "Harry Potter et les zombies à la fac, ou l'overdose «des cours à la con» façon générateur". L'auteur y parle vaguement de l'arrivée de cours de Cultural Studies dans le monde académique français. Mais plutôt que d'expliquer de quoi il s'agit - le terme même de Cultural Studies n'apparaît nulle part... - ou de proposer une réflexion sur la chose, elle se contente de proposer un générateur de "cours à la con". Evidemment, des personnes engagées à divers degré dans les sciences sociales se sont énervées contre l'article, moi y compris. Et se sont vues répondre que c'était du second degré, et qu'il fallait avoir un peu d'humour. Ach... l'humour... Vous connaissez le reste. Mais prenons cela au sérieux (non, ce n'est pas une tentative de blague pourrie) : si c'est de l'humour, de qui se moque-t-on ? (ça non plus). Faisons une petite étude de cas.
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Pas assez chère, mon fils

Quand on joue à Magic, il y a une question qui vous revient régulièrement : "Mais t'as pas mieux à faire de ton temps ?". J'ai plus ou moins réglé cette question dans un post précédent. Alors passons à la suivante : "Comment ça, ce bout de carton, il coûte 50€ ? Et il y en a plusieurs qui coûtent 100€ ? Et un 2000€ ? Non, mais vous êtes complètement malades ? C'est du carton !". Il en existe des versions plus courtes, d'autres avec des mots que rigoureusement ma mère m'a interdit de nommer ici, mais c'est toujours plus ou moins la même chose. Cela redouble une autre question : "Mais pourquoi vous jouez pas juste avec des photocopies ?". Oui, quand on y pense 30 secondes, Magic est un jeu excessivement facile à pirater. Et d'ailleurs, il l'est. En partie. Parce que les joueurs continuent à payer. Comment expliquer alors que l'on continue à payer pour ce qui pourrait être gratuit ?
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Le genre n'est pas une théorie, c'est un fait

Le genre n'est pas une théorie : c'est un fait. Cette formule, j'ai eu l'occasion de l'utiliser dans des billets précédents. Et j'ai dû souvent la marteler à nouveau contre les néo-réactionnaires qui se sont fait un devoir de continuer leur lutte contre l'égalité en la rhabillant "lutte contre la théorie du djendeur". Je me suis dit qu'il était temps que j'explicite complètement cette formule. Pas tellement pour convaincre les personnes en question, qui n'ont de toutes façons rien à faire d'une discussion un tant soit peu rationnelle, mais plutôt pour fournir à ceux qui ont un peu de curiosité intellectuelle et qui ne sont pas familier avec les sciences sociales une clarification du raisonnement.

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A propos de David Reimer

Les néo-réactionnaires multiplient les attaques contre les études sur le genre. Le plus grave est sans doute que certains médias, peu soucieux de rigueur et reconverti dans la presse à scandale (oui, Le Point, c'est de vous dont je parle), leur donne un écho sans prendre la peine de faire un travail journalistique digne de ce nom. Le cas de David Reimer est souvent mobilisé comme un argument contre les recherches sur le genre. Le problème, c'est qu'il s'agit de quelque chose de malhonnête : en se centrant sur un cas unique tragique, on essaye de faire oublier que la même situation s'est reproduite plusieurs fois avec des fins beaucoup plus heureuses. Je donne ici à lire un extrait du livre de la chercheuse en neuroscience Lise Eliot Cerveau Rose, Cerveau Bleu. Les neurones ont-ils un sexe ? qui, pour ceux qui sont motivés par le minimum d'honnêteté intellectuelle, devrait régler le débat.
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L'expérience de la boîte

Dans le dernier billet, au milieu de mon énervement - pour lequel je ne m'excuserais que lorsque sera reconnue l'indécence des attaques contre le genre - j'ai proposé ma traduction de l'expérience de la boîte qu'utilise Michael Schawble dans son introduction à la sociologie The Sociologically Exmanined Life (j'ai une passion coupable pour les introductions à la sociologie, j'en fais la collection). Je me suis dit qu'elle méritait peut-être deux ou trois explications pour ceux qui voudraient en faire usage auprès de leurs proches. Je complète donc ici l'argumentaire qu'elle recouvre.
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J'enseigne le genre. Et je continuerai à le faire.

Ce sera un billet énervé. Très énervé. Fatigué aussi. Fatigué d'entendre des ignares et des incompétents baver de haine sur quelque chose qu'ils ne connaissent pas. Enervé de voir qu'on les laisse faire et que, pire encore, on leur donne raison. Enervé d'apprendre que je fais le mal. Enervé de voir que l'on laisse des mouvements religieux dicter la forme du débat public, surtout en matière d'éducation. Enervé de voir que la laïcité, c'est bon pour les autres, et qu'on peut envoyer paître la science et la connaissance par lâcheté politique et ignorance. Car depuis des années, j'enseigne ce contre quoi aussi bien la Manif de la haine que Vincent Peillon luttent désormais, dans une alliance que l'on voudrait improbable mais qui n'est que celle de la peur. J'enseigne le genre. Et je continuerais à le faire.
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La volonté de parler à tout prix de race

Quand les adversaires d'un ensemble de travaux scientifiques portent leur polémique en dehors du monde scientifique, il y a toujours de quoi s'inquiéter. Pas d'exception pour les travaux sur le genre, avec un nouvel exemple avec une tribune de Nancy Huston et Michel Raymond dans le Monde visant à affirmer la pertinence des races et des sexes. Sans surprise, il apparaît clairement que les auteurs ont d'autres choses en tête que le simple questionnement scientifique qu'ils prétendent affirmer. Pourquoi ? Parce que sur le plan strictement logique, leur argumentation ne tient pas : si "sexes" et "races" désignent des classes logiques, ce n'est pas ce qu'ils montrent ici.

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"Expatriés" is the new "classes moyennes"

Encore un. Encore un article qui nous parle des expatriés, ces exilés qui ont fui toutes les difficultés de la France pour découvrir une herbe évidemment plus verte à l'étranger, tout cela à cause de l'indigence de nos politiques qui, décidément, ne font pas les réformes qu'il faut... Cette fois, on nous met en scène une certaine Clara G., étudiante en 2ème année d'histoire à la Sorbonne, qui menace François Hollande d'aller voir ailleurs si elle y est. Métaphore parfaite du traitement de la question des Français de l'étranger par les médias et le champ politique : on ne s'intéresse pas à eux, on se contente de les faire parler.
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