Joyeux Noël (sous condition de ressources)

C'est Noël, et la chasse aux pauvres continue. Le Conseil départemental des Bouches-du-Rhône a décidé de verser cette année sa prime de Noël aux bénéficiaires du RSA sous forme de bons d'achats pour des jouets. "Car la prime n’était pas forcément utilisée pour l’enfant" nous dit une responsable. Ce pourrait être anecdotique - après tout, il ne s'agit jamais que d'une prime de 50€, pas de la prime de Noël étatique - si ce genre de proposition ne revenait régulièrement sur le tapis politique : verser les aides "en nature" ou, tout au moins, d'une façon qui évite aux pauvres de les détourner de leur destination officielle. Car derrière, il y a cette idée finalement très répandue : les pauvres sont pauvres parce qu'ils gèrent mal leur argent.

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Et de huit.

Ce blog a huit ans. Yay. Je voudrais bien faire une grande annonce tornitruante à la face du monde, mais ça attendra encore un peu, histoire que je sois sûr et tout ça. Mais sachez-le : des choses terribles se préparent. Et en attendant, je me souhaite bon anniversaire à moi-même. Si vous voulez vous cotiser pour m'offrir un gigantesque gâteau en forme de Batman, ce serait trop cool, mais sinon, c'est pas grave.

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Is "Expat" the New White ?

En Mars dernier, au moins cinq personnes différentes m'ont envoyé un article du Guardian se demandant "pourquoi les Blancs sont des expatriés alors que les autres sont des migrants ?". Celui-ci a suffisamment retenu l'attention pour faire l'objet de quelques recensions et traductions en français : dans l'Express, dans Courrier International, sur le site Les Mots Sont Importants, sur Slate, sur le site Jeune Afrique. J'en oublie sans doute. La critique du racisme qui se cache derrière la distinction "expatrié/migrant" est un point de passage obligé de toute réflexion sérieuse sur les migrations internationales. Mais appeler, comme le fait l'article, à remplacer "expat" par "migrant" n'est pas une attitude aussi critique que l'on pourrait le croire.

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En finir avec l'opposition égalité/équité


Vous êtes peut-être déjà tombé sur l'image ci-dessus : sur Facebook, sur Twitter, sur Tumblr, dans un mail qu'un ami vous aura envoyé, sur un blog, un site ou que sais-je encore. Et vous vous êtes peut-être dit "ah ben ouais, pas con, tiens". C'est la force des memes : un message simple, un brin d'humour, l'apparence de l'évidence, et donc un pouvoir de conviction très important par rapport aux efforts déployés. Il y aurait tout une étude à faire sur leurs effets sur les perceptions et les comportements politiques. Mais ce n'est pas le sujet ici. Si ce dessin a particulièrement retenu mon attention, c'est que l'on ne peut pas étudier, et encore moins enseigner, la sociologie et l'économie sans chopper quelques notions de philosophie de la justice au passage. Et donc sans s'énerver lorsque l'on voit une erreur répétée, encore et encore...

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Le marteau de la responsabilité individuelle

Et voilà donc que Philippe Val s'en prend à la "vulgate sociologique" comme un "totalitarisme mou" dont les "déterminismes sociaux" opposés à la "responsabilité individuelle" aurait conduit à rien de moins que les assassinats des membres de Charlie Hedbo. Ben voyons. C'est manifestement complètement absurde, mais du genre d'absurdité qui s'installe tranquillement dans les médias. Le coup des "excuses sociologiques", ce n'est malheureusement pas nouveau, un grand classique même d'une certaine droite - suivez mon regard, oui, là, vers cette extrémité.

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Le "salaire parental" : mauvaise question, mauvaise réponse

Il est rare que les médias prennent vraiment la peine de regarder le programme du Front National - qui sait ? cela pourrait les conduire à donner une information plus intéressante que la répétition en boucle des "succès" de ce parti. Il faut donc qu'un eurodéputé oublie de prendre des pincettes au moment de proposer le renvoi des femmes aux fourneaux pour qu'un grand quotidien finisse, non sans ronds de jambes, d'y jeter un oeil. Et chacun de (re)découvrir une proposition pourtant ancienne : la création d'un "salaire parental". C'était déjà dans le programme de l'extrême droite à l'époque où, tout lycéen et tout boutonneux, je criais avec d'autres "La jeunesse emmerde le Front National". Les temps changent. Pas moi. A part pour les boutons.

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