J'en parlais il y a quelques jours : le geek est devenu, depuis quelques années, une figure d'une force et d'une légitimité peu commune. A tel point qu'un film comme Kick-Ass a pu s'appuyer sur un renversement étonnant : remplacer le super-héros par le geek. D'autres exemples pourraient être cités, toujours est-il que la culture geek s'est largement diffusée. C'est en relisant Becker que j'ai trouvé un indice pour comprendre d'où elle vient.
Qui ne se dit pas geek aujourd'hui ? Le moindre possesseur d'un Iphone se revendique comme tel. Pour peu qu'il joue à World of Warcraft, il pourra tout aussi bien se présenter comme "ultra-geek". Et même les filles, longtemps exclues plus ou moins volontairement de cet univers (elles le sont toujours apparemment, comme en témoigne l'image ci-dessous, trouvée ici), s'y sont mises, soutenues par des magazines féminins trop heureux de pouvoir remplir des pages et des pages autour du néologisme "geekette" et des articles sur le thème "comment draguer avec un Iphone". Moi même, à cet aune-là, je peux me dire geek. Après tout, je lisais Pratchett à l'époque où certains néo-geeks kiffaient les Mini-Keums.
Les vrais geeks, ceux qui ont fait de l'informatique un mode de vie et qui lisaient The Lord of the Ring en VO avant que Peter Jackson ne rende ça trendy, s'énervent. Ne serait-ce que parce que les subtiles différences entre geeks, nerds et dorks (moi-même, je n'y ai jamais rien compris) sont systématiquement oubliées. C'est qu'ils formaient une véritable culture déviante, et se trouvent aujourd'hui en train d'être absorbés par ceux auxquels ils se sont toujours opposés. Voir des noobs reprendre - mal - leurs signes distinctifs, on peut comprendre que ça ait quelque chose d'irritant. Surtout lorsque Apple essaye de s'imposer comme le top de la geekitude, alors que les vrais pros ne jurent que par le PC que l'on peut bidouiller soi-même.
Mais d'où vient cette culture geek ? Où prend-t-elle ses racines ? Je voudrais avancer ici une hypothèse à partir de ce classique de la sociologie qu'est Outsiders. Dans le chapitre 5, Howard Becker étudie "la culture d'un groupe déviant", à savoir les "musiciens de danse" des années 50-60 aux Etats-Unis. En s'appuyant sur son expérience de terrain - il a lui même été musicien de jazz -, il identifie clairement une culture particulière, finalement pas si différente, dans son fonctionnement, de notre culture geek à nous. En particulier, ces musiciens font une différence claire entre eux et les "squares" (terme traduit dans l'édition française par "les caves"), à savoir ceux qui ne sont pas musiciens. Comment ne pas y voir un parallèle avec la façon dont les geeks surveillent avec attention les frontières de leur groupe ?
Mais qu'est-ce qui fait qu'il y a une unité de cette culture ? Pourquoi s'est-elle développée ? Parce que les musiciens de danse sont tous confrontés à des problèmes communs, et, en rentrant en interaction entre eux, développent donc des significations communes. Ces problèmes ont à voir avec la nature même de leur métier :
Ces problèmes ne sont-ils pas aussi auxquels se confrontent ceux qui ont choisit de faire de l'informatique et du bidouillage quotidien de machines compliquées leur boulot ? Ce passage m'a immédiatement rappelé ce post sur le site The Oatmeal : intitulé "Comment un webdesigner va tout droit en affaire", il raconte de façon très précise un conflit du même type que celui des musiciens de danse, entre un webdesigner qui a une idée précise de ce qu'est un boulot bien fait, et un client qui a en visiblement une toute autre idée parce que, bien sûr, le rustre ne connaît rien à l'informatique. On pourrait presque ré-écrire le dialogue suivant entre deux musiciens en remplaçant "orchestre" par "logiciel" et "cave" par "noobs" (ou tout autre terme équivalent), et le mettre dans la bouche d'un geek, tout le monde y croirait :
On peut aussi se reporter à ce post d'un autre spécialiste de l'informatique, le blogueur Kek qui réalise des sites web au travers de son entreprise Zanorg : il y raconte ses difficultés lorsqu'on lui demande de travailler en agence, alors qu'il préfère travailler de chez lui. Là encore, on retrouve l'indépendance du professionnel de l'informatique contre la bêtise et la lourdeur des clients, incapables de se servir convenablement d'un simple copié-collé ou, pire encore, tellement handicapés qu'ils en sont réduit à utiliser Apple plutôt que des vrais PC pour les vrais geeks qui veulent bidouiller plein de choses dans tous les sens.
Mon hypothèse est que la culture geek trouve là ses racines. A l'origine, l'informatique était une activité de mordus, souvent rassemblés sur des campus américains, qui ont donc pu définir leurs propres critères d'évaluations de ce qu'est un bon programme parce qu'ils étaient en interaction entre eux. Avec la diffusion de l'informatique, ils se sont trouvés confrontés, dans les entreprises et ailleurs, à des gens qui avaient des demandes toutes autres à adresser aux ordinateurs, et des critères d'évaluation différents. Ceux-ci rentrent en conflit avec ceux des informaticiens qui définissent une part importante de leur identité autour des réalisations informatiques. Il faut donc que ces derniers gèrent ce conflit, et la culture geek leur assure cette possibilité en dessinant un espace d'indépendance pour eux. Les connaissances pointues dans des domaines que certains considéreraient comme triviaux, par exemple la science-fiction, Star Trek ou autre, sont des moyens de manifester leur exceptionnalité par rapport au tout-venant qui leur impose cependant des façons précises de travailler. De la même façon que les musiciens de jazz racontaient, admiratifs, à Becker comment l'un des leurs avaient mis feu à une voiture juste pour s'amuser...
La comparaison entre un groupe d'artistes, les musiciens de danse, et les travailleurs de l'informatique ne devraient pas étonner. L'indépendance de l'artiste, ses capacités créatives, sa forte personnalité, son talent à s'insérer dans des projets où il apporte quelque chose de nouveaux, bref toute la représentation classique et un brin exagérée de son activité sont au coeur des principes de fonctionnement du capitalisme contemporain : on le sait depuis Boltanski et Chiapello, et j'en ai longuement parlé il y a déjà un petit moment. Dès lors, il n'est pas étonnant que la culture geek se diffuse : elle est profondément en accord avec le "nouvel esprit du capitalisme". Les hackers de tout poil ne se rendent peut-être pas toujours compte combien ils sont, au final, conformistes.
Le parallèle avec les musiciens de jazz peut être poussé un peu plus loin. Leur salut, "see you later, alligator", a fini par se diffuser largement au-delà de leurs frontières, tout comme l'expression "square", qui en est venue à désigner toute personne ennuyeuse ou "ringarde" (bien que le terme "ringard" soit lui-même devenu ringard). C'est ce qui arrive également aux geeks. De sous-culture déviante, regardée avec suspicion par les membres plus conformistes de la société mais aux excentricités tolérées à cause des services qu'ils rendent (jouer de la musique, faire des programmes informatiques), ils rejoignent peu à peu les rangs de la culture dominante. Ce fut ce qu'acheva de faire le rock dans le domaine de la musique. C'est peut-être ce qui attends les geeks. Pas sûr que ça leur plaise.
Qui ne se dit pas geek aujourd'hui ? Le moindre possesseur d'un Iphone se revendique comme tel. Pour peu qu'il joue à World of Warcraft, il pourra tout aussi bien se présenter comme "ultra-geek". Et même les filles, longtemps exclues plus ou moins volontairement de cet univers (elles le sont toujours apparemment, comme en témoigne l'image ci-dessous, trouvée ici), s'y sont mises, soutenues par des magazines féminins trop heureux de pouvoir remplir des pages et des pages autour du néologisme "geekette" et des articles sur le thème "comment draguer avec un Iphone". Moi même, à cet aune-là, je peux me dire geek. Après tout, je lisais Pratchett à l'époque où certains néo-geeks kiffaient les Mini-Keums.
Les vrais geeks, ceux qui ont fait de l'informatique un mode de vie et qui lisaient The Lord of the Ring en VO avant que Peter Jackson ne rende ça trendy, s'énervent. Ne serait-ce que parce que les subtiles différences entre geeks, nerds et dorks (moi-même, je n'y ai jamais rien compris) sont systématiquement oubliées. C'est qu'ils formaient une véritable culture déviante, et se trouvent aujourd'hui en train d'être absorbés par ceux auxquels ils se sont toujours opposés. Voir des noobs reprendre - mal - leurs signes distinctifs, on peut comprendre que ça ait quelque chose d'irritant. Surtout lorsque Apple essaye de s'imposer comme le top de la geekitude, alors que les vrais pros ne jurent que par le PC que l'on peut bidouiller soi-même.
Mais d'où vient cette culture geek ? Où prend-t-elle ses racines ? Je voudrais avancer ici une hypothèse à partir de ce classique de la sociologie qu'est Outsiders. Dans le chapitre 5, Howard Becker étudie "la culture d'un groupe déviant", à savoir les "musiciens de danse" des années 50-60 aux Etats-Unis. En s'appuyant sur son expérience de terrain - il a lui même été musicien de jazz -, il identifie clairement une culture particulière, finalement pas si différente, dans son fonctionnement, de notre culture geek à nous. En particulier, ces musiciens font une différence claire entre eux et les "squares" (terme traduit dans l'édition française par "les caves"), à savoir ceux qui ne sont pas musiciens. Comment ne pas y voir un parallèle avec la façon dont les geeks surveillent avec attention les frontières de leur groupe ?
Mais qu'est-ce qui fait qu'il y a une unité de cette culture ? Pourquoi s'est-elle développée ? Parce que les musiciens de danse sont tous confrontés à des problèmes communs, et, en rentrant en interaction entre eux, développent donc des significations communes. Ces problèmes ont à voir avec la nature même de leur métier :
Les musiciens de danse [...] peuvent être définis simplement comme des personnes qui jouent de la musique populaire pour gagner de l'argent. Ils exercent un métier de service et les caractéristiques de la culture à laquelle ils participent découlent des problèmes communs à ces métiers. Ceux-ci se distinguent dans leur ensemble par le fait que leurs membres entretiennent un contact plus ou moins direct et personnel avec le consommateur final du produit de leur travail, le client auquel ils fournissent un service. En conséquence le client est à même de diriger le travailleur dans l'exécution de sa tâche, et de lui appliquer une gamme de sanctions diverses, qui va de la pression informelle à l'abandon de ses services.
Les métiers de service mettent en relation d'une part une personne dont l'activité à plein temps est centrée sur ce métier et dont la personnalité est plus ou moins profondément impliquée dans celui-ci, d'autre part, des personnes dont la relation à ce métier est beaucoup plus occasionnelle. Il est parfois inévitable que chaque partie se représente très différemment la manière dont le service doit être accompli. Les membres des métiers de service considèrent généralement que le client est incapable d'évaluer authentiquement le service qu'ils produisent et ils sont extrêmement irrités par les tentatives des clients pour contrôler leur travail. Il en résulte une hostilité latente et des conflits ; les méthodes de défense contre les ingérences extérieures deviennent une préoccupation des membres du métier, et une sous-culture se développe de cet ensemble de problème. (pp. 105-106)
Ces problèmes ne sont-ils pas aussi auxquels se confrontent ceux qui ont choisit de faire de l'informatique et du bidouillage quotidien de machines compliquées leur boulot ? Ce passage m'a immédiatement rappelé ce post sur le site The Oatmeal : intitulé "Comment un webdesigner va tout droit en affaire", il raconte de façon très précise un conflit du même type que celui des musiciens de danse, entre un webdesigner qui a une idée précise de ce qu'est un boulot bien fait, et un client qui a en visiblement une toute autre idée parce que, bien sûr, le rustre ne connaît rien à l'informatique. On pourrait presque ré-écrire le dialogue suivant entre deux musiciens en remplaçant "orchestre" par "logiciel" et "cave" par "noobs" (ou tout autre terme équivalent), et le mettre dans la bouche d'un geek, tout le monde y croirait :
Dick : "C'était la même chose quand je travaillais au club M. Tous les gars avec lesquels j'étais au collège venaient et adoraient l'orchestre... C'était un des pires orchestres avec lesquels j'ai travaillé et ils croyaient tous qu'il était excellent."
Joe : "Oh, bien sûr ! c'est qu'une bande de caves." (p. 114)
On peut aussi se reporter à ce post d'un autre spécialiste de l'informatique, le blogueur Kek qui réalise des sites web au travers de son entreprise Zanorg : il y raconte ses difficultés lorsqu'on lui demande de travailler en agence, alors qu'il préfère travailler de chez lui. Là encore, on retrouve l'indépendance du professionnel de l'informatique contre la bêtise et la lourdeur des clients, incapables de se servir convenablement d'un simple copié-collé ou, pire encore, tellement handicapés qu'ils en sont réduit à utiliser Apple plutôt que des vrais PC pour les vrais geeks qui veulent bidouiller plein de choses dans tous les sens.
Mon hypothèse est que la culture geek trouve là ses racines. A l'origine, l'informatique était une activité de mordus, souvent rassemblés sur des campus américains, qui ont donc pu définir leurs propres critères d'évaluations de ce qu'est un bon programme parce qu'ils étaient en interaction entre eux. Avec la diffusion de l'informatique, ils se sont trouvés confrontés, dans les entreprises et ailleurs, à des gens qui avaient des demandes toutes autres à adresser aux ordinateurs, et des critères d'évaluation différents. Ceux-ci rentrent en conflit avec ceux des informaticiens qui définissent une part importante de leur identité autour des réalisations informatiques. Il faut donc que ces derniers gèrent ce conflit, et la culture geek leur assure cette possibilité en dessinant un espace d'indépendance pour eux. Les connaissances pointues dans des domaines que certains considéreraient comme triviaux, par exemple la science-fiction, Star Trek ou autre, sont des moyens de manifester leur exceptionnalité par rapport au tout-venant qui leur impose cependant des façons précises de travailler. De la même façon que les musiciens de jazz racontaient, admiratifs, à Becker comment l'un des leurs avaient mis feu à une voiture juste pour s'amuser...
La comparaison entre un groupe d'artistes, les musiciens de danse, et les travailleurs de l'informatique ne devraient pas étonner. L'indépendance de l'artiste, ses capacités créatives, sa forte personnalité, son talent à s'insérer dans des projets où il apporte quelque chose de nouveaux, bref toute la représentation classique et un brin exagérée de son activité sont au coeur des principes de fonctionnement du capitalisme contemporain : on le sait depuis Boltanski et Chiapello, et j'en ai longuement parlé il y a déjà un petit moment. Dès lors, il n'est pas étonnant que la culture geek se diffuse : elle est profondément en accord avec le "nouvel esprit du capitalisme". Les hackers de tout poil ne se rendent peut-être pas toujours compte combien ils sont, au final, conformistes.
Le parallèle avec les musiciens de jazz peut être poussé un peu plus loin. Leur salut, "see you later, alligator", a fini par se diffuser largement au-delà de leurs frontières, tout comme l'expression "square", qui en est venue à désigner toute personne ennuyeuse ou "ringarde" (bien que le terme "ringard" soit lui-même devenu ringard). C'est ce qui arrive également aux geeks. De sous-culture déviante, regardée avec suspicion par les membres plus conformistes de la société mais aux excentricités tolérées à cause des services qu'ils rendent (jouer de la musique, faire des programmes informatiques), ils rejoignent peu à peu les rangs de la culture dominante. Ce fut ce qu'acheva de faire le rock dans le domaine de la musique. C'est peut-être ce qui attends les geeks. Pas sûr que ça leur plaise.
4 commentaires:
pour compléter cet article, il faut absolument que vous lisiez cet article de Wired (http://www.wired.com/magazine/2010/12/ff_angrynerd_geekculture/) sur comment internet a permis de propager (et transformer) la culture geek. Passionnant !
Avez-vous jamais entendu de la série de comics Scott Pilgrim?
http://fr.wikipedia.org/wiki/Scott_Pilgrim
Traduit dans un film avec Michael Cera comme vedette, l'histoire se passe dans le Toronto, plus important au cadre de la culture geek : des séries de comics, le rock indépendent, les jeux de vidéos classiques tels que le Super Mario Brothers . . . Scott Pilgrim est véritablement important comme la légitimisation de la culture geek.
Tristement, le film étsit loin de la réussite au box office, ce qui me suggère deux possibilities: la culture geek n'est pas encore acceptè, ou, la culture geek est la culture d'une minorité beaucoup plus minoritaire qu'on voulait croire . . .
Et oui, j'aime le film.
(Pardonnez-moi mes fautes de grammaire : l'état de mon français écrite s'est détériorée car le Toronto est loin d'être le coeur de la francophonie canadienne.)
La vulgarisation du geek "technique" (c'est à dire scientifique, informatique, médiatique, etc) et de son univers s'additionne à tous les autres éléments qui ont permis à ce mouvement de sortir un peu de l'ombre, d'être ensuite repris et transformé par l'effet de mode qu'on suscités les films mettant en scène un geek (Spiderman, Kick-Ass, dernièrement Zombieland) ou ces films réalisés par des geeks (LoTR, SW - épisodes 1 à 3, Matrix ou dernièrement Star Trek). Il y a un documentaire qui tourne depuis quelques années : http://speed.dattebayo-fr.com/videos/suckmygeekdbfr.html
J'aime beaucoup les sujets qui en général traitent de mouvement sociaux en plein essor, et j'arrive a peu près à situer le début de ce mouvement et sa timide progression et son apogée apportée par l'iPhone et nouvelles technologies de communications (les blogs inclus), mais j'ai énormément de mal à trouver un point de départ et à comprendre la suite logique de cette évolution.
C'est l'analyse du contexte m'échappe.
De la part d'un geek à l'ancienne je peux peut être apporter mes éléments de réflexion au débat.
La culture "geek" actuelle est en fait une transformation de la culture hacker d'il y a 15 ans.
Par ce biais, elle s'est bâtie autour d'un tronc commun : l'informatique. Comprendre l'informatique mieux que les autres, l'utiliser d'une manière transversale, créer des programmes optimisés, concourir vers la perfection du code, et la dérision des mauvais, de la bétise (première brique vers l'humour geek!).
Contrairement aux musiciens, l'informatique n'est pas un art, c'est une science. Par conséquent, elle a agit sur ces groupuscules de manière uniforme.
Il n'existe pas de code source équivalent à un autre, il y a toujours quelque chose de plus efficace, de plus beau. Par conséquent, ils n'ont qu'une seule direction commune, une seule manière de voir les choses. Et cette vision, cet état d'esprit est la conséquence directe du niveau de la personne dans son domaine et de son implication personnelle dans cette passion...
L'avènement d'internet a sonné en même temps l'avènement des maitres d'internet, ceux qui l'ont conçu, les hackers, les geeks préhistoriques.
Dans les années 90, ils ont été imités. Leurs codes sont devenus le code de leurs fans. Ces ados qui cherchaient une langue incompréhensible des adultes ont découvert le l33t sp33k. Celà a conduit à ses abréviations, au fameux "lol".
Et les vrais geeks (au même titre que la communauté noire américaine) étant perpétuellement talonnés par les imitateurs ont dû sans cesse se réinventer, ajouter des codes, creuser plus profond, édifiant petit à petit un monument de sous-culture cyclopéen.
... Oh! Et Scott Pilgrim est une œuvre commerciale qui utilise les codes des geeks, maladroitement, donc elle a été boudée par la communauté. :/
Barbu.
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