Depuis que je suis les blogs sociologiques américains, je prend conscience de l'attention particulière portée outre-Atlantique aux inégalités de genre. Beaucoup de post nous proposent de voir tous les petits éléments qui construisent quotidiennement les différences, les hiérarchies et les inégalités entre hommes et femmes. Petite sélection.
Désastreux "disaster movies"
Vous serez sans doute nombreux à aller voir, dans les semaines qui viennent, des films comme 2012 ou The Road, bref des films "de désastre" ou disaster movie comme disait l'autre. Si vous lisez Le Monde, vous savez déjà que les Aztèques n'ont rien à voir avec les délires de Roland Emmerich. Avant d'acheter votre billet, il serait bon de se poser quelques questions, par exemple "Roland Emmerich, c'est pas le gars qui a fait Godzilla ?" ou "quel est le message commun à tous les films de ce genre ?". Pour cela, vous devriez aller lire ce post sur le Global Sociology Blog (ma traduction) :
En un mot, une vision à la fois très conservatrice, dans ce qu'elle naturalise la supériorité des hommes et des pères sur l'ensemble de la société, et très libérale, puisqu'elle considère que chaque individu doit s'imposer seul et que les meilleurs survivront.
Être "hot", un acte de libération sexuelle
Sur Sociological Images, on s'interroge sur certaines représentations de la libération de la femme, en rapport avec le débat sur la burqua. Par une espèce de retournement complet, le fait de porter des vêtements sexy devient une marque de libération de la femme, comme l'illustre cette publicité allemande :
A quand la mosquée playmobil ?
Pour finir, cette magnifique image : alors que les catalogues de jouets se trouvent sans doute déjà dans vos boîtes aux lettres, vous trouverez peut-être des publicités pour l'église Playmobil :
(Source : Idées Enfants)
Il faut bien entendu lire le texte d'accompagnement pour se rendre compte des attentes liées à un tel jouet :
Evidemment, le mariage, c'est une affaire de filles. Et en plus, c'est le "plus beau jour de leur vie", parce qu'evidemment, la vie d'une femme ne prend de sens que par rapport à un homme. C'est là le rôle féminin, c'est-à-dire les attentes que l'on a par rapport à un individu identifié comme féminin. En donnant ces jouets aux enfants, on produit des comportements adaptés au rôle que l'on leur prête. Les petits garçons, eux, ne se voient pas offrir des petits couples mariés...
Mais, au delà de ce sexisme sans doute inconscient, au moins de la part d'un certain nombre de parents - car les jouets, surtout pour les plus jeunes, s'adressent plus aux parents qu'aux enfants, cela n'est pas forcément gênant. Après tout, si des parents veulent que leurs enfants soient élevés dans une forme de foi qui considère qu'un mariage doit se faire à l'église, c'est leur droit. Mais pourquoi n'y a-t-il pas la mairie pour les parents qui préfèrent le mariage civil, ou la Mosquée, ou la Synagogue ? On peut douter que ce soit simplement parce que le marché est insuffisant : un marché, cela se construit, et les différents acteurs économiques semblent peu pressés à se développer dans ce centre. Sans doute parce que lancer de tels jouets serait perçus comme "communautariste", tandis que la bonne vieille église n'a, bien sûr, rien de communautariste. Du coup, on pourra relire ce post du Montclair Socioblog (ma traduction) :
Désastreux "disaster movies"
Vous serez sans doute nombreux à aller voir, dans les semaines qui viennent, des films comme 2012 ou The Road, bref des films "de désastre" ou disaster movie comme disait l'autre. Si vous lisez Le Monde, vous savez déjà que les Aztèques n'ont rien à voir avec les délires de Roland Emmerich. Avant d'acheter votre billet, il serait bon de se poser quelques questions, par exemple "Roland Emmerich, c'est pas le gars qui a fait Godzilla ?" ou "quel est le message commun à tous les films de ce genre ?". Pour cela, vous devriez aller lire ce post sur le Global Sociology Blog (ma traduction) :
Mais le problème est le suivant : dans ces films, les hommes commencent par échouer en tant que père, c'est-à-dire, en tant que vrais hommes. La société et ses normes (comme l'égalité théorique avec des femmes qui ont divorcé d'eux ou des enfants adolescents qui ne respectent pas leur autorité) les ont émasculé. Le désastre emporte les fers de la société et la patriarche peut reprendre ses droits. Ce n'est qu'à ce moment là que les hommes peuvent retrouver leur masculinité et leur statut patriarcal en se montrant capable de survivre et de sauver leur famille précisement PARCE QUE la société et ses normes ne les retiennent plus.
Dans ce pseudo "retour à l'état sauvage", seuls les vrais hommes peuvent survivre et, une fois tous les raffinements de la civilisation ont disparu, le "vrai standar" redevient la norme : un père en position d'autorité par apport aux femmes et aux enfants. Quelqu'un qui assure l'autorité, impose le respect et, évidemment, utilise la violence quand c'est nécessaire, c'est-à-dire lorsque sa famille est menacée.
En un mot, une vision à la fois très conservatrice, dans ce qu'elle naturalise la supériorité des hommes et des pères sur l'ensemble de la société, et très libérale, puisqu'elle considère que chaque individu doit s'imposer seul et que les meilleurs survivront.
Être "hot", un acte de libération sexuelle
Sur Sociological Images, on s'interroge sur certaines représentations de la libération de la femme, en rapport avec le débat sur la burqua. Par une espèce de retournement complet, le fait de porter des vêtements sexy devient une marque de libération de la femme, comme l'illustre cette publicité allemande :
La femme met de la lingerie, se regarde dans le miroir, pour finalement se couvrir d'une burqua. Mais elle est toujours "hot" en dessous, ce qui confirme l'idée qu'être "hot" est ce qui rend les femmes heureuses et libérées. L'idée qu'une femme pourrait vouloir se libérer du regard d'un homme (même juste imaginaire" est laissée en suspens. (Ma traduction)
A quand la mosquée playmobil ?
Pour finir, cette magnifique image : alors que les catalogues de jouets se trouvent sans doute déjà dans vos boîtes aux lettres, vous trouverez peut-être des publicités pour l'église Playmobil :
(Source : Idées Enfants)
Il faut bien entendu lire le texte d'accompagnement pour se rendre compte des attentes liées à un tel jouet :
Les petites filles pourront rêver en célébrant le plus beau jour de leur vie !
Magnifique église avec couple de mariés où les cloches sonnent réellement. Musique d'orgue pour célébrer le mariage et bagues pour les petites filles.
Evidemment, le mariage, c'est une affaire de filles. Et en plus, c'est le "plus beau jour de leur vie", parce qu'evidemment, la vie d'une femme ne prend de sens que par rapport à un homme. C'est là le rôle féminin, c'est-à-dire les attentes que l'on a par rapport à un individu identifié comme féminin. En donnant ces jouets aux enfants, on produit des comportements adaptés au rôle que l'on leur prête. Les petits garçons, eux, ne se voient pas offrir des petits couples mariés...
Mais, au delà de ce sexisme sans doute inconscient, au moins de la part d'un certain nombre de parents - car les jouets, surtout pour les plus jeunes, s'adressent plus aux parents qu'aux enfants, cela n'est pas forcément gênant. Après tout, si des parents veulent que leurs enfants soient élevés dans une forme de foi qui considère qu'un mariage doit se faire à l'église, c'est leur droit. Mais pourquoi n'y a-t-il pas la mairie pour les parents qui préfèrent le mariage civil, ou la Mosquée, ou la Synagogue ? On peut douter que ce soit simplement parce que le marché est insuffisant : un marché, cela se construit, et les différents acteurs économiques semblent peu pressés à se développer dans ce centre. Sans doute parce que lancer de tels jouets serait perçus comme "communautariste", tandis que la bonne vieille église n'a, bien sûr, rien de communautariste. Du coup, on pourra relire ce post du Montclair Socioblog (ma traduction) :
Exactement comme "blanc" est la race universelle (aux yeux des Blancs) et "masculin" est le genre universel (aux yeux des hommes), le Christianisme est la religion universelle. Le jouranliste du Times dit que Scalia n'a pas besoin qu'on lui dise que la croix est le symbole du Christianisme. Mais Scalia dit qu'il est "outrageant" de penser que la croix n'honore que les Chrétiens. En d'autres termes, le symbole chrétien est le symbole religieux universel... au moins aux yeux de Scalia.