Lorsque l'on discute des inégalités hommes/femmes, on se heurte très vite à un mur. Il y a des gens qui, simplement, refusent d'y croire : ça n'existerait pas, et puis c'est naturel, et de toutes façons, c'est la même chose pour les hommes. Freud racontait une histoire rigolote qui sonnait un peu comme ça, à propos d'un chaudron percé, mais passons : je ne suis pas là pour faire la psychanalyse du déni. Je vais plutôt essayer d'expliquer pourquoi le dernier argument, selon lequel les hommes aussi seraient discriminés, ne marche pas. Et pour cela, je vais me baser, one more time, sur la sexualisation dans les jeux vidéo.
L'exemple de la sexualisation dans les jeux vidéo est intéressant parce qu'il a fait l'objet de réactions très claires dans le sens du "c'est pareil pour les hommes" : vous pouvez vous reporter aux commentaires des deux articles que Mar_lard a consacré à ce thème pour avoir quelques illustrations, ainsi qu'à ceux de mon dernier billet sur le thème.
L'argument qui revient sous la plume de plusieurs commentateurs est le suivant : ok, il y a des femmes qui sont sexualisées, mais les hommes aussi ! Regardez, ils ont plein de muscles, des coiffures parfaites, etc. Eux-aussi sont sexualisés, alors pourquoi vous vous plaignez pour les femmes, hein, franchement ? Non, mais regardez Ken de Street Fighter par exemple, il est beau et sexy avec sa petite mèche blonde et son air de kéké :
Et puis franchement, c'est aussi des modèles complètement impossibles à suivre pour les hommes et totalement irréalistes, comme pour les femmes quoi, donc il n'y pas de différence, pas de sexisme, tous logés à la même enseigne. D'ailleurs, regardez Zanguief :
Je n'ai pas choisi Zanguief au hasard : son exemple illustre bien qu'un corps magnifiée n'est pas un corps sexualisé. Certes, le corps de Zanguieff est parfaitement impossible dans la réalité, et donc aussi irréalistes que la poitrine de nombreuses héroïnes. Mais cela n'en fait pas un objet de désir sexuel - je me permet de douter que quelqu'un ait déjà fantasmé sur Zanguieff, et dans tous les cas, je pense que c'est assez marginal - mais une simple expression de la force et de la puissance. Les déformations et prise de liberté avec la réalité dont il fait l'objet n'ont pas pour vocation d'éveiller le désir sexuel. S'il représente sans doute une version idéalisé de l'homme, au moins autant que les concours de culturisme, il ne l'est pas pour ses qualités sexuelles mais pour de toutes autres qualités.
Il en va de même pour Ken. Celui-ci peut effectivement se voir comme une représentation magnifiée d'un homme, comme l'ont été de nombreuses autres représentations avant que l'on en vienne aux jeux vidéo - avant Frank Miller, le roi Léonidas de Sparte avait déjà fait l'objet de portrait mettant l'accent sur la force et la virilité, voyez-ci dessous. Mais il n'est pas conçu pour être séduisant, sexy ou objet de désir sexuel : son apparence vise à manifester d'autres qualités. Il est possible que certaines personnes le trouvent effectivement sexuellement désirable, peut-être à cause de ces qualités (force, nonchalance, maîtrise de la situation, etc.), mais ce caractère ne définit pas qui il est, et n'influence pas la façon de le présenter.
Revenons maintenant sur un personnage féminin dont j'ai beaucoup parlé ici : Samus Aran. Il est clair que lorsque Samus Aran porte son armure et agit en chasseuse de prime impitoyable, elle n'est pas sexualisée. Il existe même des images d'elle sans armure qui ne sont pas sexualisées, notamment dans les images finales de la série des Metroid Prime : si on voit son visage, et si elle y a effectivement une coiffure beaucoup trop parfaite par rapport à ce que voudrait la réalité, elle n'est pas présentée spécialement comme un objet de désir sexuel. On retrouve bien une femme magnifiée, mais pas pour ses qualités sexuelles. Par contre, lorsqu'elle est présenté se tortillant de façon ridicule pour montrer ses fesses au joueur, l'accent est alors clairement mis sur sa sexualité.
On peut encore trouver d'autres exemples qui contrastent la façon dont les femmes idéalisées dans la représentation vidéo-ludique le sont pour et par leur sexualité tandis que les hommes également idéalisés le sont pour de toutes autres raisons. Dans un de mes jeux préférés, No More Heroes (malheureusement pas un exemple de féminisme acharné...), le héros apparaît assis sur ses toilettes lors des moments de sauvegarde : la vidéo suivante illustre cela brièvement.
Dans le deuxième opus de la série, le joueur prend le contrôle de Shinobu - une ninja écolière dans le premier volume qui revient en petite robe noir et porte-jaretelle dans le second - le temps de deux niveaux. Lorsque l'on sauvegarde, voilà les images auxquelles on a droit :
Travis Touchdown assis sur ses toilettes n'est certainement pas sexualisé, aussi musclé soit-il, aussi torse nu soit-il. Et il est d'ailleurs assez difficile de trouver la vidéo correspondante sur le net ! Par contre, Shinobu est bien évidemment présentée sous sa douche, de façon on ne peut plus suggestive. Et, bien sûr, elle n'apparaît pas sur les toilettes, puisqu'il est connu de tous que les femmes ne font pas caca.
Un dernier exemple, histoire de sortir du monde des jeux vidéo : prenons l'incarnation même de l'homme idéalisé, Superman. Et comparons-le avec sa cousine incarnation de la femme idéalisée, Power Girl. Le jeu est simple : il s'appelle "cherchez les différences".
Pour autant, on pourra encore objecter que les rôles proposés aux hommes ne sont pas moins enfermant que ceux des femmes. Etre sommé d'être une grosse masse de muscle pétant la testostérone n'est pas forcément beaucoup plus libérateur que d'être sommé d'avoir des seins qui affectent le mouvement des planètes. Et les autres rôles proposés ne sont pas toujours très enthousiasmants : Travis Touchdown, de No More Heroes, incarne par exemple le personnage masculin un peu gauche, maladroit, peu doué et complètement obsédé (dans le premier opus, sa seule motivation à devenir le meilleur assassin du monde est de pouvoir coucher avec l'héroïne qui se propose à lui comme récompense...) qui fait les beaux jours de nombreux teen movies (qui ne sont souvent que des comédies romantiques habillées avec des pets et des couilles). Si on reste sur les jeux vidéo, on peut même noter que certains rôles masculins n'apparaissent jamais : celui de père, par exemple (à moins qu'il ne s'agisse de venger ses enfants par exemple).
Ce n'est pas faux. Mais on peut remarquer une chose : les rôles proposés aux hommes peuvent effectivement être pesant, ils sont sans communes mesures à ceux imposés aux femmes. Si un homme respecte parfaitement le rôle qui lui est fixé par les jeux vidéo, il ne prendra pas une main au cul sous prétexte qu'il l'a bien cherché avec sa tenue provocante. On ne mettra pas non plus en doute ses compétences en supposant qu'il a été recruté pour ses petites fesses musclées. On ne commentera pas d'abord sa tenue ou sa sexualité avant de commenter ce qu'il dit. Et si par malheur il fait l'objet d'une agression sexuelle, on ne lui expliquera pas qu'il n'avait qu'à s'habiller autrement ou à sortir accompagné. Alors oui, on supposera qu'il n'est pas foutu de faire cuire des pâtes ou qu'il préférera baisouiller à droite à gauche plutôt que de s'engager dans une relation sérieuse. Le préjudice est tout de même moindre. Et beaucoup plus facile à repousser.
Et ce d'autant plus que les hommes qui ne respectent pas parfaitement ce rôle - et ils sont les plus nombreux - bénéficieront quand même des avantages qui lui sont attachés : on les supposera forts, compétents, pleins de maîtrise de soi et de sens des responsabilités, etc. sans qu'ils n'aient rien à faire en ce sens. Un privilège invisible en quelque sorte, mais bien réel quand on regarde les écarts de salaires entre hommes et femmes. Parallèlement, on supposera d'entrée de jeu que les femmes sont frivoles, intéressées par l'apparence, disposées à plaire à ces messieurs, etc. jusqu'aux lesbiennes qui se feront draguées par des hommes qui ne voient en elles qu'un fantasme pour hétérosexuels... En un mot, vivre sa vie en homme, c'est jouer en mode "easy", vivre sa vie en femme, c'est l'avoir réglé sur hard. Dans le mode easy aussi, il y a des challenges. Ils sont justes plus durs dans le mode hard.
Mais ce n'est pas tout. Malgré cela, vous pouvez trouver que le modèle imposé aux hommes n'est guère plaisant, fut-il moins pesant que celui des femmes. Vous pouvez penser que l'on en demande quand même beaucoup aux hommes, et que c'est "si dur d'être un homme" (si vous rajoutez "dans un monde de femmes", c'est que vous êtes un crétin fini et je n'essaierais pas plus de convaincre, pauvre cas désespéré que vous êtes). Vous en avez peut-être assez que l'on présente les hommes comme essentiellement guidés par le désir sexuel, incapables d'engagement, immatures, comme des prédateurs sexuels, comme violents, etc. . Mais dans ce cas-là ne vous trompez pas d'adversaire : c'est la domination masculine qui veut ça. Toute domination exige des dominants qu'ils se comportent d'une certaine façon : ce ne sont pas les féministes qui imposent aux hommes cette image. Ce ne sont pas les féministes qui organisent la discrimination des hommes qui ne veulent pas rentrer dans le moule : elles ne sont pour rien, par exemple, dans ce dont souffrent toujours les homosexuels. Les féministes ne pensent pas que les hommes sont tous des prédateurs sexuels par exemple : elles et ils pensent au contraire que les hommes ne sont pas cela, et peuvent et doivent être bien plus que cela. Alors si vous vous sentez agressé par les représentations de la masculinité, si vous pensez que le sexisme touche aussi les hommes, votre adversaire est le même que celui des féministes : c'est la domination masculine.
Alors plutôt que de faire comme ces idiots médiatiques qui hurlent que les féministes ont la haine des hommes, qui parlent de "misandrie" et qui ne font en fait que reconduire les clichés qui font la domination masculine, devenez un homme féministe. Et adoptez mon slogan : "it's the patriarchy, stupid !".
L'exemple de la sexualisation dans les jeux vidéo est intéressant parce qu'il a fait l'objet de réactions très claires dans le sens du "c'est pareil pour les hommes" : vous pouvez vous reporter aux commentaires des deux articles que Mar_lard a consacré à ce thème pour avoir quelques illustrations, ainsi qu'à ceux de mon dernier billet sur le thème.
L'argument qui revient sous la plume de plusieurs commentateurs est le suivant : ok, il y a des femmes qui sont sexualisées, mais les hommes aussi ! Regardez, ils ont plein de muscles, des coiffures parfaites, etc. Eux-aussi sont sexualisés, alors pourquoi vous vous plaignez pour les femmes, hein, franchement ? Non, mais regardez Ken de Street Fighter par exemple, il est beau et sexy avec sa petite mèche blonde et son air de kéké :
Et puis franchement, c'est aussi des modèles complètement impossibles à suivre pour les hommes et totalement irréalistes, comme pour les femmes quoi, donc il n'y pas de différence, pas de sexisme, tous logés à la même enseigne. D'ailleurs, regardez Zanguief :
Je n'ai pas choisi Zanguief au hasard : son exemple illustre bien qu'un corps magnifiée n'est pas un corps sexualisé. Certes, le corps de Zanguieff est parfaitement impossible dans la réalité, et donc aussi irréalistes que la poitrine de nombreuses héroïnes. Mais cela n'en fait pas un objet de désir sexuel - je me permet de douter que quelqu'un ait déjà fantasmé sur Zanguieff, et dans tous les cas, je pense que c'est assez marginal - mais une simple expression de la force et de la puissance. Les déformations et prise de liberté avec la réalité dont il fait l'objet n'ont pas pour vocation d'éveiller le désir sexuel. S'il représente sans doute une version idéalisé de l'homme, au moins autant que les concours de culturisme, il ne l'est pas pour ses qualités sexuelles mais pour de toutes autres qualités.
Il en va de même pour Ken. Celui-ci peut effectivement se voir comme une représentation magnifiée d'un homme, comme l'ont été de nombreuses autres représentations avant que l'on en vienne aux jeux vidéo - avant Frank Miller, le roi Léonidas de Sparte avait déjà fait l'objet de portrait mettant l'accent sur la force et la virilité, voyez-ci dessous. Mais il n'est pas conçu pour être séduisant, sexy ou objet de désir sexuel : son apparence vise à manifester d'autres qualités. Il est possible que certaines personnes le trouvent effectivement sexuellement désirable, peut-être à cause de ces qualités (force, nonchalance, maîtrise de la situation, etc.), mais ce caractère ne définit pas qui il est, et n'influence pas la façon de le présenter.
Revenons maintenant sur un personnage féminin dont j'ai beaucoup parlé ici : Samus Aran. Il est clair que lorsque Samus Aran porte son armure et agit en chasseuse de prime impitoyable, elle n'est pas sexualisée. Il existe même des images d'elle sans armure qui ne sont pas sexualisées, notamment dans les images finales de la série des Metroid Prime : si on voit son visage, et si elle y a effectivement une coiffure beaucoup trop parfaite par rapport à ce que voudrait la réalité, elle n'est pas présentée spécialement comme un objet de désir sexuel. On retrouve bien une femme magnifiée, mais pas pour ses qualités sexuelles. Par contre, lorsqu'elle est présenté se tortillant de façon ridicule pour montrer ses fesses au joueur, l'accent est alors clairement mis sur sa sexualité.
On peut encore trouver d'autres exemples qui contrastent la façon dont les femmes idéalisées dans la représentation vidéo-ludique le sont pour et par leur sexualité tandis que les hommes également idéalisés le sont pour de toutes autres raisons. Dans un de mes jeux préférés, No More Heroes (malheureusement pas un exemple de féminisme acharné...), le héros apparaît assis sur ses toilettes lors des moments de sauvegarde : la vidéo suivante illustre cela brièvement.
Dans le deuxième opus de la série, le joueur prend le contrôle de Shinobu - une ninja écolière dans le premier volume qui revient en petite robe noir et porte-jaretelle dans le second - le temps de deux niveaux. Lorsque l'on sauvegarde, voilà les images auxquelles on a droit :
Travis Touchdown assis sur ses toilettes n'est certainement pas sexualisé, aussi musclé soit-il, aussi torse nu soit-il. Et il est d'ailleurs assez difficile de trouver la vidéo correspondante sur le net ! Par contre, Shinobu est bien évidemment présentée sous sa douche, de façon on ne peut plus suggestive. Et, bien sûr, elle n'apparaît pas sur les toilettes, puisqu'il est connu de tous que les femmes ne font pas caca.
Un dernier exemple, histoire de sortir du monde des jeux vidéo : prenons l'incarnation même de l'homme idéalisé, Superman. Et comparons-le avec sa cousine incarnation de la femme idéalisée, Power Girl. Le jeu est simple : il s'appelle "cherchez les différences".
Pour autant, on pourra encore objecter que les rôles proposés aux hommes ne sont pas moins enfermant que ceux des femmes. Etre sommé d'être une grosse masse de muscle pétant la testostérone n'est pas forcément beaucoup plus libérateur que d'être sommé d'avoir des seins qui affectent le mouvement des planètes. Et les autres rôles proposés ne sont pas toujours très enthousiasmants : Travis Touchdown, de No More Heroes, incarne par exemple le personnage masculin un peu gauche, maladroit, peu doué et complètement obsédé (dans le premier opus, sa seule motivation à devenir le meilleur assassin du monde est de pouvoir coucher avec l'héroïne qui se propose à lui comme récompense...) qui fait les beaux jours de nombreux teen movies (qui ne sont souvent que des comédies romantiques habillées avec des pets et des couilles). Si on reste sur les jeux vidéo, on peut même noter que certains rôles masculins n'apparaissent jamais : celui de père, par exemple (à moins qu'il ne s'agisse de venger ses enfants par exemple).
Ce n'est pas faux. Mais on peut remarquer une chose : les rôles proposés aux hommes peuvent effectivement être pesant, ils sont sans communes mesures à ceux imposés aux femmes. Si un homme respecte parfaitement le rôle qui lui est fixé par les jeux vidéo, il ne prendra pas une main au cul sous prétexte qu'il l'a bien cherché avec sa tenue provocante. On ne mettra pas non plus en doute ses compétences en supposant qu'il a été recruté pour ses petites fesses musclées. On ne commentera pas d'abord sa tenue ou sa sexualité avant de commenter ce qu'il dit. Et si par malheur il fait l'objet d'une agression sexuelle, on ne lui expliquera pas qu'il n'avait qu'à s'habiller autrement ou à sortir accompagné. Alors oui, on supposera qu'il n'est pas foutu de faire cuire des pâtes ou qu'il préférera baisouiller à droite à gauche plutôt que de s'engager dans une relation sérieuse. Le préjudice est tout de même moindre. Et beaucoup plus facile à repousser.
Et ce d'autant plus que les hommes qui ne respectent pas parfaitement ce rôle - et ils sont les plus nombreux - bénéficieront quand même des avantages qui lui sont attachés : on les supposera forts, compétents, pleins de maîtrise de soi et de sens des responsabilités, etc. sans qu'ils n'aient rien à faire en ce sens. Un privilège invisible en quelque sorte, mais bien réel quand on regarde les écarts de salaires entre hommes et femmes. Parallèlement, on supposera d'entrée de jeu que les femmes sont frivoles, intéressées par l'apparence, disposées à plaire à ces messieurs, etc. jusqu'aux lesbiennes qui se feront draguées par des hommes qui ne voient en elles qu'un fantasme pour hétérosexuels... En un mot, vivre sa vie en homme, c'est jouer en mode "easy", vivre sa vie en femme, c'est l'avoir réglé sur hard. Dans le mode easy aussi, il y a des challenges. Ils sont justes plus durs dans le mode hard.
Mais ce n'est pas tout. Malgré cela, vous pouvez trouver que le modèle imposé aux hommes n'est guère plaisant, fut-il moins pesant que celui des femmes. Vous pouvez penser que l'on en demande quand même beaucoup aux hommes, et que c'est "si dur d'être un homme" (si vous rajoutez "dans un monde de femmes", c'est que vous êtes un crétin fini et je n'essaierais pas plus de convaincre, pauvre cas désespéré que vous êtes). Vous en avez peut-être assez que l'on présente les hommes comme essentiellement guidés par le désir sexuel, incapables d'engagement, immatures, comme des prédateurs sexuels, comme violents, etc. . Mais dans ce cas-là ne vous trompez pas d'adversaire : c'est la domination masculine qui veut ça. Toute domination exige des dominants qu'ils se comportent d'une certaine façon : ce ne sont pas les féministes qui imposent aux hommes cette image. Ce ne sont pas les féministes qui organisent la discrimination des hommes qui ne veulent pas rentrer dans le moule : elles ne sont pour rien, par exemple, dans ce dont souffrent toujours les homosexuels. Les féministes ne pensent pas que les hommes sont tous des prédateurs sexuels par exemple : elles et ils pensent au contraire que les hommes ne sont pas cela, et peuvent et doivent être bien plus que cela. Alors si vous vous sentez agressé par les représentations de la masculinité, si vous pensez que le sexisme touche aussi les hommes, votre adversaire est le même que celui des féministes : c'est la domination masculine.
Alors plutôt que de faire comme ces idiots médiatiques qui hurlent que les féministes ont la haine des hommes, qui parlent de "misandrie" et qui ne font en fait que reconduire les clichés qui font la domination masculine, devenez un homme féministe. Et adoptez mon slogan : "it's the patriarchy, stupid !".