[Une heure de lecture #1] En attendant la suite

Oui, je sais, ça fait un bon moment que je n'ai pas remis à jour, et ça vous manque... Les dernières semaines avant les vacances ont été plutôt sportives, pris entre différentes exigences professionnelles, formatives et festives. Puis le début des vacances a été occupé par son long de réjouissance plus ou moins maussienne (humour de sociologue). Ne vous en faites pas, la prochaine note est en cours de rédaction : j'y aborderais la question des discriminations, mais en essayant de montrer comment celles-ci se sont imposées comme un thème central du débat public.


En attendant, pour que vous ne m'effaciez pas de vos flux et agrégateurs, j'institue une nouvelle pratique : le [Une heure de lecture]. A un rythme plus ou moins hebdomadaire*, je proposerais des liens (entre un et beaucoup) sur trois sujets ou thèmes d'actualité sur lesquels des sociologues ou assimilés auront dit des choses intéressantes - ou pas. Le concept n'est pas vraiment innovant puisque d'autres font ça très bien. On verra bien ce que je pourrais y apporter. Ce sera, entre autres choses, l'occasion pour moi de donner un peu plus mon avis.

Yankel Fijakowl nous parle du logement et de sa gestion politique. Je trouve toujours salutaire de critiquer la lecture compassionnelle ou moralisante des faits de société qui se développe si souvent chez les hommes politiques et autres commentateurs. Cela mériterait sans doute la création d'un prix spécial, comme il en existe d'autres. Ceux qui le souhaitent peuvent laisser des nominés en commentaires.
Robert Castel est un excellent sociologue. Les métamorphoses de la question sociale est devenu un classique, et, plus admirable encore, il est déjà parvenu à rendre Les matins de France Inter tout à fait passionnant, malgré la présence d'Alain-Gérard Slama (j'espère que tout le monde mesure l'étendue de l'exploit). Son travail donne souvent lieu à des prises de positions plus politiques, qui ont l'immense mérite d'être solidement argumentées, ce qui est suffisamment rare pour être signalé. Quel besoin avait-il d'aller écrire ça ? Que l'on veuille critiquer la future interdiction de fumer dans les cafés, restaurants et autres, je peux parfaitement le comprendre. Est-il utile de faire passer l'adversaire pour un nazi en puissance ? Entre le point godwin et la lecture moralisante dont je parlais précédemment, cela est loin d'être convaincant.

Il n'y a pourtant là qu'un simple problème bien connu des économistes : une externalité négative. L'activité de fumeur de X a une répercussion sur la santé de son voisin Y, sans que X ne prenne en compte le coût sur la santé de Y. On pourrait faire intégrer ce coût de bien des manières : un impôt sur les fumeurs, un droit à fumer dont on devrait s'acquitter avant d'allumer sa cigarette dans le bar PMU du coin... L'interdiction est-elle la pire des solutions ? Pas sûr.

Nicolas Sarkozy, nouveau chanoine d'honneur de Saint Jean de Latran, a prononcé un discours sur la "laicité positive" - suis-je le seul à y voir une référence à Jean-Pierre Rafarin et à la Positive Attitude ? - discours évidemment fort commenté. Le regard de spécialiste de la religion et de son histoire nous montre que même les grands défenseurs de la République peuvent s'embrouiller... Lisez donc les notes de Jean Baubérot et Sébastien Fath, deux preuves de l'utilité sociale des sociologues.

Sur ces belles paroles, j'espère que vous avez tous passé un très bon solstice d'hiver (laïcité, quand tu nous tiens...) et vous souhaite à tous une année pleine d'heures de peine utiles et fructueuses.

See ya.



*Pour ne pas dire tout les quand-on-peut (Private joke).


2 commentaires:

Unknown a dit…

I need a fix !

Eh oh, j'ai pas ma dose !! Alors, on se repose sur ses lauriers ? Ou la seconde rentrée est plus difficile qu'on ne le croyait ? Dans une semaine ca fera un mois de silence radio !

Héhé, allez, c'était pour rire un peu !

Denis Colombi a dit…

Arf, j'arrête pas d'accumuler du retard dans plein de trucs en ce moment. Bon, la note est quasi-prête : elle sera en ligne avant la fin de la semaine. Et après, je m'engage à reprendre un rythme à peu près normal de publication... à peu près, j'ai dit.

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