Dans la liste des évènements qui, cet été, ont secoué la planète - comprenez les classes supérieures urbaines salariés d'Europe et des Etats-Unis - on peut s'attarder sur l'annonce, tonitruante à une échelle toute médiatique, du retrait de Steve Jobs des affaires et d'Apple. L'homogénéité du tonnerre de lamentations qui a suivi témoigne en effet de la place particulière acquise par le barbu à col roulé : un pouvoir charismatique qui n'est pas moins destructeur en économie qu'en politique.
Ce bref extrait du billet que le journaliste Francis Pisani consacre sur son blog au départ à la retraite le plus commenté de l'année illustre à lui seul toute la puissance charismatique du personnage de Steve Jobs, et résume, en même temps, la tonalité générale de tous les autres commentaires qui ont pu être fait. En un mot : Steve Jobs est au-dessus de tous - et de nous par la même occasion - et qu'importe ce qu'il ait pu faire, nous lui pardonnerons tout. Steve Jobs a bénéficié, et bénéficie encore, d'une aura particulière qui lui a permis de faire ce qui aurait été innacceptable venant d'autres.
Comme tout charisme, celui de Steve Jobs n'a pas besoin de résider dans des capacités exceptionnelles réelles : il suffit que les autres, et plus particulièrement un petit groupe actif rassemblé autour du leader, soient convaincu de l'exceptionnalité de celui-ci. C'est ce que montre Ian Kershaw à propos d'Hitler qui, quand on y pense, n'avait pas grand chose d'objectivement charismatique. Evidemment, comparer quelqu'un, Steve Jobs ou autre, à Hitler risque toujours d'entraîner les réactions épidermiques de ceux qui ne veulent pas qu'on tire la moindre leçon de ce qu'ils voudraient être une parenthèse historique. Pourtant, ce que nous apprend le parcours d'Hitler, c'est bien que tout charisme est toujours une construction sociale, une croyance qui n'a nul besoin que le leader soit véritablement plus fort que les autres, pas plus qu'un meilleur leader ne sera forcément reconnu comme charismatique.
La magie du charisme de Steve Jobs ne réside pas dans une vision véritablement plus profonde que celle des autres ou de qualités gestionnaires, informatiques ou de leadership qu'il serait le seul à posséder. Cela ne veut pas dire qu'il ne les a pas effectivement - je ne l'ai jamais rencontré, difficile d'en juger - mais que d'autres personnes les avaient et n'ont pas connu la même héroïsation. C'est donc d'abord la façon dont a été mise en récit son parcours, avec ce qu'il faut de légendes, de mystères, de traversées du désert et tout ce qu'il fallait pour respecter un canevas finalement déjà écrit, qui lui a conféré son charisme. Et celui-ci, loin d'être individuel, ne fait que concentrer un double travail collectif : un travail de production de la légende, entretenu activement tant par Apple que par ses fans, et un travail de production classique, de biens et de services. Steve Jobs n'a pas crée seul l'Iphone, mais sa présence fait disparaître tous les ingénieurs, designers, créatifs et autres commerciaux qui l'ont rendu possible, de la même façon que le chanteur fait disparaître le travail du compositeur ou du parolier dans son interprétation.
Steve Jobs avait donc du charisme. Socialement produit, certes, mais vous serez peut-être tenté de me dire "et alors ?". Et alors, il se trouve qu'il y a un auteur qui s'est particulièrement intéressé à cette question du charisme, un certain Max Weber. Et il s'est aussi intéressé au capitalisme et à l'économie.
Que nous dit Max Weber sur le charisme ? Beaucoup de chose. Retenons celle-là : le charisme est le mode d'exercice du pouvoir privilégié par les prophètes. La religion fournit une matrice de la domination, politique ou économique. Si le chaman s'appuie sur la tradition et le prêtre sur l'institution, le prophète s'appuie sur l'exceptionnalité qu'on lui prête - d'où l'importance, par exemple, des miracles (pas de la magie : la magie est une technique de chaman qui respecte des règles anciennes, les miracles sont quelque chose qui n'appartient qu'au prophète). A la fois à cause de cela et en conséquence de cela, le prophète est celui qui boulverse l'ordre ancien : il nous dit "ce qui a été est terminé, table rase de tout ça, maintenant les choses seront différentes". Jésus Christ n'a pas fait autre chose. Calvin, qui n'est pas un prophète au sens religieux mais au sens sociologique, aussi.
Boulverser l'ordre ancien : c'est ce qui était nécessaire à la naissance du capitalisme. Pendant des siècles, les hommes ont travaillé et ont parfois dégagé un surplus, que l'on appellerait profit. Lorsque c'était le cas, soit ils l'épargnaient en prévision de jours moins heureux, soit ils le consommaient de façon rituelle et festive. Et puis certains se sont mis à utiliser ce profit pour le réinvestir dans leur entreprise. Et ils ont cherché un profit encore plus grand. Non pas pour le consommer, mais pour le réinvestir, et en obtenir un encore plus grand encore. Et ainsi de suite. L'accumulation donc : le capitalisme. Ce qui a permis cette transformation, c'est la force prophétique de la Réforme calviniste : c'est elle qui en imposant l'idée de pré-destination a pu convaincre des hommes de changer radicalement le comportement.
Quel rapport avec Steve Jobs ? A bien des points de vue, Steve Jobs a aussi contribué à balayer l'ordre ancien pour imposer des règles nouvelles. Et il ne l'aura jamais autant fait qu'à la période où son charisme a été le plus reconnu. Faire basculer massivement les individus dans des systèmes fermés alors qu'ils utilisaient jusqu'alors des systèmes ouverts, mettant à bas le plus gros de l'idéologie libertaire qui avaient présidé à la création et au développement d'Internet : voilà, sans doute, le plus grand héritage de Jobs. Il fallait une légitimité charismatique pour faire accepter l'idée que l'on allait rentrer dans un système où une entreprise pourrait exercer sa propre censure - Apple ne veut pas de pornographie sur ses appareils, mais autorise ça (retiré seulement du marché français...). Il fallait la légitimité charismatique pour imposer un accès à la presse et aux livres pour le moins discutable.
Apple a très largement redéfini les règles du jeu économique. Mais elle ne l'a pas fait à cause de sa taille, encore moins à cause de l'efficacité de ses propositions qui auraient été dûment sélectionnées par une main invisible infaillible. Elle a pu le faire grâce à la construction charismatique de son leader. De façon classique, elle est aujourd'hui confronté à la question de la routinisation du charisme : comment transformer le pouvoir et la légitimité pour qu'ils puissent vivre sans le leader ?
Mais qu'importe finalement ce que deviendra Apple. Les changements insufflés dans les façons de penser, les conceptions de l'économie et du web, les relations entre les différents acteurs - internautes et entreprises surtout - ont plus de chances de survivre que la boîte elle-même. Le capitalisme a finit par vivre sans le protestantisme : il est devenu indépendant, et s'est imposé à tous sans avoir besoin du support charismatique qui l'a engendré. Il y a fort à parier que la fermeture des systèmes informatiques survivra à Steve Jobs et même à Apple. Pas sûr que ce soit une bonne nouvelle.
Ce que nous apprend cette histoire, c'est qu'en économie comme en politique, la force de la légitimité charismatique, la puissance du prophète, est sans doute la seule à même de rebattre les cartes. Le capitalisme évolue sans doute moins au rythme des contraintes et des découvertes techniques, des goulots d'étranglements et des nouveaux marchés, des variations du stock de capital et de celles des marchés financiers qu'à celui de ses propres prophètes et de ses ennemis. On peut s'amuser à les repérer dans le paysage actuel : là, certains en appellent à la "moralisation", ici, d'autres veulent plus encore de libéralisation, un peu plus loin certains en appellent à la "démondialisation" tandis que les autres veulent mondialiser plus, et un peu partout on promet le développement durable, l'économie verte ou post-carbone, ou encore la décroissance... (la liste n'est pas exhaustive) Et comme tous les prophètes, on passe souvent plus de temps à s'engueuler avec ses amis pour savoir lequel est le plus béni qu'à lutter effectivement contre ses adversaires. Qu'est-ce qui permettra aux uns ou aux autres de gagner ? La réponse réside sans doute dans les conditions d'apparition d'une légitimité charismatique. Mais ça, c'est une autre histoire.
Steve Jobs renonce à la présidence d'Apple en précisant bien que "hélas le moment est venu" de reconnaître qu'il n'a plus les capacités d'exercer cette responsabilité. Je n'écris pas ces lignes par obligation mais elles me causent une vraie tristesse que j'ai besoin de partager.
Je ne trouve pas le bonhomme sympathique mais personne n'en a rien à foutre. Je le rappelle ici seulement par honnêteté. Sa parano, sa passion pour les systèmes fermés me choquent. On s'en fout.
Ce bref extrait du billet que le journaliste Francis Pisani consacre sur son blog au départ à la retraite le plus commenté de l'année illustre à lui seul toute la puissance charismatique du personnage de Steve Jobs, et résume, en même temps, la tonalité générale de tous les autres commentaires qui ont pu être fait. En un mot : Steve Jobs est au-dessus de tous - et de nous par la même occasion - et qu'importe ce qu'il ait pu faire, nous lui pardonnerons tout. Steve Jobs a bénéficié, et bénéficie encore, d'une aura particulière qui lui a permis de faire ce qui aurait été innacceptable venant d'autres.
Comme tout charisme, celui de Steve Jobs n'a pas besoin de résider dans des capacités exceptionnelles réelles : il suffit que les autres, et plus particulièrement un petit groupe actif rassemblé autour du leader, soient convaincu de l'exceptionnalité de celui-ci. C'est ce que montre Ian Kershaw à propos d'Hitler qui, quand on y pense, n'avait pas grand chose d'objectivement charismatique. Evidemment, comparer quelqu'un, Steve Jobs ou autre, à Hitler risque toujours d'entraîner les réactions épidermiques de ceux qui ne veulent pas qu'on tire la moindre leçon de ce qu'ils voudraient être une parenthèse historique. Pourtant, ce que nous apprend le parcours d'Hitler, c'est bien que tout charisme est toujours une construction sociale, une croyance qui n'a nul besoin que le leader soit véritablement plus fort que les autres, pas plus qu'un meilleur leader ne sera forcément reconnu comme charismatique.
La magie du charisme de Steve Jobs ne réside pas dans une vision véritablement plus profonde que celle des autres ou de qualités gestionnaires, informatiques ou de leadership qu'il serait le seul à posséder. Cela ne veut pas dire qu'il ne les a pas effectivement - je ne l'ai jamais rencontré, difficile d'en juger - mais que d'autres personnes les avaient et n'ont pas connu la même héroïsation. C'est donc d'abord la façon dont a été mise en récit son parcours, avec ce qu'il faut de légendes, de mystères, de traversées du désert et tout ce qu'il fallait pour respecter un canevas finalement déjà écrit, qui lui a conféré son charisme. Et celui-ci, loin d'être individuel, ne fait que concentrer un double travail collectif : un travail de production de la légende, entretenu activement tant par Apple que par ses fans, et un travail de production classique, de biens et de services. Steve Jobs n'a pas crée seul l'Iphone, mais sa présence fait disparaître tous les ingénieurs, designers, créatifs et autres commerciaux qui l'ont rendu possible, de la même façon que le chanteur fait disparaître le travail du compositeur ou du parolier dans son interprétation.
Steve Jobs avait donc du charisme. Socialement produit, certes, mais vous serez peut-être tenté de me dire "et alors ?". Et alors, il se trouve qu'il y a un auteur qui s'est particulièrement intéressé à cette question du charisme, un certain Max Weber. Et il s'est aussi intéressé au capitalisme et à l'économie.
Que nous dit Max Weber sur le charisme ? Beaucoup de chose. Retenons celle-là : le charisme est le mode d'exercice du pouvoir privilégié par les prophètes. La religion fournit une matrice de la domination, politique ou économique. Si le chaman s'appuie sur la tradition et le prêtre sur l'institution, le prophète s'appuie sur l'exceptionnalité qu'on lui prête - d'où l'importance, par exemple, des miracles (pas de la magie : la magie est une technique de chaman qui respecte des règles anciennes, les miracles sont quelque chose qui n'appartient qu'au prophète). A la fois à cause de cela et en conséquence de cela, le prophète est celui qui boulverse l'ordre ancien : il nous dit "ce qui a été est terminé, table rase de tout ça, maintenant les choses seront différentes". Jésus Christ n'a pas fait autre chose. Calvin, qui n'est pas un prophète au sens religieux mais au sens sociologique, aussi.
Boulverser l'ordre ancien : c'est ce qui était nécessaire à la naissance du capitalisme. Pendant des siècles, les hommes ont travaillé et ont parfois dégagé un surplus, que l'on appellerait profit. Lorsque c'était le cas, soit ils l'épargnaient en prévision de jours moins heureux, soit ils le consommaient de façon rituelle et festive. Et puis certains se sont mis à utiliser ce profit pour le réinvestir dans leur entreprise. Et ils ont cherché un profit encore plus grand. Non pas pour le consommer, mais pour le réinvestir, et en obtenir un encore plus grand encore. Et ainsi de suite. L'accumulation donc : le capitalisme. Ce qui a permis cette transformation, c'est la force prophétique de la Réforme calviniste : c'est elle qui en imposant l'idée de pré-destination a pu convaincre des hommes de changer radicalement le comportement.
Quel rapport avec Steve Jobs ? A bien des points de vue, Steve Jobs a aussi contribué à balayer l'ordre ancien pour imposer des règles nouvelles. Et il ne l'aura jamais autant fait qu'à la période où son charisme a été le plus reconnu. Faire basculer massivement les individus dans des systèmes fermés alors qu'ils utilisaient jusqu'alors des systèmes ouverts, mettant à bas le plus gros de l'idéologie libertaire qui avaient présidé à la création et au développement d'Internet : voilà, sans doute, le plus grand héritage de Jobs. Il fallait une légitimité charismatique pour faire accepter l'idée que l'on allait rentrer dans un système où une entreprise pourrait exercer sa propre censure - Apple ne veut pas de pornographie sur ses appareils, mais autorise ça (retiré seulement du marché français...). Il fallait la légitimité charismatique pour imposer un accès à la presse et aux livres pour le moins discutable.
Apple a très largement redéfini les règles du jeu économique. Mais elle ne l'a pas fait à cause de sa taille, encore moins à cause de l'efficacité de ses propositions qui auraient été dûment sélectionnées par une main invisible infaillible. Elle a pu le faire grâce à la construction charismatique de son leader. De façon classique, elle est aujourd'hui confronté à la question de la routinisation du charisme : comment transformer le pouvoir et la légitimité pour qu'ils puissent vivre sans le leader ?
Mais qu'importe finalement ce que deviendra Apple. Les changements insufflés dans les façons de penser, les conceptions de l'économie et du web, les relations entre les différents acteurs - internautes et entreprises surtout - ont plus de chances de survivre que la boîte elle-même. Le capitalisme a finit par vivre sans le protestantisme : il est devenu indépendant, et s'est imposé à tous sans avoir besoin du support charismatique qui l'a engendré. Il y a fort à parier que la fermeture des systèmes informatiques survivra à Steve Jobs et même à Apple. Pas sûr que ce soit une bonne nouvelle.
Ce que nous apprend cette histoire, c'est qu'en économie comme en politique, la force de la légitimité charismatique, la puissance du prophète, est sans doute la seule à même de rebattre les cartes. Le capitalisme évolue sans doute moins au rythme des contraintes et des découvertes techniques, des goulots d'étranglements et des nouveaux marchés, des variations du stock de capital et de celles des marchés financiers qu'à celui de ses propres prophètes et de ses ennemis. On peut s'amuser à les repérer dans le paysage actuel : là, certains en appellent à la "moralisation", ici, d'autres veulent plus encore de libéralisation, un peu plus loin certains en appellent à la "démondialisation" tandis que les autres veulent mondialiser plus, et un peu partout on promet le développement durable, l'économie verte ou post-carbone, ou encore la décroissance... (la liste n'est pas exhaustive) Et comme tous les prophètes, on passe souvent plus de temps à s'engueuler avec ses amis pour savoir lequel est le plus béni qu'à lutter effectivement contre ses adversaires. Qu'est-ce qui permettra aux uns ou aux autres de gagner ? La réponse réside sans doute dans les conditions d'apparition d'une légitimité charismatique. Mais ça, c'est une autre histoire.
21 commentaires:
Il est toujours délicat de parler de crétineries à propos de son adversaire lorsque l'on est un fanboy visiblement plus attentif à polir la statue du maître qu'à se pencher un peu sur ce qui est dit dans le billet...
Que vous le vouliez ou non, un pc, même avec windows, est un système beaucoup plus ouvert qu'un mac. Et je ne parle pas du fonctionnement de l'AppStore : on y interdit ce que l'on veut...
Si vous aviez pris la peine de lire le texte en ôtant vos lunettes d'idolâtres, vous auriez vu que les capacités peut-être réelles de Steve Jobs n'expliquent pas son charisme : il y a d'autres personnes qui ont ces capacités et qui pourtant n'ont pas une armée d'adeptes pour venir défendre la bonne parole du maître.
Votre remarque sur lemonde.fr achève de montrer votre lecture biaisée : je critique le billet en question (pas beaucoup plus critique que votre courte hagiographie), je ne le reprends pas.
Si ça peut vous rassurer, moi aussi, j'ai un Iphone. Cela vous permettra peut-être de me lire intelligemment cette fois.
Bonjour,
Excusez moi, mais suite à votre commentaire, pourriez vous préciser en quoi un PC (avec Windows) est plus ouvert qu'un Mac?
Ou en quoi un Mac est plus fermé?
(cela ne me semble pas évident au premier abord)
Un PC permet la bidouille, la transformation, la modification, etc. Il est possible d'en changer aussi bien des aspects software qu'hardware. Cela ne veut pas dire que c'est ouvert au premier venu, mais c'est possible.
Un mac, on ne peut à peu près rien bidouiller, du moins c'est encore plus difficile. Un Ipad, on ne peut pas aller "sous le capot". Apple s'attache tout au moins à rendre cela le plus difficile possible.
Pas étonnant donc que les geeks préfèrent les pc (mais pas windows, certes).
« Un PC permet la bidouille, la transformation, la modification, etc. »
Bidouiller une heure une heure seulement
Bidouiller une heure une heure quelquefois
Bidouiller une heure rien qu'une heure durant
Bidouiller mon PC pour le rendre beau, beau et …
Pour les aspects software, il y a le Terminal sous Mac OS X. Pour le hardware, le ticket d’entrée s’appelle Mac Pro.
Pierre votre naïve question prouve bien que vous êtes un fanboy.
Denis Colombi, vous n'êtes pas mon adversaire, et si je suis venu sur ce billet ce n'est non pas parce que je veille sur la statue du Commandeur, mais parce que votre blog fait partie des quatre ou cinq que je visite quotidiennement.
Je ne suis pas sûr de vous avoir mal lu, mais vous devriez vous relire parce que vous avez peut-être mal écrit. Vous écrivez « un pouvoir charismatique qui n'est pas moins destructeur en économie qu'en politique. » Steve Jobs n’a rien détruit pour ceux qui lui ont fait confiance (j'entends les employés Apple, les actionnaires, les cadres…). J'ose espérer que les clients achètent des iPos, des iPhone et des iMac, parce que ce sont les meilleurs produits en expérience utilisateur et pas parce que Steve Jobs a menacé d’abattre un chien s'ils ne le faisaient pas.
Dans votre réponse vous affirmez que vous critiquez le billet de Francis Pisani. Il est un fait que cela m'avait échappé, surtout parce que vous repreniez à votre compte cette antienne (parfaitement crétine) sur les systèmes ouverts/fermés.
Preuve en appui, vous donnez le refus de la pornographie sur les appareils Apple. Doit-on y voir les prémices d’une alliance du logiciel libre avec son butineur Firefox et du logiciel libertin avec son butineur Samanthafox ?
Antienne crétine, car RIEN n’empêche l’utilisation de matériel Apple à des fins pornographiques.
Pour l’application « Juif ou pas Juif ? », la bourde vient de la validation qui ne tient compte que de la législation US et de la législation Apple (ne pas nuire à ses intérêts commerciaux).
Alors si on revient à votre charisme qui détruit, c'est exact pour le PDG de Nokia, cela ne devrait pas tarder pour les PDG de RIM ; ça commence à sentir le roussi chez les fabricants de consoles de jeux… Mais Apple est une société commerciale, il n’y a pas écrit UNICEF dans leur pomme.
Je ne défends pas la bonne parole d’un maître, tout au plus je défends les produits Apple.
Ici http://ignorethecode.net/blog/2010/01/21/realism_in_ui_design/ vous trouverez pourquoi l’interface Mac OS/iOS c’est mieux, et c'est exactement à quoi Steve Jobs s’attachait. Ça et le bruit que doit faire un câble introduit dans un iPod.
Vous pouvez donc publier une vision sociologique du charisme, mais je reste persuadé que votre interprétation est erronée en ce qui concerne Steve Jobs. Apple transforme le monde par sa vision qui est juste et en conformité avec ce que les clients attendent, ou sont sur le point d'attendre. Pas parce que Steve Jobs leur a dit Think different.
Pourquoi écrivez-vous Iphone plutôt que iPhone ? Un soupçon de rébellion ?
Apple a détruit d'anciens modes de régulation des rapports économiques pour en imposer de nouveaux. Voilà. C'est le mot "destruction" qui vous gêne ? Parce qu'il ne permet pas de faire l'éloge sans nuance de la firme à la pomme ?
Quant à la fermeture des systèmes, expérience d'utilisateur : cette connerie d'iTunes ne peut pas s'utiliser sur deux ordinateurs différents, du moins pas sans effacer préalablement tout ce qui se trouve sur l'appareil qu'on y branche. Le tout avec un format propriétaire... Et l'interdiction de la pornographie sur l'AppStore pose un vrai problème quand on s'impose comme l'un des lieux de distribution essentiel. Regarder aussi ce qui se passe du côté de la presse et des livres. Non, Apple n'est pas sans tâches, désolé pour vous...
Quand à l'explication "Apple réussit parce qu'ils sont trop forts", je ne vous ferais pas l'injure de vous expliquer pourquoi elle n'explique strictement que dalle.
Et j'écris Iphone parce que je n'ai pas de temps à perdre à apprendre la sainte écriture.
« Apple a détruit d'anciens modes de régulation des rapports économiques pour en imposer de nouveaux. »
Je veux bien vous croire, mais le rapport avec le charisme de Steve Jobs ? Et puis quels « anciens modes de régulation des rapports économiques » ? Vous voulez parlez des Majors qui ont réussi à faire croire que le CD c’est mieux que le vinyle, afin que les gens rachètent leur discothèque ; qui ont vendu les CD encore plus chers que les vinyles alors que cela leur coûtait moins cher à produire, moins cher à stocker et moins cher à expédier ?
À moins que vous ne vouliez parler des Éditeurs qui souhaitent vendre leurs livres numériques au même prix que leur livres papier ?
Et vous, est-ce que le mot "destruction" vous choque quand il s’agit de la destruction de la planète par ces PC bidouillés qu'on change tous les 6 mois, ou ces téléphone à 1 € qu'on change aussi tous les 6 mois ; vous les préférez à du matériel qui a un cycle de 6 ans ?
« cette connerie d’iTunes » permet d’utiliser (synchroniser) votre iPhone sur 5 ordinateurs à la fois sans rien effacer. Il suffit de bien régler les préférences et d'utiliser la fonction « Autoriser cet ordinateur ».
Alors certes, il y a restriction, mais elle a été imposée par les Majors qui ne voulaient surtout pas que l’iPod puisse servir de transfert entre ordinateurs.
Format propriétaire, mais de quoi parlez-vous ? Vous pouvez ripper vos CD en MP3 et ils seront lus par votre iPhone ; si malgré vos réticences vous achetez un morceau sur l’iTunes Store, il est très facile de le transformer en morceau lisible partout ailleurs et dans le format que vous voulez. La FNAC, dirigée un temps par Denis Olivennes, l'a expliqué un moment par affiche dans ses magasins quand elle espérait encore vendre ses baladeurs numériques aux clients de l’iTunes Store. Peine perdue, le charisme des hauts-fonctionnaires devenus chef d'entreprise, c’est plus ce que c’était !
« Quand à l'explication "Apple réussit parce qu'ils sont trop forts" », j’ose espérer que vos guillemets ne me citent pas sinon je ne vous ferais pas l'injure de vous expliquer pourquoi « Max Weber il est trop cool je le kiffe grave LOL » n'explique strictement que dalle.
Mais si vous voulez je peux l'expliquer autrement. Le décollage d’Apple c'est l’iPod, et surtout l’iPod rendu compatible Windows (grâce à iTunes). Les gens ont pu tester la supériorité de l'expérience utilisateur Apple, sans avoir besoin d'acheter un Mac (forcément cher) et sans abandonner leurs habitudes informatiques (anti-virus, anti-spyware, formatage et réinstallation…). Pourtant il existait d'autres baladeurs numériques, soit moins chers, soit avec plus de fonctions (vidéo, radio, café…). Comme les iPod étaient achetés par les jeunes, je suppose qu'ils ont dû se rendre compte que l’iPod (et peut-être Apple) "c'est trop fort".
L’iPhone, qui est en train d'enterrer l’iPod, a parachevé le travail, et comme il s'adressait à une clientèle (un peu) fortunée, il a accéléré le phénomène de switch, la découverte que Mac OS c'est aussi passionnant et reposant que iOS.
Donc, si charisme il y a, c'est celui du, des systèmes d'exploitation (des OS) Apple.
Pour revenir à vos formats propriétaires, je me souviens que d’autres vendeurs en ligne de musique (Fnac et/ou Virgin) n'acceptaient pas les achats depuis un Mac. Parce que vous avez bien raison, les DRM de Windows Media Audio, ça c’est ouvert (en plus de la qualité exceptionnelle du Codec).
Reste le problème de la pornographie sur l’AppStore.
Je remarque que vous ne dites plus sur l’iPhone mais sur l’AppStore.
Peut-être que — comme pour Juif ou pas Juif il s'agit d'un problème de législation. Certains états US condamnent la sodomie, d’autres non. Qu'en serait-il d'une application achetée légalement dans un état et visionnée illégalement dans un autre ?
On peut aussi se référer au cahier des charges du porno mensuel de Canal +, pas de viol, pas de gay. Comment vont devoir travailler les validateurs de chez Apple ? Cette dame qui crie non, non, non, c’est un non complice, ou un viol ? Et cette dame à très petite poitrine, aux cheveux courts, qu'on ne voit nue que de dos, et qui se fait sodomiser, c’est une dame ou c'est un porno gay déguisé ?
Et puis suite à cette loi sur l'interdiction du tabagisme dans les lieux publics, peut-on obliger un validateur (une validatrice) à être entourée de pipes toute la journée ?
Oui, je sais à toutes ces questions et à bien d'autres Évidence biblique vous répond.
Mais le charisme de Steve Jobs n’est pas en cause.
@François-Xavier Houard : je n'ai pas écrit qu'Apple cherchait à nous piéger. Je ne connais pas leur intention. Mais cela ne change pas grand chose au problème.
Quant au fait que le consommateur (parlons franchement plutôt qu'utilisateur...) sacrifierait volontairement sa liberté sur l'autel du pratique, c'est douteux : cela impliquerait que les consommateurs fassent majoritairement un calcul entre ce qu'ils perdent et ce qu'ils gagnent à la fermeture. Ce n'est certainement pas le cas. S'ils voient souvent le gain, je ne suis pas sûr que tous perçoivent seulement la fermeture et ses coûts. En outre, je doute que d'autres solutions n'aient pas été possibles. Pour que ce soit celle-là qui s'impose, il faut un peu plus que la simple qualité des produits Apple. Il faut autre chose. Dans cet autre chose, il y a le charisme.
@Sans pseudo : Tout d'abord, si vous n'êtes pas content de mon ton, apprenez à vous exprimez d'abord poliment. On ne débarque pas chez quelqu'un en balançant "crétinerie" et puis en s'offusquant parce que l'on ne reçoit pas une réponse polie et servile. C'est le dernier de vos commentaires que je valide qui adopte ce ton.
Vous écrivez :
"« Apple a détruit d'anciens modes de régulation des rapports économiques pour en imposer de nouveaux. »
Je veux bien vous croire, mais le rapport avec le charisme de Steve Jobs ?"
Ecoutez, on va faire simple : lisez le billet. Si c'est déjà fait, refaites-le en imaginant qu'il est écrit par un fan sautillant d'Apple qui porte une barbe et un col roulé noir. Voilà. Je peux pas faire grand chose de plus.
Vos attaques contre les PC qui seraient quand même moins glops que les Macs, on s'en fout. La gue-guerre de forums de boutounneux, je n'ai pas envie de la mener ici.
Expliquer le succès de l'Ipod ou de l'Iphone simplement parce qu'il est trop bien, c'est simpliste. Mais evidemment, inutile de discuter avec un converti.
Quand à l'interdiction de la pornographie ou des caricatures politiques (et oui...), ne me faites pas rigoler avec la législation. Il y a aussi des convictions derrières puisqu'ils exercer par ailleurs un contrôle au pays près... Et on est en droit de se poser des questions lorsque l'un des plus grands lieux de distribution de produits culturels du monde est contrôlé par une entité privée qui peut mettre en oeuvre, en la matière, la politique qu'elle souhaite.
Je ne commenterai qu'un des aspects d'un des commentaires pro-apple sur l'impact sur l'environnement. Entre l'iMac de ma femme que je vais devoir changer entièrement après 5 ans et mon PC dont je ne vais changer après 5 ans que la carte mère, la mémoire et le processeur (je garde donc le boitier, l'alim, les DD, l'écran, le clavier, la souris, le lecteur de disques...), je vous laisse deviner lequel aura le plus d'impact.
Bon d'accord, aucun rapport avec le charisme de M. Jobs, quoique, cela semble pousser certains à ne vraiment voir qu'un côté des chose.
Le caractère "ouvert" ou "fermé" d'une technologie n'a rien à voir avec la capacité de "bidouiller" : c'est une question juridique, savoir si l'utilisateur a le droit de toucher au moteur et de le modifier.
De ce point de vue, un peu plus rigoureux, Windows n'est certainement pas plus ouvert que Mac, désolé.
Au-deà, Apple accentue depuis quelques années une politique propriétaire de plus en plus insupportable, devenant une sorte de Microsoft 2.0. C'est dommage...
Ah bon, on peut aussi facilement se monter un Mac à partir de pièces détachées, qu'un PC (que celui-ci fonctionne sous Windoz ou Linux, on s'en tape)? Ah ouais?
Sans déconner? Vous nous prenez pour des cons, ou bien vous n'avez jamais touché à l'informatique de votre vie?
Désolé de contredire la sainte-évangile des intégristes de la pomme, mais aujourd'hui, ce n'est pas le cas. L'informatique, c'est mon boulot, et j'ai monté suffisamment de PC (et utilisé suffisamment de MAC) pour savoir ce que je dis. Monter sa machine, c'est un pouvoir qu'on a encore.
Steve Jobs et les autres crétins de son acabit aimeraient bien qu'on ne puisse pas, parce que tout pouvoir du consommateur ou de l'acheteur est un pouvoir que la firme ne possède pas.
C'est exactement comme la généralisation de l'électronique dans les bagnoles. Enlever aux gens la possibilité de bricoler et réparer eux-même leur bagnole, c'est génial...pour les constructeurs de bagnole. Pour nous citoyens, non.
Apple est aujourd'hui le fer de lance de cette attitude de merde. Windows l'était avant lui, mais, eheh, du fait de sa position dominante, Windows a été massivement piraté, bidouillé,, et paradoxalement, on se retrouve avec plus de liberté sur un PC sous WInXP que sur un Mac, ce qui est un comble, quand on sait à quel point Krosoft a souhaité verrouillé son OS.
Tant que certains utilisateurs de Mac ne comprendront pas cela, ne réaliseront pas le mal qu'Apple fait à l'informatique (qui n'a vraiment pas besoin d'un acteur supplémentaire pro-fermeture, qui plus est le plus intégriste possible), ben désolé, mais ils ne seront absolument pas crédibles..
C'est vrai qu'il y a un côté religieux lorsqu'on lit les adorateurs d'apple et de son messie. Ceci-dit, windows et apple c'est la même m... et le même combat : on pourrait argumenter à l'infini sur le thème "c'est l'autre le plus fermé" (quoi que c'est vrai que... Apple fait fort en la matière... en tout cas je choisis la liberté de me planter en installant un truc !)
Quand à la légitimité charismatique du pouvoir, cela ne signifie pas pour Weber qu'elle ne peut pas reposer sur des qualités réelles il me semble.
Décidément les adeptes veillent au grain.
Courage, et méfiez-vous des charias, M. Colombi.
"Ce qui a permis cette transformation, c'est la force prophétique de la Réforme calviniste : c'est elle qui en imposant l'idée de pré-destination a pu convaincre des hommes de changer radicalement le comportement."
Pas certain du tout. Le capitalisme existait déjà bien avant dans les villes italiennes avec des banques qui faisaient leur comptabilité en T. On connait la théorie intéressante de Weber de son livre sur l'éthique protestante, mais il y a de nombreux contre-exemples pour battre en brèche cette vision. En fait, le critère principal n'est peut-être pas tant le lien entre paradis et succès terrestre que la relation que chacun entretient avec l'Etat.
@Polydamas : Qu'il existe des formes capitalistiques, Weber le savait bien et le signale à maintes reprises, y compris dans d'autres pays non-occidentaux. Mais elles n'ont jamais fait tâche d'huile, ne se sont jamais répandue sauf lorsqu'elles ont pu trouver un soutien charismatique.
@Rudi : Les qualités exceptionnelles du leader sont possibles - peut-être Steve Jobs les a-t-il - mais elles ne suffissent pas. Encore faut-il qu'elles soient reconnues...
@ aux autres : merci à tous pour vos commentaires.
Allez, pour le plaisir, on se refait un classique:
« (…) La vision critique, qui est constitutive de l’esprit scientifique opère en effet une désacralisation de son objet ; ce qui lui vaut d’apparaître comme une trahison aux yeux des clercs. A quoi s’ajoute le fait que le degré d’initiation aux secrets de curie est proportionné au degré d’introduction dans les derniers cercles du sacré, qui va lui-même avec le degré d’investissement dans les croyances les plus intimes des groupes d’élite, donc avec la propension au silence, le plus souvent imputable à l’inconscience, sur ces secrets (bien que ce soit aussi un privilège des grands initiés de prendre avec la croyance commune des libertés interdites au commun des mortels. Bref les groupes « sélects» sont protégés contre l’analyse par le fait que ceux qui savent n’en parlent pas, et que ceux qui en parlent ne savent pas – ou plus précisément, que les analyses qui se veulent critiques sont souvent le produit de marginaux et d‘exclus » [163]
La noblesse d'état grandes écoles et esprit de corps, Bourdieu Pierre, 1989, les éditions de minuit.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Steve_Jobs#Pixar_et_Disney
Steve Jobs achète une partie d'un Studio, injecte son argent dedans et en fait le Studio d'animation Pixar.
20 ans plus tard, Disney est obligé de racheter Pixar qui l'avait sérieusement fait vaciller et menaçait de le faire tomber.
Un fait, pour polir un peu plus la statue, le bronze que vous tentez maladroitement de couler sur votre blog.
Il n'y a pas de charisme là-dedans, juste une vision industrielle.
C'est peut-être difficile à comprendre ; chez nous la vision industrielle c'est de hurler contre les impôts (les charges qui pèsent sur les entreprises) et de demander à l'État (aux impôts) des centaines de millions de subventions pour « sauver » la sidérurgie, le textile, la Chapelle d’Harblay…
Donc, vous ne connaissez rien à Apple, vous ne connaissez rien à Steve Jobs, alors vous appelez Max Weber à votre secours pour vous venger de ne pas savoir faire fonctionner votre iPhone. Dans vos réponses aux commentaires vous hésitez entre la réponse erronnée, hors-sujet ou l'attaque ad hominem. Steve Jobs est un barbu sautillant, à la rigeur mal rasé, mais sautillant, il me semble que vous vous trompez de Steve :
http://www.youtube.com/watch?v=wvsboPUjrGc
Vous refusez la « gue-guerre de forums de boutounneux » mais vous employez leur langage : "fanboy".
Vous vous trompez quand vous répondez à François-Xavier Houard « Quant au fait que le consommateur (parlons franchement plutôt qu'utilisateur...) sacrifierait volontairement sa liberté sur l'autel du pratique, c'est douteux ». Chez Econoclaste on appelle cela les rationnalités économiques je crois.
Vous continuez à arguer sur le ouvert/fermé, mais vous avez montré en répondant à Pierre que ne vous ne compreniez même pas ce que signifiait ouvert/fermé dans le cas d'une technomogie (cf. la réponse de Folcoche).
Cela dit je comprends que vous préfériez les systèmes ouverts, cela nous autorise des applis comme "Gay ou pas gay".
Vous voyez quand on est con, on est con, l'ouverture ou la fermeture ne fait rien à l’affaire.
Mes amitiés à sociomili, socio je vois bien pourquoi, et mili je suppose que c'est une référence au comique troupier.
Quoiqu'il en soit il marque 10 points au challenge Je cite Bourdieu même si ça n'a aucun rapport ,
en nous rappelant qu'on tente en permanence de discréditer Bourdieu, en parlant de secte, dinitiés, de charisme…
Pas plus de 10 points car le super bonus a déjà été attribué à celui qui a cité Hitler et qui rame ensuite pour échapper au Godwin.
Une dernière chose au sujet de Quand à l'explication "Apple réussit parce qu'ils sont trop forts", je ne vous ferais pas l'injure de vous expliquer pourquoi elle n'explique strictement que dalle., en fait si. Apple réussit parce qu'ils sont trop forts explique tout.
Ses records en terme de chiffre d'affaires, de bénéfices, de vente, de capitalisation boursière… ont explosé alors que Steve Jobs avait quasiment disparu, publiquement, mais pas dans le travail.
@Sans pseudo : j'ai décidé de laisser passer votre commentaire afin de pouvoir vous dire merci. De tous les trolls que j'ai eu sur ce blog, vous êtes définitivement le plus beau. Il y a tout dedans : le à-côté de la plaque, l'attaque personnelle, la psychologisation de l'adversaire, les erreurs sur des concepts mal compris, le réflexe pavlovien du godwin, les fautes logiques, même le désir larvé de censure, tout, il y a absolument tout. Un modèle du genre. A encadrer et à méditer. Je comprends que vous préfériez rester sans pseudo : vous n'avez pas besoin d'un nom, vous êtes l'incarnation même du troll. Bonne soirée.
Que Steve Jobs ai amélioré l'expérience utilisateur et a tiré vers le haut la concurrence dans certains domaines est un fait que l'on peut reconnaître.
Mais la création d'itunes, les batteries inamovibles, les performances volontairement limités de certains produits dans le seul but de pousser le consommateur a changer son matériel l'année suivante ne font pas d'Apple et son ancien patron une société et un homme qui mérite l’idolâtrie que l'on a pu voir ses derniers jours...
Steve Jobs savait parfaitement reconnaître et identifier les talents là ou ils se trouvaient, il savait identifier les produits susceptibles de rendre captif et accros les consommateur, soit! Mais de là à le considérer comme un Dieu, il y a des limites qu'il faudrait éviter de franchir.
Apple qui s'est crée grâce au libre à développé un environnement propriétaire. Cette société combat l'interopérabilité qui remettrait en cause cet environnement et Apple est un exemple remarquable de l’obsolescence programmée. le grand génie d'Apple est de réussir à faire acheter des produits par le consommateur alors que ce dernier n'en voyait pas l'intérêt quand un produit similaire existait déjà chez la concurrence. Le charisme est capable de faire déplacer des foules...
Si Apple fait de bons produits, l'emballement médiatique pour cette marque ne se justifie pas! Steve Jobs n'était pas Dieu et il faudrait commencer à ouvrir les yeux sur la réalité d'Apple qui est d'abord qu'une entreprise...
Personne n'a idolâtré l'inventeur de la direction assisté et pourtant l'expérience utilisateur à été grandement améliorée... l'inventeur de la ceinture de sécurité n'est pas considéré comme un dieu alors qu'il a sauvé des milliers de vie!
Steve Jobs était très bon en marketing , sans doute le meilleur mais dans ce cas là, seuls les publicitaires devraient l’idolâtrer...
Bon, sinon Dennis Ritchie vient de mourir dans l'indifférence médiatique la plus totale...
@Xavier : On peut le dire plus simplement : aucun homme, quelque soit ses qualités, ne devrait être idolâtré ou considéré comme un dieu.
Ceci dit, le charisme que j'évoque dans mon billet n'est pas une arme marketing : ce n'est pas simplement l'attrait d'un produit nouveau ou celui de la marque. C'est la capacité à recomposer les relations économiques. C'est à la fois plus précis et plus vaste. Ce n'est pas que les consommateurs se font avoir par un produit qui ne porte une pomme, c'est qu'ils acceptent consciemment des sacrifices au nom des promesses faites par celui qui détient le charisme.
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