Le sexisme expliqué à ceux qui n'y croient pas

Lorsque l'on discute des inégalités hommes/femmes, on se heurte très vite à un mur. Il y a des gens qui, simplement, refusent d'y croire : ça n'existerait pas, et puis c'est naturel, et de toutes façons, c'est la même chose pour les hommes. Freud racontait une histoire rigolote qui sonnait un peu comme ça, à propos d'un chaudron percé, mais passons : je ne suis pas là pour faire la psychanalyse du déni. Je vais plutôt essayer d'expliquer pourquoi le dernier argument, selon lequel les hommes aussi seraient discriminés, ne marche pas. Et pour cela, je vais me baser, one more time, sur la sexualisation dans les jeux vidéo.


L'exemple de la sexualisation dans les jeux vidéo est intéressant parce qu'il a fait l'objet de réactions très claires dans le sens du "c'est pareil pour les hommes" : vous pouvez vous reporter aux commentaires des deux articles que Mar_lard a consacré à ce thème pour avoir quelques illustrations, ainsi qu'à ceux de mon dernier billet sur le thème.

L'argument qui revient sous la plume de plusieurs commentateurs est le suivant : ok, il y a des femmes qui sont sexualisées, mais les hommes aussi ! Regardez, ils ont plein de muscles, des coiffures parfaites, etc. Eux-aussi sont sexualisés, alors pourquoi vous vous plaignez pour les femmes, hein, franchement ? Non, mais regardez Ken de Street Fighter par exemple, il est beau et sexy avec sa petite mèche blonde et son air de kéké :



Et puis franchement, c'est aussi des modèles complètement impossibles à suivre pour les hommes et totalement irréalistes, comme pour les femmes quoi, donc il n'y pas de différence, pas de sexisme, tous logés à la même enseigne. D'ailleurs, regardez Zanguief :




Je n'ai pas choisi Zanguief au hasard : son exemple illustre bien qu'un corps magnifiée n'est pas un corps sexualisé. Certes, le corps de Zanguieff est parfaitement impossible dans la réalité, et donc aussi irréalistes que la poitrine de nombreuses héroïnes. Mais cela n'en fait pas un objet de désir sexuel - je me permet de douter que quelqu'un ait déjà fantasmé sur Zanguieff, et dans tous les cas, je pense que c'est assez marginal - mais une simple expression de la force et de la puissance. Les déformations et prise de liberté avec la réalité dont il fait l'objet n'ont pas pour vocation d'éveiller le désir sexuel. S'il représente sans doute une version idéalisé de l'homme, au moins autant que les concours de culturisme, il ne l'est pas pour ses qualités sexuelles mais pour de toutes autres qualités.

Il en va de même pour Ken. Celui-ci peut effectivement se voir comme une représentation magnifiée d'un homme, comme l'ont été de nombreuses autres représentations avant que l'on en vienne aux jeux vidéo - avant Frank Miller, le roi Léonidas de Sparte avait déjà fait l'objet de portrait mettant l'accent sur la force et la virilité, voyez-ci dessous. Mais il n'est pas conçu pour être séduisant, sexy ou objet de désir sexuel : son apparence vise à manifester d'autres qualités. Il est possible que certaines personnes le trouvent effectivement sexuellement désirable, peut-être à cause de ces qualités (force, nonchalance, maîtrise de la situation, etc.), mais ce caractère ne définit pas qui il est, et n'influence pas la façon de le présenter.



Revenons maintenant sur un personnage féminin dont j'ai beaucoup parlé ici : Samus Aran. Il est clair que lorsque Samus Aran porte son armure et agit en chasseuse de prime impitoyable, elle n'est pas sexualisée. Il existe même des images d'elle sans armure qui ne sont pas sexualisées, notamment dans les images finales de la série des Metroid Prime : si on voit son visage, et si elle y a effectivement une coiffure beaucoup trop parfaite par rapport à ce que voudrait la réalité, elle n'est pas présentée spécialement comme un objet de désir sexuel. On retrouve bien une femme magnifiée, mais pas pour ses qualités sexuelles. Par contre, lorsqu'elle est présenté se tortillant de façon ridicule pour montrer ses fesses au joueur, l'accent est alors clairement mis sur sa sexualité.



On peut encore trouver d'autres exemples qui contrastent la façon dont les femmes idéalisées dans la représentation vidéo-ludique le sont pour et par leur sexualité tandis que les hommes également idéalisés le sont pour de toutes autres raisons. Dans un de mes jeux préférés, No More Heroes (malheureusement pas un exemple de féminisme acharné...), le héros apparaît assis sur ses toilettes lors des moments de sauvegarde : la vidéo suivante illustre cela brièvement.



Dans le deuxième opus de la série, le joueur prend le contrôle de Shinobu - une ninja écolière dans le premier volume qui revient en petite robe noir et porte-jaretelle dans le second - le temps de deux niveaux. Lorsque l'on sauvegarde, voilà les images auxquelles on a droit :



Travis Touchdown assis sur ses toilettes n'est certainement pas sexualisé, aussi musclé soit-il, aussi torse nu soit-il. Et il est d'ailleurs assez difficile de trouver la vidéo correspondante sur le net ! Par contre, Shinobu est bien évidemment présentée sous sa douche, de façon on ne peut plus suggestive. Et, bien sûr, elle n'apparaît pas sur les toilettes, puisqu'il est connu de tous que les femmes ne font pas caca.

Un dernier exemple, histoire de sortir du monde des jeux vidéo : prenons l'incarnation même de l'homme idéalisé, Superman. Et comparons-le avec sa cousine incarnation de la femme idéalisée, Power Girl. Le jeu est simple : il s'appelle "cherchez les différences".





Pour autant, on pourra encore objecter que les rôles proposés aux hommes ne sont pas moins enfermant que ceux des femmes. Etre sommé d'être une grosse masse de muscle pétant la testostérone n'est pas forcément beaucoup plus libérateur que d'être sommé d'avoir des seins qui affectent le mouvement des planètes. Et les autres rôles proposés ne sont pas toujours très enthousiasmants : Travis Touchdown, de No More Heroes, incarne par exemple le personnage masculin un peu gauche, maladroit, peu doué et complètement obsédé (dans le premier opus, sa seule motivation à devenir le meilleur assassin du monde est de pouvoir coucher avec l'héroïne qui se propose à lui comme récompense...) qui fait les beaux jours de nombreux teen movies (qui ne sont souvent que des comédies romantiques habillées avec des pets et des couilles). Si on reste sur les jeux vidéo, on peut même noter que certains rôles masculins n'apparaissent jamais : celui de père, par exemple (à moins qu'il ne s'agisse de venger ses enfants par exemple).

Ce n'est pas faux. Mais on peut remarquer une chose : les rôles proposés aux hommes peuvent effectivement être pesant, ils sont sans communes mesures à ceux imposés aux femmes. Si un homme respecte parfaitement le rôle qui lui est fixé par les jeux vidéo, il ne prendra pas une main au cul sous prétexte qu'il l'a bien cherché avec sa tenue provocante. On ne mettra pas non plus en doute ses compétences en supposant qu'il a été recruté pour ses petites fesses musclées. On ne commentera pas d'abord sa tenue ou sa sexualité avant de commenter ce qu'il dit. Et si par malheur il fait l'objet d'une agression sexuelle, on ne lui expliquera pas qu'il n'avait qu'à s'habiller autrement ou à sortir accompagné. Alors oui, on supposera qu'il n'est pas foutu de faire cuire des pâtes ou qu'il préférera baisouiller à droite à gauche plutôt que de s'engager dans une relation sérieuse. Le préjudice est tout de même moindre. Et beaucoup plus facile à repousser.

Et ce d'autant plus que les hommes qui ne respectent pas parfaitement ce rôle - et ils sont les plus nombreux - bénéficieront quand même des avantages qui lui sont attachés : on les supposera forts, compétents, pleins de maîtrise de soi et de sens des responsabilités, etc. sans qu'ils n'aient rien à faire en ce sens. Un privilège invisible en quelque sorte, mais bien réel quand on regarde les écarts de salaires entre hommes et femmes. Parallèlement, on supposera d'entrée de jeu que les femmes sont frivoles, intéressées par l'apparence, disposées à plaire à ces messieurs, etc. jusqu'aux lesbiennes qui se feront draguées par des hommes qui ne voient en elles qu'un fantasme pour hétérosexuels... En un mot, vivre sa vie en homme, c'est jouer en mode "easy", vivre sa vie en femme, c'est l'avoir réglé sur hard. Dans le mode easy aussi, il y a des challenges. Ils sont justes plus durs dans le mode hard.

Mais ce n'est pas tout. Malgré cela, vous pouvez trouver que le modèle imposé aux hommes n'est guère plaisant, fut-il moins pesant que celui des femmes. Vous pouvez penser que l'on en demande quand même beaucoup aux hommes, et que c'est "si dur d'être un homme" (si vous rajoutez "dans un monde de femmes", c'est que vous êtes un crétin fini et je n'essaierais pas plus de convaincre, pauvre cas désespéré que vous êtes). Vous en avez peut-être assez que l'on présente les hommes comme essentiellement guidés par le désir sexuel, incapables d'engagement, immatures, comme des prédateurs sexuels, comme violents, etc. . Mais dans ce cas-là ne vous trompez pas d'adversaire : c'est la domination masculine qui veut ça. Toute domination exige des dominants qu'ils se comportent d'une certaine façon : ce ne sont pas les féministes qui imposent aux hommes cette image. Ce ne sont pas les féministes qui organisent la discrimination des hommes qui ne veulent pas rentrer dans le moule : elles ne sont pour rien, par exemple, dans ce dont souffrent toujours les homosexuels. Les féministes ne pensent pas que les hommes sont tous des prédateurs sexuels par exemple : elles et ils pensent au contraire que les hommes ne sont pas cela, et peuvent et doivent être bien plus que cela. Alors si vous vous sentez agressé par les représentations de la masculinité, si vous pensez que le sexisme touche aussi les hommes, votre adversaire est le même que celui des féministes : c'est la domination masculine.

Alors plutôt que de faire comme ces idiots médiatiques qui hurlent que les féministes ont la haine des hommes, qui parlent de "misandrie" et qui ne font en fait que reconduire les clichés qui font la domination masculine, devenez un homme féministe. Et adoptez mon slogan : "it's the patriarchy, stupid !".


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41 commentaires:

2goldfish a dit…

Un autre aspect à noter, c'est qu'il est logique, quelque part, qu'un personnage de jeu d'action ou de combat, ou qu'un super héros soit représenté avec les attributs (les muscles atrophiés, principalement)associés à son rôle de combattant (on laissera le débat sur la glorification de la violence pour une autre fois).
Il est moins logique qu'une super héroïne soit représentée avec les attributs de la séduction plutôt que de l'action.
Je ne pense pas qu'il faille proscrire ce que les américains appellent le "cheesecake", on peut apprécier une représentation idéalisée de la forme féminine dans le contexte des comics etc... Mais quand ça devient le mode par défaut, et qu'il est impossible pour un personnage féminin d'être autre chose qu'un objet de désir, c'est au minimum lassant. En clair, que Power Girl existe, pourquoi pas. Que toutes les super héroïnes ressemblent à Power Girl, c'est plus problématique.

memosnack a dit…

Bravo et merci pour cet article !:-) Moi qui pensait qu'il suffisait de dire aux crétins que même s'ils pensaient que les hommes étaient discriminés aussi, le rapport de force entre homme et femme n'étant pas le même, il ne saurait y avoir d'égalité.
Dit comme ça : "ouaiiis... mais le rapport de force n'est pas le même...".Ca les dissuade de réfléchir et ça les conforte dans l'idée qu"ils sont supérieurs. (les crétin ça vi dans les mathématique et les rapports de grandeur, quantité,montant, etc...)
Donc , merci, voilà une autre corde à mon arc :-)

remy a dit…

C'est con je crois que je ne comprends plus rien, je ne comprends où va cet article et ce que je suis censé comprendre.

On part je crois de la question de la représentation des genres sexués dans le jeu vidéo et on fini en enfonçant ce que me semble être une porte ouverte celle du constat de l'inégalité du rôle de femme et du rôle d'homme dans notre société. Je n'arrive pas bien à saisir le passage de l'un à l'autre.

J'ai relue l'article, preuve de ma bonne volonté et preuve que la bonne volonté paie c'est que je crois avoir compris le sens de la transition. Le traitement des genres sexué par le jeu vidéo est caricaturale quelque soit le sexe mais dans la société actuelle sous dominance masculine la caricature que l'on impose aux mâles est plus facile à vivre ...

D'accord, mais est-ce que cela est censé excuser ou minimiser la piètre capacité du jeu vidéo à traiter le genre masculin féminin ? En lisant cet article j'ai la sensation qu'il est dit "vu que la caricature des mâles est plus facile à vivre elle est moins elle est moins important, "grave", "intéressante", que la caricature faites des femelles" et je trouve cette idée curieuse. Pas révoltante mais assez curieuse pour que je n'y adhère pas.

A coté de cela je suis le premier à me désolidariser de la dominance masculine et à en faire le premier adversaire de mon animosité. Je ne cherche pas non plus à minimiser l'impacte du sexisme sur la société. Je me demande simplement s'il n'y a pas là deux sujets distincts dont certes certaines implications se recouvrent et se recoupent mais qui méritent deux réponse distinctes avec chacune un discours et une réflexion.

L’aberrant sexisme de notre société ne suffit pas à expliquer et à résoudre l'affligeante capacité du jeu vidéo à distinguer les sexes.

david a dit…

Bon bein je doit bien reconnaitre que je ne voyais pas les choses sous cet angle ! jolie demonstration et en plus jais tous compris enfin je crois ^^ !

Androgyne ? Haha ! a dit…

Si on s'attaque à la domination masculine dans son ensemble ne devient-on pas humaniste plutôt que féministe ? En public, c'est à dire quand je n'ai pas l'occasion de m'expliquer longuement, je me dis féministe, pour faire "simple". Pour moi-même et lorsque que j'en discute plus longuement, je préfère considérer que les revendications féministes sont partie intégrante et nécessaire de l'humanisme. Ça évite le dévoiement que représente le féminisme essentialiste.

Sur la difficulté de vivre indépendamment de son genre, qui ne serait pas la même pour les femmes et les hommes, je crois qu'il faut rester mesuré. Cela varie selon le contexte spatial et socio-économique. De plus, il faut réaliser que la femme qui se comporte, sur certains aspects de sa vie, "comme un homme" adopte un comportement de dominant. L'homme qui se comporte "comme une femme", en plus de bousculer les conventions sociales, adopte une position socialement inférieure. Plus facile à vivre, vraiment ? Ce n'est pas vraiment comparable, à mon sens. Et même si ça l'était, évoquer cette différence, c'est créer une concurrence inutile quand on sait que les solutions aux deux problèmes sont les mêmes (éducation etc).

Par ailleurs, votre représentation de la sexualisation suppose qu'elle passe nécessairement par le corps. Or, dans notre société patriarcale, la sexualisation d'un personnage mâle passe également par d'autres vecteurs. Un homme drôle et intelligent est sexuellement attirant. Là aussi, c'est une représentation issu du patriarcat, intéressante à étudier en soi. Elle participe de la domination masculine mais permet de réfuter l'idée que la sexualisation passe uniquement par le corps.

Vous parlez de Freud, je cite Lacan : "Il n'y a pas de rapport sexuel".

SoleDLC a dit…

Très flou et fourre-tout.
Fourre-tout car, comme précédemment relevé, la transition entre l'exemple de la représentation des sexes dans les jeux vidéos et le reste de la démonstration (qui elle même part dans tous les sens) est totalement artificielle.
De plus, vous semblez appréhender les femmes et les hommes comme deux globalités immuables. Je m'explique : certains hommes s'accommoderont très bien de cette position de dominants, d'autres pas. Certaines femmes rejetteront l'hyper-sexualisation que certains leur imposent, d'autres s'en accommoderont parfaitement (et ce pour des raisons diverses et variées).
Mais le principal reproche que j'adresserais à cette démonstration c'est qu'elle tend à nous faire croire qu'il n'existe qu'un mouvement féministe alors qu'en réalité il y en a beaucoup, qui s'affrontent d'ailleurs férocement sur bon nombre de sujets. Du même coup, affirmer de manière péremptoire que les féministes n'y sont pour rien quant à la marginalisation et le rejet que connaissent encore les homosexuels (et je ne parle ici que des homos hommes)est totalement à côté de la plaque. Certains mouvements du féminisme radical considèrent que le terme homosexuel (et non pas lesbienne, qui est le terme consacré pour les homosexuelles femmes dans ces mouvements radicaux, interdiction de mélanger les deux)signifie "qui n'aime pas les femmes".

Daswhox a dit…

Y a un jeu où le héros masculin est père. C'est Nier. et justement, c'est pour sa fille qu'il se bat. Après, c'est vrai que la fille qui l'épaule est vraiment sexuée....mais la relation père fille est juste magnifique

Denis Colombi a dit…

@2goldfish : en effet, ce n'est pas l'érotisme ou le fait que certaines héroïnes soient sexy qui posent problème. C'est que c'est le mode de présentation plus que dominant des femmes dans les jeux-vidéos. Surtout lorsque rien ne justifie cette sexualisation : que Catwoman soit sexy, c'est logique au vu du personnage, que son corps soit déformé de façon grotesque pour cela c'est problématique, qu'elle soit résumé à cela, c'est très problématique, que Huntress soit sexualisé alors qu'elle porte son catholicisme dans son costume, ça devient franchement débile.

@memosack : content que ça vous plaise. N'oubliez pas de dire "copyright Denis Colombi" après chaque utilisation de l'argument ;)

@remy : je ne cherche ni à excuser ni à minimiser quoique ce soit. La fin du billet souligne au contraire que la façon dont les hommes sont présentés dans les jeux et ailleurs, si elle peut déplaire à certains (et elle me déplaît personnellement), s'explique par de la même façon que celle des femmes : par la domination masculine.

@david : merci !

@Androgyne ? : je n'ai pas envie de rentrer dans une guerre inutile des mots : le terme féminisme a une histoire, et puisqu'il s'agit de s'attaquer à la domination masculine même lorsque celle-ci nuit aux hommes, il me convient. De plus, l'un des points clefs du féminisme est de dénoncer la soi-disante neutralité qui ne masque souvent que le masculin. Donc pour cela encore, le mot me convient.

Je ne comprends pas bien votre histoire de concurrence, d'autant plus que je signale bien que c'est le même phénomène qui est en cause pour les deux genres.

Votre remarque sur la sexualisation est intéressante : ce n'est pas ma conception de la sexualisation, c'est celle des jeux ! Un homme sera désirable sexuellement, comme vous dites, pour des qualités qui ne sont pas strictement sexuelles. Au contraire, pour présenter une femme comme désirable sexuellement, on ne mettra en scène que son corps. Le jour où l'on trouvera dans un jeu, un film, une bd ou autre, une femme qui sera explicitement rendue sexy pour d'autres qualités de son corps, on aura fait un grand pas en avant ! Pour l'instant, tout cela répète avec insistance aux femmes que, dans le jeu de la séduction, leur corps est leur seul et unique atout...

@SoleDLC : comment pouvez-vous me reprocher de partir dans tous les sens tout en me demandant de rajouter un autre thème terriblement complexe au billet, à savoir la diversité du féminisme ?

Votre dernière remarque me laisse sur le c... : vous pensez vraiment que ce sont les féministes qui sont à l'origine de la marginalisation et le rejet de l'homosexualité masculine ? Je ne vois pas comment on pourrait affirmer une idiotie pareille.

Quant à votre première remarque, je la rejette : je ne présente absolument pas les hommes et les femmes comme "deux globalités immuables". Ce sont les jeux dont je parle qui font cela. Je signale bien, au contraire, que toutes les femmes et tous les hommes n'ont pas à se reconnaître là-dedans. Et c'est heureux.

@Daswhox : on peut toujours trouver l'un ou l'autre contre exemple. Ils ne remettent pas en cause le constat qu'il n'y a qu'un modèle dominant proposé aux femmes dans les jeux vidéo.

strummer a dit…

il reste un point non explicité, ce qui affaiblit la démonstration: que serait une représentation du corps masculin qui susciterait le désir sexuel? et pourquoi nes corps ici représentés ne les susciteraient-ils pas? parce que l'argument "on connaît peu de monde qui fantasmerait dessus" est un peu court. Par exemple moi, je ne connais personne qui fantasme sur des corps féminins informatiques.

Denis Colombi a dit…

Je ne dis pas que les corps masculins ici présentés ne suscitent pas le désir de certaines personnes. De la même façon que des corps féminins non-sexualisés peuvent susciter le désir sexuel. Il y a une différence entre le désir sexuel qu'une personne peut éprouver pour une autre (ou la représentation d'une autre) et la sexualisation, opération par laquelle un individu est présentée comme objet de désir sexuel, c'est-à-dire placé dans des positions, des vêtements ou des situations qui sont celles que l'on relie culturellement à la sexualité. Lorsque Ken apparaîtra en petit caleçon moulant, lascivement étendu sur un lit, et invitant du regard le joueur ou la joueuse, je voudrais bien croire qu'il est sexualisé.

Jean-Paluche a dit…

Je me vois dans l'obligation d'intervenir devant cette diatribe fort percutante par grand renfort de phrases "choc" et autres effets de style.

Je comprends que la démarche originelle de l'article était de convaincre, preuve à l'appui (j'ai envie de mettre "preuve" au singulier, ça me paraît plus proche de la réalité), la population de gros routiers sataniques nazis qui battent leur femme, se saoulent les jours impairs, bref, les gros vilains méchants machistes... Ceci dit vous vous êtes quelque peu égaré en chemin. C'est pourquoi j'interviens, munis des gros panneaux de signalisation que vous avez du louper.

Cher Monsieur, bienvenue sur Terre, la température est de 17°C. Vous semblez avoir atterri récemment et avez donc zappé 40 ans de culture populaire...

Vous prenez en exemple les comics et les jeux vidéos pour démontrer un machisme populaire crasseux. Certes. Ceci dit vous ne prenez pas en compte la population ciblée (pour un sociologue, c'est un constat d'échec). Nous parlons d'une culture réalisée par des nerds pour des nerds. Les mentalités évoluent en ce 21ème siècle, mais je doute que cette fameuse population de no-lifes constitue la majorité masculine mondiale.

Donc pourquoi pas, les œuvres "nerds" sont machistes ? OK. Elles sont aussi stupides, infantiles, manichéennes, sexuelles, vulgaires, et dépourvu de tout sens. Pourquoi occulter tous ces autres aspects pour n'en garder qu'un seul, un détail au milieu de l'immense absurdité culturelle et mettre le point dessus tel la preuve d'un quelconque misérable complot ?
Le truc, c'est que toutes ces œuvres sont réalisées pour des personnes adultes et vierges de 110kg de biscuits apéritifs & mcDo. Alors oui, leurs héros sont beaux musclés et populaires... Et oui, leurs idoles sont belles et grandes à forte poitrine. Mais n'anéantissons pas le dernier bastion de rêve qu'il leur reste. L'heure n'est pas à l'anéantissement des faibles, mais à leur acceptation.
Alors donnez. Donnez des rouleaux de sopalin, donnez de la lotion pour les mains, car pour chaque don, ce sont des ampoules épargnées et des étoiles dans des yeux gras !

PS : ...et le thème du père est juste présent dans un millier de jeu :
Heavy Rain, Silent Hill, Fall Out, Fable, Metal gear (une demi-douzaine d'épisodes), Red dead Redemption, Dead Rising, Shenmue, Tekken, Street Fighter, Dragon Ball, King of fighter, etc.etc.

... mais sinon c'est effectivement anecdotique (si votre expérience video-ludique se résume à avoir palpé une SNES deux fois en 1994).

Denis Colombi a dit…

Cher Monsieur,

N'hésitez pas à me contacter dès que vous serez muni d'un cerveau en état de marche.

Bien cordialement.

SoleDLC a dit…

Il ne s'agissait pas d'ajouter un thème supplémentaire. Une simple mention de la diversité des mouvements féministes aurait suffit. Quant à ma dernière remarque, il suffit de lire correctement. Je parle de certains mouvements du féminisme radical, pas de tous.

SoleDLC a dit…

Et précision supplémentaire : il est bien évident que ces mouvements radicaux ne sont pas les seuls responsables de cette marginalisation.

Androgyne a dit…

Nous sommes globalement d'accord. Je ne voulais pas d'une guerre de mots. Excusez moi. Je me méfie juste du féminisme différentialiste.

Oubliez mon propos sur la concurrence. Je souhaitais surtout souligner que le trajet social qui consiste à adopter les comportements de l'autre genre peut être, d'une certaine façon, plus valorisant pour la femme puisqu'elle adopte les caractéristiques du genre dominant alors que l'homme, dans les représentations sociale, en plus de ne pas respecter le genre assigné à son sexe, se dévalue. Certes, il y aura moins de concurrence pour l'homme féminin. En cela, c'est "easy". Mais la reconnaissance sociale sera beaucoup plus faible. En cela, c'est plus "hard".

Votre analyse du jeu vidéo permet d'affirmer que la sexualisation des personnages féminins passe par la présentation particulière de leur corps. Dire que les personnages masculins ne sont pas sexualisés me parait abusif. C'est là encore une remarque sur la formulation. Pour le reste, je suis plutôt d'accord.

strummer a dit…

mais pourquoi la sexualisation d'un corps masculin devrait correspondre aux mêmes stéréotypes (aux mêmes poses, aux mêmes attributs physiques: les fesses,...) que la sexualisation d'un corps féminin? Ne peut on pas dire que les abdominaux masculins sont les équivalents des fesses féminines?

Denis Colombi a dit…

@SoleDLC : j'ai toujours autant de mal à voir comment une sous-groupe marginal d'un groupe marginal aurait été capable de simplement participer à la situation de discrimination des hommes homosexuels...

@Androgyne : J'ai toujours du mal à saisir cette histoire de concurrence, mais passons. Sur votre dernière remarque, je vois que, comme j'ai répondu à strummer, il faut distinguer "être l'objet du désir sexuel" et "être sexualisé".

@strummer : j'ai parlé d'un Ken en caleçon moulant, lascivement étendu sur un lit et invitant le joueur ou la joueuse à le rejoindre, pas d'un Ken en porte-jaretelle se couvrant le corps de chantilly en se faisant des tresses dans les cheveux. Même les pectoraux à l'air, les personnages masculins ne sont pas pensés ou disposés de façon sexualisée, sans que cela veuille dire que l'on n'éprouve pas du désir pour eux (on peut aussi éprouver du désir pour Samus dans son armure, à cause de son courage et sa force de caractère).

SoleDLC a dit…

Pas si marginal que ça mais ceci est un autre débat, j'en conviens. Je "m'élevais" juste contre une affirmation qui tendait (selon moi, peut-être ai-je surinterprété) à mettre toutes les féministes dans le même sac et à les faire toutes passer pour des oies blanches.

AL a dit…

Surtout je ne comprends pas que le seul but de certains commentaires ici ait l'air d'être : "Attention on va te coincer, ta démo était tellement belle qu'on va trouver les failles et te les mettre dans la gueule."

Je suis pas d'accord, l'idée principale et là et bien argumentée, mais c'est un billet, pas un bouquin, c'est pas non plus la simplicité même que de résumer un thème aussi vaste.
Et pour le coup, avec ma blondeur, j'ai trouvé quand même le raisonnement facile à suivre :P
S'il y'a des passages moins bien expliqués que d'autres mais que vous avez compris quand même, je vois pas l'intérêt de venir prendre la tête, si votre cerveau arrive à la conclusion tout seul, alors c'est cool.
Bon article !

Je rajouterais que le féminisme devrait peut être changer de nom, car celui ci a (à tord) mauvaise réputation et que l'on sait qu'il désigne des individus qui souhaitent avant tout le bonheur pour tous les genres, et pas seulement pour les femmes.

SoleDLC a dit…

@AL
Je ne pense que ce soit l'intention de la plupart des personnes qui ont pris la peine et le temps de commenter (après avoir pris la peine et le temps de lire). Exprimer des opinions divergentes participe au débat et j'ajouterai même que l'espace public ne doit pas être un lieu de consensus. Se congratuler mutuellement est peut-être rassurant mais ne fait pas avancer grand chose. Je terminerai en citant M. Iacub, féministe très détonante dans le paysage intellectuel français : « Il est fort agréable de partager les idées majoritaires, cela vous permet au moins de ne pas vous y intéresser ! ».

Shingouz a dit…

@strummer "Que serait une représentation du corps masculin qui susciterait le désir sexuel?" Pour prolonger la réponse de Denis, on peut en effet chercher des exemples de jeux video qui érotisent clairement le corps de leurs personnages masculins.

Un rare exemple serait sans doute la série Devil May Cry, cf. cette scène (pour enfoncer le clou, on peut remarquer comme le fait un commentateur sur youtube qu'à la 9e seconde de la video, le héros prend la même pose que la pinup du poster à côté de lui). Ceci étant, si on devait recenser les cas semblables, on aurait une liste sans doute encore plus courte que celles des héroïnes qui ne sont pas sexualisées.

Tiens, d'ailleurs les gens qui sont en train de développer le nouveau Devil May Cry ont dû faire un communiqué de presse pour couper court aux rumeurs et dire que non, leur héros est bien hétéro.

Androgyne a dit…

"En un mot, vivre sa vie en homme, c'est jouer en mode "easy", vivre sa vie en femme, c'est l'avoir réglé sur hard. Dans le mode easy aussi, il y a des challenges. Ils sont justes plus durs dans le mode hard." [On parle ici du cas où un individu décide de ne pas respecter le rôle genré qui lui est assigné par son sexe].

C'est cela que j'appelle une mise en concurrence. Dans mon premier message, je mettais en doute cette affirmation. Il faut relativiser parce qu'une femme qui fait carrière brise certes les normes sociales, mais elle adopte un rôle dominant. Dans les cours de récré, il est parfois plus facile d'être un "garçon manqué" que d'être une "tapette".

Mais surtout, je ne suis pas certain que cette "concurrence" soit une bonne chose. Je sais que notre société valorise le statut de victime : qui a la vie la plus dure. Mais est-ce sain ? Chacun vit sa vie, homme ou femme. Les variations individuelles (dans la difficulté de vivre) sont bien plus importantes que les variations dues au sexe.

L'enjeu est que chacun puisse vivre sa vie, aussi libre que possible des codes genrés. La lutte entre "masculinisme" et féminisme est stérile. Dès lors que l'on est sincère, on perçoit bien le lien humaniste qui unit les deux causes. D'où mon positionnement de départ.

Ce n'est pas une guerre de mots, pour reprendre votre expression. Mais les questions de représentations sont aussi des questions sémantiques.

[Rappel : je parle des cas où l'on ne respecte pas son rôle... Pour ce qui est des rôles en eux-mêmes, c'est une autre question. Je pense en effet que le rôle féminin est moins valorisant].

celina a dit…

@Androgyne ok avec vous quand vous dites "Chacun vit sa vie, homme ou femme. Les variations individuelles (dans la difficulté de vivre) sont bien plus importantes que les variations dues au sexe."

Mais précisément c'est le message que tente de faire passer les féministes et ce n'est PAS une réalité, en fait.

Le discours dominant stipule qu'il y a de factodes différences femmes - hommes alors même que je pense qu'on constate toutes et tous, sans forcément toutes et tous réinterroger le modèle dominant, qu'il y a parfois plus de ressemblances entre deux personnes de différent sexes qu'entre deux personnes de même sexe. D'où le genre, indeed. Mais théori là encore, pas très mainstream, si vous me permettez l'expression ici :)

J'ai géré un réseau pro féminin en mode pro-actif et précisément PAS victimaire, dans le sens que le constat des inégalités on le connait notre objectif était donc d'apporter des solutions pragmatiques concrètes pour y pallier. Et au bout de 2 ans et demi mon constat est sans appel : les nanas dans leur grande majorité (en tout au sein de ce réseau, comprenant plusieurs centaines de profils très différents) ne se sentent généralement PAS assez légitimes, ont peur qu'on leur colle le terme "experte" meme quand objectivement elles le sont, elles hésitent a se dire que etre payées pour animer un atelier de travail sur un business en partculer puisse être rétribué, elles ne le demandent même pas par défaut d'ailleurs,....

Alors ma question du coup est : est ce inscrit dans nos gènes? mpfffff je ne crois pas à moins qu'on me le prouve. Et du coup est ce qu'on est pas un peu dans le truc de la poule et de l'oeuf là quand on parle du jeu vidéo. EVIDEMMENT que les clichés dans un contenu/programme sont alimentés par une vision dominante au même titre qu'ils l'alimentent en retour, ...

Bonne soirée, et merci pour cet article !!

Nathalie a dit…

Cher Denis Colombi, vous qui publiez régulièrement au sujet du sexisme, voici un lien qui vous intéressera surement :
http://www.cairn.info/revue-raisons-politiques-2003-3-page-117.htm
cordialement

Vouze a dit…

Je me demande parfois si certains féministes n'ont pas un déni de la différence entre homme et femme qui est pourtant visible du point de vue physique et comportementale.

Les gender studies est une tentative de séparer l'inné de l'acquis. Le débat sur l'inné et l'acquis qui sépare la droite de la gauche (politique) est stérile, car il est très dur de séparer nos compétences physiques et ce qu'on apprend, car ce qu'on apprend est à un moment ou un autre influencé par notre physique tout en pouvant être compensé par ce qu'on apprend.

Donc ne soit pas choqué : les hommes et les femmes sont différents, car à la base (et en moyenne) l'homme est plus grand, plus fort. Par le fait ses colères et sa volonté ont plus d'impact qu'une femme.

Le simple fait d'énoncer cette vérité doit me valoir l'ire de la plupart des féministes.

Au niveau de la sexualité, il y a une énorme différence entre l'homme et la femme : la femme est toujours sûre qu'un enfant est le sien, un homme non. On peut résumer les 9 dixièmes des problèmes de l'humanité à ça ! (tu couches avec ma femme ? Je te tue, etc...) Je te laisse faire un raisonnement darwinien là dessus pour déterminer si c'est raison ou la cause (la poule ou l'oeuf ?)

Concernant les jeux-vidéos, oui les premiers jeux vidéos sont très caricaturaux. Mais figure-toi que la raison est technologique. La quantité de mémoire dans les vieux ordinateurs empêchait d'avoir des scénarios très développés. Il fallait donc s'appuyer sur des stéréotypes pour asseoir immédiatement la psychologie des personnages. Donc supermario doit sauver la princesse. Des montagnes de muscles doivent se taper sur la tronche.

Les jeux vidéo modernes ont des scénarios plus développés que que les films : Alan Drake, Assassin's Creed (où les femmes et les hommes participent aux différents complots), etc.

Quant aux super-héroïnes, c'est juste une supposition, mais juste comme ça : et si ça se vendait mieux tout simplement ? Non, c'est surréaliste !

En tout cas c'est un fait : les hommes achètent plus playboy que les femmes, et les femmes achètent plus la collection arlequin que les hommes (et vont voir Twilight, quelle horreur ! Van Hellsing, ça c'est du vrai vampire !), et je doute que le poids de la société y soit pour quelque chose...

Denis Colombi a dit…

@Vouze : ça risque d'être long...

Bon, commençons par l'innée, l'acquis et tout le bazar. Ma réponse est toujours la même et elle est très simple : montrez-moi en quoi les différences innées/biologiques/etc. sont importantes dans le débat présent. Il y a toujours quelqu'un pour venir dire "oui, mais vous les féministes, vous niez les différences biologiques, c'est pas bien, blablabla". Mais lorsque l'on demande à ce que l'on explique précisément en quoi ces fameuses différences biologiques expliquent les différences et les inégalités différentes, il n'y a plus personne. Cette remarque est simplement paresseuse : on veut juste suggérer que les différences sont biologiques sans avoir à y réfléchir... Votre dernière remarque est d'ailleurs sans pareilles : vous pensez sérieusement que la socialisation n'a rien à voir avec le fait que les hommes se voient asignés au désir sexuelle et les femmes à la chasteté et au romantisme ? Vous faites quoi du fait que, pendant tout le moyen-âge, les femmes étaient perçues comme des êtres dotés d'un appétit sexuel démesuré que l'Eglise devait s'employer à contrôler (d'où le mythe de la succube) ? Le problème du bon sens que vous pensez employé, c'est qu'il mène si facilement à des conclusions idiotes.

De plus, le super-argument "oui, mais les hommes sont plus forts que les femmes" envoie bien évidemment balancé toutes les belles paroles sur la stérilité du débat entre l'innée et l'acquis en affirmant platement la préséance de l'innée. Manque de chance, cet argument ne tient pas : http://sexes.blogs.liberation.fr/agnes_giard/2012/04/les-femmes-sont-elles-moins-fortes-que-les-hommes-/comments/page/2/

Passons à la suite : les premiers jeux seraient caricaturaux à cause de contraintes techniques. Quick question : avez-vous seulement joué aux premiers jeux vidéo dont vous prétendez parler ? Les scénarios riches et profonds n'ont pas entendu le développement technique : les jeux de rôle n'ont pas entendu la PS3 ; Metal Gear a commencé sur NES ; j'en passe. Quant aux jeux actuels, il faut être aveugle pour prétendre que leurs capacités techniques ont développé leur égalitarisme : allez lire les articles de Mar_Lard référencés dans le billet.

Pour les super-héros, même chose : votre explication de bon sens n'explique rien. Si la raison en est le succès économique, pourquoi ne voit-on pas se développer des comics "pour femmes" afin de conquérir ce nouveau public ? Il y a de l'argent à gagner... Mais les éditeurs ne le font pas, ou à reculons. Mais j'ai déjà traité cela dans un autre billet.

Bref vous ne risquez pas tant l'ire des féministes que l'ire de ceux qui pensent que le sens commun n'est pas toujours un bon guide... et votre commentaire en est l'illustration criante.

Denis Colombi a dit…

@AL : merci de votre commentaire. Le format blog est parfois difficile à appréhender.

@Shingouz : Je connais moins Devil May Cry, mais l'anecdote sur l'homosexualité supposé du héros à l'air intéressante : si un homme est sexualisé, on lui prête donc des caractéristiques féminines.

@Androyne : je vois ce que vous voulez dire, mais mon propos était simplement de rappeler les privilèges cachés des hommes. Quant aux variations individuelles qui seraient plus fortes que les variations de sexe, il n'en reste pas moins que lorsque l'on intègre la variable "sexe" dans un modèle de régression portant, par exemple, sur le salaire, elle reste significative, même contrôlé de l'âge, du diplôme, etc.

@Nathalie : merci pour le lien, très intéressant. J'aurais sans doute envie d'en reparler.

prince2phore a dit…

Moi j'ai juste 3 petites remarques, bon je sais que je vais me faire massacrer et que je vais encore passer pour un réac que je ne suis pas mais c'est pas grave, je me suis fais censuré sur feministes-radicales, ici c'est quand même plus ouvert (pas dur ceci dit puisque sur féministe radicales on m'a dit qu'on ne publiait carrément pas les commentaires des hommes, donc ça c'est réglé...)


- comment ça a commençé au juste cette domination culturelle ? Je suis sincèrement interessé par cette question hein, pourquoi dans la majorité des civilization une telle organization s'est mis en place alors qu'à vous entendre elle n'est justifiée en rien par le biologique/inné ? Je vous demande de prendre cette question au sérieux et de manière ouverte, il faut y répondre SURTOUT si on est féministe, il faut comnprendre les cause si vous voulez combattre la domination masculine sérieusement, enfin il me semble, et cela nous amène à la seconde remarque :
- comment lutter contre une domination en demandant au dominant d'arreter svp parceque c'est pas gentil ??? que ce soit la domination masculine (qui à mon avis est un effet de la domination tout court, qui se combattrait par une vraie démocratie, cf E. Chouard et le tirage au sort...) ou la domination économique ou physique (entre homme, oui ça existe !), il me semble que la seule chose qui marche c'est le combat, pas d'attendre du dominant qu'il comprenne que c'est pas bien et blabla...
- et pour finir juste sur la forme hein : l'article sur les différences physiques (http://sexes.blogs.liberation.fr/agnes_giard/2012/04/les-femmes-sont-elles-moins-fortes-que-les-hommes-/comments/page/2/) qui est juste du grand n'importe quoi !!! non mais il faut vraiment le lire hein, y a des mensonges et des erreurs de raisonnement horribles ! (genre tests sur 2 groupes d'hommes, un qui compense par des exercice ce que l'autre groupe gagne avec injection de 5 fois plus de testosterone : conclusion les femmes peuvent faire pareil et etre aussi fortes que les hommes ! mais youpla boum, ça c'est top scientifique hein, un article comme ça c'est de la référence qui vous dispense de répondre pour sûr... non mais au secours. déjà les homme ont entre 10 et 30 fois plus de testosterone que les femmes, une masse musculaire a la base plus importante et plein d'autres différences non relevés par l'auteur(e)... bref.)

Denis Colombi a dit…

Vous parlez de domination "culturelle", alors qu'il s'agit d'une domination tout court : loin de se limiter à la seule culture, elle s'exprime aussi dans les champs économiques, politiques, etc. Comment a-t-elle commencé ? Françoise Héritier évoque la "valence différentielle des sexes" qui découle simplement du monde de pensée humain. Sans rentrer dans les détails, la pensée se structure autour de différences et d'oppositions élémentaires : le haut/le bas, le chaud/le froid, le dur/le mou, la gauche/la droite, le grand/le petit, le sec/l'humide, le cru/le cuit... le masculin/le féminin. Ce dernier simplement de l'observation des différences des corps. La domination elle-même découlerait de la volonté de contrôler la procréation par ceux qui ne le peuvent pas. Je ne rentre pas plus dans le détail. Mais une fois de plus, cette domination ne repose pas sur un pouvoir biologique naturel.

Votre deuxième remarque, j'avoue que je ne la comprends : où a-t-il été question de ne pas combattre ?

Votre dernière remarque où vous ne dites strictement rien ne me semble pas demander de réponse. Faites une vraie critique, et on verra.

prince2phore a dit…

Cher Denis, veuillez d'abord excuser le style de mon dernier commentaire, je fais souvent vite entre deux autres choses mais ce n'est jamais une bonne excuse. reprenons donc.

Passons sur mon utilisation de "culturelle", je parle bien de domination au sens large, et encore une fois pas seulement en ce qui concerne le rapport hommes/femmes. Je trouve la thèse que vous citez intéressante mais ce n'est jamais qu'une thèse, cela ne m’apparaît pas suffisant pour fermer la question définitivement. Et je n'ai pas parlé de pouvoir biologique qui serait à l'origine de la domination mais simplement de différences biologiques que vous sembliez nier.

Ma deuxième remarque fait référence a votre billet en général et la méthode. Je suis aussi proche d'amis zététiciens et c'est toujours la même histoire, on ne convainc qu'un public déjà acquis. En l’occurrence je ne pense pas que vous réussissiez a éveiller les conscience de cette manière, je vous interpellait donc juste pour avoir votre opinion sur les meilleurs moyens de lutter réellement et pratiquement contre la domination masculine telle que vous la décrivez. car il m’apparaît qu'elle n'est malheureusement pas le simple résultat d'une mauvaise "éducation", je veux dire que vous allez vous heurter à des dominants qui veulent le rester, comment faire ?

Quand à la dernière de mes remarques, vous me décevez, permettez-moi de vous l'écrire franchement. Dans votre commentaire a Vouze (excusez-moi je pensais au début que c'était dans l'article, mais bon) vous vous permettez de balayer d'une ligne l'argument des différences biologique en donnant simplement un lien vers l'article en question comme source définitive, ce n'est tout de même pas rien ! surtout encore une fois quand on va voir l'article en question qui est tout simplement risible...

je finirai sur une dernière touche plus générale si vous le permettez.
En tant qu'athée, anarchiste, rationaliste etc. je me réjouis de vous voir démonter toute sortes de mythes et tentatives de naturalisation de certains comportement et autre légitimation de traditions et domination, bravo. Par contre je pense que vous n'allez pas au bout de votre démarche. Une fois qu'on a bien expliquer que la domination masculine résulte de processus qu'on peut identifier et combattre, il est vain de vouloir lui substituer un féminisme qui lui serait légitime car... car quoi ?
on a juste démontré que toute domination s'explique et se combat d'autant mieux qu'on en comprend les rouages. Mais in fine tout cela reste sans autre légitimité que celle que les citoyens veulent lui donner ! d'où l'importance de l'origine/naissance de ces domination, et surtout l'importance de l'éducation dans une société démocratique.
A mon avis on ne réglera aucune de ces importantes questions et choix de société tant qu'on ne vivra pas en véritable démocratie (tirage au sort, controles, cf Etienne Chouard). En effet une part énorme des problématiques soulevé par le féminisme serait réglée en un clin d'oeil par une telle organisation (représentation pour commencer).

je finis donc sur une note positive pour changer, si on se réunissait tous pour promouvoir le tirage au sort et la vraie démocratie, condition à mon avis nécessaire pour mener à bien et terme le combat féministe et plus largement humaniste.

qu'en pensez-vous ?

cordialement.

Denis Colombi a dit…

Tout ce qui concerne l'origine des l'homme est une "thèse" comme vous dites : c'est quand même extrêmement difficile à vérifier à défaut d'avoir une machine à voyager dans le temps. Cela est moins important pour la discussion que vous ne semblez le penser : le passé ne commande pas ce que devrait être le présent. Si la légitimité provient de la démocratie, comme vous dites, la tradition ou la nature n'ont pas grand chose à voir là-dedans.

Comment lutter contre la domination masculine ? Mazette, les féministes le font depuis quelques décennies, et ont eu quelques succès quand même. On réfléchit, on explique, on lutte, on proteste, on obtient des changements, on oblige les gens à regarder ce qu'ils font, on impose des problématiques, toussa toussa.

Vous balayez un article en une ligne sans le discuter... Et vous voudriez que j'écrive une thèse pour vous répondre ? Hum.

Il n'a jamais été question de substituer une domination féminine à une domination masculine. Le féminisme est la lutte contre la domination masculine, pour rétablir la liberté de chacun, femme ou homme. Quant à une démocratie par tirage au sort, outre les gros problèmes qu'elle pose en termes de légitimité et légitimation, elle ne réglerait de toutes façons pas tous les problèmes qui se posent hors de la sphère strictement politique/étatique. Le privé est politique, clamait les féministes des années 70. C'est toujours d'actualité. C'est là qu'il faut agir.

Clémence a dit…

J'arrive un peu tard pour les commentaires, mais votre post, qui confirme ce que je pensais tout bas, m'a rappelé un texte de Louis Blanc, qui, au milieu du 19e siècle, était d'une étonnante modernité (surtout, un des rare féministe parmi les "proto-Socialistes", qui, pour la plupart, considéraient l'émancipation des femmes comme une abomination) :

"Lorsqu'un homme se marie, la loi n'exige pas de lui la preuve qu'il est parfaitement digne d'exercer l'autorité absolue dont elle l'investit. Cette autorité, elle la donne d'avance à tous les maris, sans condition, sans distinction ; elle la confie, chose effrayante à penser, au premier venu. Il n'y donc point à le nier, hélas ! la méconnaissance des droits de la femme, de son importance sociale, de sa dignité, est un fait qui a le double caractère de l'ancienneté et de la permanence. Mais en est-il pour cela plus légitime ? Autant vaudrait de proclamer la légitimité du despotisme politique parce qu'il est aussi vieux que le monde.
Et c'est bien en vain qu'on chercherait à justifier l'assujettissement d'un sexe à l'autre par les prétendues différences qui, au point de vue intellectuel et moral, les distinguent. Avant de trancher la question, il y aurait à examiner si ces différences on été suffisamment étudiées ; si le sexe féminin, dans un milieu où il lui serait permis de se développer librement, serait tout à fait tel qu'il nous apparaît aujourd'hui ; il y aurait à examiner si en reprochant aux femmes d'être trop accessibles à des influences mystiques, trop passionnées, trop portées à subordonner les grandes choses aux petites, les hommes ne leur reprochent pas d'être ce que les hommes les ont faites.

Quand on parle de la nature, on oublie jusque'à quel point elle est susceptible d'être modifiée par les circonstances sociales, par l'éducation qu'elle détermine. "

prince2phore a dit…

et bien nous n'avons pas fini de tourner en rond on dirait...
il ne s'agit pas de dire que le passe commande le present, enfin voyons...
il s'agit de comprendre comment il est possible que nous en soyons arrive a une domination masculine aussi generalise en prenant votre hypothese d'une egalite quasi totale biologique entre la femme et l'homme.
vous pourrez rappeler mille fois a quel point notre organisation depend du culturel, il s'articule aussi autour de donnes environementales et biologique bien reels. si on ne comprend pas comment les hommes ont pu domine les femmes partout malgre des difference biologique minimes, on repetera les memes erreurs.
et il en va de meme pour la democratie et le controle des pouvoirs dans les societes.
a vos remarque je constate d'ailleurs que vous avez des apriori sur le tirage au sort qui ne resiste pas a l'analyse. je vous enccourage vraiment a vous documenter sur le sujet et sur l'organisation atheniene bien loin des prejuges qui nous ont etes inculques.
pour en revenir au feministe, le tirage au sort balayerait tous les problemes de repsentation. et pour ce qui est de la legitimite, on ne tir pas au sort des elus (sic) ! c'est l'assemble du peuple (tiree au sort elle aussi) qui vote les lois, les tires au sort ont toujours un pouvoir tres limite et sont tres controle, une autre conception de l'exercise du pouvoir.
a mon qui pourrait tres bien etre porte aussi par les femeniste plutot que de combattre sur les effets d'un pouvoir illegitime et reactionnaire...

Denis Colombi a dit…

Comme vous le dites, la domination des hommes sur les femmes est née dans un contexte environnemental bien particulier : l'hypothèse avancée par F. Héritier d'un désir de contrôle des hommes sur leur descendance offre une voie intéressante. Mais il n'est pas difficile de voir que les conditions environnementales d'aujourd'hui n'ont rien à voir avec celle d'alors : sexualité plastique, rapport à l'enfantement et à la parentalité très différent, enjeux démographiques sans commune mesure. Par conséquent, qu'importe que nous n'ayons pas une certitude parfaite, c'est la situation présente qui compte. Votre insistance là-dessus revient un peu à opposer à tout théoricien de la justice un "vous ne pouvez pas parler de justice avant d'avoir réglé la question de l'existence de dieu !". C'est, une fois de plus, moins important que vous ne semblez pas le penser pour le débat présent.

Ensuite, que vous soyez un adepte du tirage au sort, soit, mais ne venez pas dire aux féministes "il faut à tout prix que vous meniez mon combat !". Les combats féministes sont beaucoup plus larges, et non, ils ne seront pas réglés par une assemblée du peuple tirée au sort. Ensuite, si vous voulez ignorer les problèmes de légitimité que posent une transformation importante des représentations du pouvoir et de la politique pour un basculement vers le tirage au sort, libre à vous. Mais vous n'obtiendrez pas beaucoup de résultats.

Anonyme a dit…

Les relations sociales sont largement perpétuées par les représentations desdites relations. Je ne suis pas sociologue, et même moi je sais ça.

Je suis un homme hétérosexuel, et j'ai beaucoup aimé Tomb Raider la première fois que j'y ai joué chez un ami. C'était comme Prince of Persia, mais en 3D, et avec des super-décors, pour l'époque. Et un personnage féminin, ce que je trouvais rafraîchissant.

Mais même à l'époque, j'étais troublé par les bras de Lara Croft : pas assez musculeux pour quelqu'un qui fait autant de varappe. Elle aurait dû avoir plus d'épaules, aussi. À force, j'ai fini par trouver ça ridicule, d'autant plus que l'évolution technologique lui a donné des seins énormes, mais toujours pas de musculature pectorale. N'importe quoi.

Bon, peut-être que je suis juste bizarre, mais je pense qu'une femme peut être sexy de plein de façons différentes. Y compris en étant athlétique. Et Lara Croft DEVRAIT être athlétique. Mais non, trop inapproprié pour les connards que les game-designers se représentent comme leur public.

elihah a dit…

Merci pour "Les féministes ne pensent pas que les hommes sont tous des prédateurs sexuels par exemple : elles et ils pensent au contraire que les hommes ne sont pas cela, et peuvent et doivent être bien plus que cela."
L'humanité a besoin d'hommes pro-fem...
La phrase de base est f et h sont aliénés, mais seules les f sont dominées.

NB: pas lu les comms.

DarkPara a dit…

Qu'il n'y ait pas égalité dans le traitement du physique des femmes et des hommes dans les comics, les jeux vidéos, et la "culture geek" au sens large, c'est indiscutable.

Mais la réflexion pourrait et devrait aller plus loin : dans "notre" culture occidentale, notamment, mais aussi dans d'autres, le corps de la femme et celui de l'homme ne sont égaux face à la "sexualisation". Ça n'a rien d'une excuse, mais il me semble que le corps féminin est beaucoup plus facilement "sexualisé".
Je ne pense pas devoir justifier que le caractère de ce qui est ou non érotique est hautement culturel : un des premiers films censurés pour immoralisme était une prise de vue Lumière laissant voir une femme, en pleine rue, relever un peu sa robe, afin de réajuster le lacet de sa chaussure, laissant du même coup apercevoir ses bas à un passant homme. Et bien des photos de vacances de famille naturistes seraient considérées - sans raison autre que la nudité - comme pornographiques par une part non négligeable de la population.

Pour en revenir à l'article, on déplore que certaines prénotions quant aux - trop rares et à mon sens pas assez explicites - exemples choisis ne fassent pas l'objet d'une enquête réelle :
"je me permet de douter que quelqu'un ait déjà fantasmé sur Zanguieff, et dans tous les cas, je pense que c'est assez marginal" - je ne prétends pas que cette intuition soit fausse, mais juste par curiosité, un petit sondage pourrait être appréciable.

De même :
"Shinobu est bien évidemment présentée sous sa douche, de façon on ne peut plus suggestive."
Ce jugement me semble parfaitement subjectif. Certes, la douche, lieu de nudité entière et de détente, est différente d'un siège de toilette. Et la fonction même des toilettes, associé à l'ordure, est pour la majorité des gens plutôt un obstacle qu'un encouragement aux fantasmes - contrairement à la douche, lieu de délassement y compris sexuel. Il n'empêche que dans la vidéo incriminée, le corps présenté, de dos, debout, sans geste particulièrement explicite, n'est pas particulièrement affriolant per se : l'érotisme ne serait-il pas dans l'oeil de celui qui regarde ?

J'en arrive enfin à ce qui me semble la clé du problème : on a fait l'impasse sur un élément essentiel, à savoir, qu'est-ce qui détermine la sexualisation d'un corps masculin. Ainsi, cet article indique que déformer un corps masculin de muscles saillants n'est pas primitivement érotique, que c'est avant tout magnifier la force physique. Est-on bien sur qu'aucun des hommes qui font de la musculation pour obtenir des "tablettes de chocolat" ne le fait pour maximiser sa puissance de séduction ? Que je sache, l'auteur parle bien de "virilité" dans son exemple sur Léonidas, et qu'est la virilité sinon un critère, fondamentalement, d'ordre sexuel ? Ce n'est pas parce qu'il y a aussi glorification de la force physique que tous ceux qui ont décelé de l'homoérotisme dans les comics de super-héros masculins, bodybuildés en tenues moulantes, ont tort pour autant !
Seulement, une paire de seins est immédiatement sexualisée, y compris non nue (les pubs de lingerie font ainsi régulièrement parler d'elles) alors qu'un torse d'homme, pas forcément - et meme quand il l'est, ce n'est jamais un lecture "pure", on en revient à la santé, la force physique, etc. Pour rappel quand même, les seins, organes sexués, ne sont pour autant dans leur fonction biologique pas du tout des organes sexuels.

Parce que, je le redis, je ne remets pas du tout en question l'évidence qu'est l'objectivation sexuelle du corps des femmes dans les jeux vidéos, posons-nous quand même une question : est-il possible de représenter un personnage masculin de manière aussi immodérément érotisée ? Je n'en suis certain...

Tanguy a dit…

Je suis d'accord avec une partie des arguments mais absolument pas sur les conclusions qui en sont tirées...

Oui, nous vivons dans un monde où malheureusement les discriminations existent. Mais alors pourquoi cherchez vous à classifier les discriminations ?
Certains sorts sont beaucoup plus injuste car votre vie est plus dure ? Comment pouvez-vous établir cela en vérité absolue ? On peut quantifier la peine et mal être ? Les hommes qui se sentiraient mal n'auraient en fait pas à se plaindre ?

Alors oui, on peut y redire plein de chose. l'apparence joue un rôle primordiale dans nos sociétés, même si c'est stupide. Une femme plus jolie est perçue comme plus intelligente, et même par les femmes.

Que vous reprochiez à la société d'être superficielle et injuste, ok, mais il ne faudrait pas abuser non plus en mettant tout sur le dos du patriarcat : les femmes font aussi partie de cette société et ont contribué à son évolution !
La révolution féminine est venue avec Mai 68 ? En partie, mais les femmes ont alors choisi de devenir aussi connes que les hommes, pas d'être libres. Vous pensez que j'ai tort ? Faites juste le tour de la presse féminine, ce modèle est celui auquel les femmes ont choisi d'adhérer.

Donc que cela vous agace ou bien vous mette hors de vous de constater l'injustice, je ne peux que vous soutenir et vous apporter mon assentiment. Mais de grâce, ne devenez pas discriminant à votre tour.

Je me revendique égalitariste, pas féministe et encore moins machiste. Les individus sont tous différents et sont trop spécifiques pour être réduits à une simple caractéristique à mon gout.

Denis Colombi a dit…

Je pense que vous n'avez pas voulu lire le billet. Oui, des hommes souffrent. Ils souffrent à cause du patriarcat. C'est quand même sympa de savoir contre quoi il faut lutter, non ? Il n'y a aucune discrimination dans mon billet.

Vous donnez une belle illustration du problème : ainsi, les femmes ont "choisi de devenir aussi connes que les hommes". Autrement dit, vous pouvez les mépriser encore plus. C'est beau, après, de dire que vous n'êtes pas machiste. Vous vous pensez neutre. Le féminisme est là pour vous rappeler que lorsque vous permettez de mépriser ainsi les femmes en les renvoyant aux magazines féminins, vous n'êtes ni neutre ni "égalitaristes". D'ailleurs, cette idée que les femmes ont "choisi" les magazines féminins est en totale contradiction avec votre affirmation que "les individus sont tous différents et sont trop spécifiques pour être réduits à une simple caractéristique à mon gout". Vous révélez vous-même votre fausse neutralité.

Strategical a dit…

Sexisme ordinaire et révoltant.

Et en temps que gameuse, j'en ai plus que marre de voir des persos féminins cruches et aux seins énormes (à un point que ce n'est humainement pas possible), aux tenues ridicules, pour appâter un certain type de males primaires en rut.

Il y a un site qui dénonce le sexisme dans les poses des persos féminins :
http://thehawkeyeinitiative.com/

meg a dit…

J'arrive aussi assez tard pour commenter mais il y a une ou deux choses que je trouve importantes et qui n'ont pas été dite.
Dans les jeux, si les hommes peuvent être aussi vu comme érotiques (par leurs musculatures) c'est un érotisme qui s'adresse aux hommes entre eux. L'exemple donné du personnage masculin de Devil may cry, et cette réaffirmation de son hétérosexualité, montre que son erotisme est vu à destination des hommes. Un Ken en short moulant qui se couvre de chantilly m'évoque plus l'imagerie gay que l'erotisme à destination des femmes. Le Léonidas de 300 ou du tableau present dans l'article me semblent aussi homoérotique. En fait ce physique hypermusclé masculin des JV est à destination des joueurs masculins, ils se projettent den sur-homme pour leurs jeux masturbatoire mais les femmes n'ont rien à voire dans l'histoire. Les gameuses, bien qu'elles existent, ne sont pas prises en compte par les éditeurs de jeux, tout est fait à l'attention de l'homme, par l'homme, pour l'homme et cela qu'il soit homo ou hétero. Les femmes ne sont pas sensé ressentir de désirs et il n'y a presque pas de représentations erotisées qui leurs soient destinées.

D'autre part, pour la remarque sur les hommes qui souffrent plus lorsqu'ils se "féminisent" que les femmes qui se "virilisent", il ne faut pas oublié au passage que c'est le fait d'être femme-isé qui est mal vu, et qu'en discriminant les hommes "féminins" c'est encore le féminin qu'on maltraite à travers eux. Etre femme, que ca soit biologiquement ou en apparence est à proscrire en patriarchie. Si on veut amélioré les conditions de vie des hommes "féminisés" il faut lutter contre la dévlorisation du féminin avant toute chose. C'est peut être une redite de la conclusion de ton article Denis Colombi, mais peut être que formulé ainsi, l'Androgyne ou d'autres comprendrons mieux.

Merci pour cet article et les autres.

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