L’engagement contre une « dépolitisation » politique du monde scientifique

Troisième édition des "invité.e.s d'Une heure de peine", manifestation a-périodique et aléatoire qui dépend surtout des gens sympas et talentueux que mon activité (elle-même a-périodique et aléatoire) m'amène à rencontrer. Après Clément Salviani et Alex Mahoudeau, c'est au tour de Tristan Dominguez et Guillaume Michez, deux passionnés de sociologie qui ont des choses à dire, qui lancent ici leur projet Sociodysée, une démarche de vulgarisation qui ne pouvait évidemment que me plaire. Voici donc leur premier texte, sur la question de l'engagement des scientifiques, une problématique qui fait l'objet de beaucoup de débat sur Twitter et ailleurs mais pas forcément beaucoup de compétences. Espérons qu'avec ce billet, les choses soient un peu plus claires. Pour ma part, j'espère avoir encore d'autres invité.e.s talentueu.se.s à l'avenir. Comme ça, quand ils et elles seront riches et célèbres (ou juste riches), ils se souviendront de moi. Sans plus attendre, je laisse donc la parole aux stars du jour :

Avant d’entamer cette article nous voulions préciser certains détails de son écriture et vous présenter la démarche de notre projet : Sociodysee. Bien qu’encore balbutiant notre intention est de proposer une vulgarisation, une clarification de la sociologie, ses théories, ses auteurs et ses objets. Pour se faire, nous vous parlerons dune thématique sociologique qui tournera autour d’un fil rouge ; un concept, un auteur ou encore une question et si le premier de notre de notre travail est un texte nous comptons faire varier les formats. Il nous semble qu’il existe des angles morts dans les formes de communication entretenues entre le grand public et les sociologues, nous faisons donc le pari de vous parler le plus simplement et le mieux possible de sociologie.
Il vous faut savoir que nous ne sommes pas sociologues, nous sommes diplômés d’un master recherche de sociologie. Cependant nous n’avons pas de doctorat, hors c'est le coût d’entrée dans le champs scientifique. Par conséquent nous ne nous considérons évidement pas comme des sociologues, nous ne produisons pas de connaissances mais nous considérons capable de les manier et en l’occurrence de les transmettre.

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La colère et la stéréotype

Même quand, comme c'est mon cas, on ne s'intéresse pas le moins du monde au sport, il y a toujours quelques évènements qui finissent par vous parvenir - et je ne parle pas seulement de ces situations où de jeunes hommes se mettent soudainement à poil dans la rue en criant "On est les champions ! On est les champions !". Ainsi, il aura été difficile pour quiconque suit un peu les réseaux sociaux les plus populaires de passer à côté du coup de colère de Serena Williams lors de la finale de l'US Open contre Naomi Osaka. S'estimant victime d'une série d'arbitrages injustes, elle a finit par briser sa raquette après un service manqué ce qui a conduit à une dernière sanction fortement contestée, la perte d'un jeu. Les explosions de colère, particulièrement autour des questions d'arbitrage, ne sont pas rares dans le sport professionnel. Elles sont même banales. Si le cas de Serena Williams a ainsi capté l'attention, c'est sans doute, outre la réputation sportive de la joueuse, parce que l'injustice tant de la décision que de certaines des réactions - en particulier une caricature australienne d'un racisme rare dont il sera aussi question ici - est tout à fait patente : il suffit de mettre en parallèle le cas de Williams avec celui d'à peu près n'importe quel sportif masculin dans la même situation pour faire ressortir la différence de traitement. Sexisme et racisme dans cette situation sont assez clairs, suffisamment en tout cas pour que même des instances officielles s'en émeuvent. Dans les réactions à cette histoire, le terme de "stéréotype" revient régulièrement. Mais au fait, ça fonctionne comment, un stéréotype ?

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Parcoursup, ou le grand emballage

Voilà, la procédure Parcoursup, c'est fini... pour les lycées. Enfin, je crois. Enfin, j'espère. Parce que, croyez-moi, ça n'a pas été de tout repos. Ni pour nous, enseignants, ni pour les élèves. Et les collègues du supérieur n'ont, eux, pas fini de s'amuser. En attendant, une question continue à parcourir le débat public autour de cette réforme de l'entrée dans le supérieur : sélection ou pas sélection ? Du point de vue des manifestants, visiblement de plus en plus nombreux et mécontents, la réforme introduit bien une sélection à l'entrée à l'université - et d'ailleurs, pour certains des défenseurs de la réforme dans le monde académique, c'est toute sa vertu. Mais selon la ministre et quelques autres, non, il n'y a pas sélection, simplement une meilleure orientation et une proposition d'accompagnement : les universités ne peuvent pas répondre "non" à un bachelier, seulement "oui si"... même si visiblement, il sera possible de rester "en attente" indéfiniment, et qu'une commission devra finalement trouver une place un peu n'importe où à ceux et celles qui resteront sur le carreau. Peut-être qu'un peu de sociologie économique peut aider à y voir plus clair sur cette question. Un peu de sociologie et, bien sûr, un paquet de jambon en tranche.

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