Pendant cinq ans, il a fallut s'habituer à vivre avec, tant bien que mal. Parfois de l'enthousiasme, parfois de l'énervement. Des idées qui partent dans tous les sens. Des débats qui virent au troll. L'envie parfois que ça s'arrête, mais en même temps toujours la volonté que ça continue. Et puis, au bout de cinq ans, on se rend à l'évidence : malgré tous les changements, malgré tout ce que l'on pouvait attendre, malgré toutes les prévisions, ça continue, et ça va continuer. Mon blog a cinq ans. Happy birthday.
Comme d'habitude (en fait, plutôt "comme la dernière fois et toutes les autres fois où j'aurais fait ça si je n'avais pas eu la flemme au dernier moment"), je vais profiter de l'occasion pour faire un petit point sur ma pratique du blog. Ce qui peut peut-être le plus étonner ce qui me connaissent par ailleurs, c'est-à-dire autrement que sous la forme d'un simpson à t-shirt rouge - il n'y a de toutes façons pas vraiment de grandes différences - c'est le peu de billets qui relèvent directement de ce sur quoi je passe une partie quand même importante de mon temps, à savoir ma thèse. En fait, elle est à l'origine de nombreuses notes, mais je ne l'ai jamais abordé de front : je me suis servi du blog pour réfléchir sur certaines questions théoriques qui me préoccupent, mais qui débordent en partie les questions empiriques que j'essaye de traiter. Ces notes m'ont permis de clarifier mes idées sur un certain nombre de points justement parce que j'avais l'occasion de faire tourner un certain nombre d'idées - toujours en gestation d'ailleurs - sur d'autres objets que ceux qui sont les miens.
Quels sont ces billets ? Il s'agit évidemment de ceux qui touchent à la sociologie économique, le tag qui a connu la plus forte inflation depuis que j'ai pris mon bâton de pèlerin pour me relancer dans les études supérieures : 41 notes, soit près de deux fois plus que ceux consacrés à la sociologie du genre. Pourtant, c'est ce deuxième axe de réflexion, sur lequel je reviendrais après, qui m'apporte généralement le plus de lecteurs. J'aurais tendance à mettre cela sur l'aspect work in progress de ces billets, qui constituent à mon avis la partie la plus intéressante de ce que je fais sur ce blog.
Rétrospectivement, j'ai suivi en gros trois lignes de réflexion en la matière. La première concerne le capitalisme et la façon de le penser. C'est un thème que j'ai abordé très tôt puisque dès 2008, j'écrivais que le capitalisme peut dormir tranquille, à un moment où l'importance de ces questions ne m'avait pas encore autant frappé. Ce billet préfigurait, je crois, la suite de mes réflexions : confronté, en temps de crise, à la fois au limite d'un système économique et au retour d'une contestation plus grande à son encontre, j'ai commencé à me demander pourquoi nous avions tant de mal à en sortir. J'ai essentiellement essayé d'avancer des éléments de réponse à cette question à partir de Weber et de Polanyi. En gros, le capitalisme m'est apparu plus comme un mode de pensée qu'autre chose, "mentalité de marché" qui tire sa force de ce qu'elle est ancrée très profondément en nous - et moi le premier.
Quel rapport avec ma thèse ? Disons que c'est ce que je vois dans un certain nombre d'entretiens.
Vous pourrez retrouver cette ligne de réflexion dans les billets suivants (entre autres) :
Des billets "polanyiens" :
La mentalité de marché est obsolète
Faut-il affamer les fonctionnaires ?
Des billets plus weberiens, sur le rôle du charisme, des transformations et du maintien d'un système censé être en perpétuelle évolution :
Steve Jobs, sur le charisme en économie (gros troll dans les commentaires)
Le Stratège ou Weber au pays du baseball
Et puis d'autres billets divers :
Picsou et la morale du capitalisme
La "révolution" Cantona : sur le capitalisme et la morale
Le capitalisme aliéné
La deuxième ligne de réflexion concerne le marché et son fonctionnement. Elle est très fortement liée à la précédente. La question qui me préoccupe est tout ce qu'il y a de plus classique : comment les marchés parviennent-ils à un équilibre ? J'entends par là non pas le prix d'équilibre des économistes, mais plutôt les institutions dont un marché a besoin pour fonctionner, en particulier les critères de jugement. Comment se fait-il, par exemple, que les termes "féminin" et "masculin" parviennent à modeler les frontières des marchés ? La question est valable pour d'autres labels, dont ceux qui me préoccupent dans mon travail de thèse. Il m'a semblé que s'intéresser à la façon dont les relations entre les différents acteurs du marché en venaient à modeler ceux-ci - autrement dit à la façon dont le marché est un mode de socialisation - était une piste intéressante. Certains de ces billets font partie de ceux dont je suis le plus fier, en partie parce que je pense y avoir trouvé un bon équilibre entre le format blog et les questionnements proprement sociologiques. Malgré cela, je soupçonne que leur succès éventuel tient plus aux exemples choisis qu'à leur contenu théorique...
Parmi ceux-ci, vous pouvez relire ces trois-là :
Marché et conservatisme au pays des super-héros
Le sexisme fait-il vendre ?
Sexe, marché et jeux vidéo
Troisième et dernière ligne de réflexion concernant la sociologie économique : une interrogation sur la crise économique que nous vivons. Il a s'agit pour moi essentiellement de me demander quel était le vocabulaire le plus approprié pour en rendre compte. J'en ai essayé plusieurs : le vocabulaire goffmanien de l'arnaque, le vocabulaire maussien de la magie, le vocabulaire marxien des contradictions du capitalisme, le vocabulaire sassenien des espaces globaux et bien sûr le vocabulaire weberien du charisme - vous aurez déjà compris que ces trois lignes de réflexions se croisent en plusieurs endroits. Je ne suis pas encore complètement satisfait. Il y aura d'autres billets du même tonneau à l'avenir. J'ai encore plein de choses à essayer.
En attendant, vos pouvez me donner votre avis sur toutes ces tentatives :
Le retour des contradictions du capitalisme
Crises, mondialisation et Etats : réflexions éparses à partir de Saskia Sassen
AAA(bracadra) : sur l'efficacité des agences de notation
Portrait de la crise en arnaque professionnelle
Une autre thématique, peut-être plus évidente car, il faut bien le dire, plus couronnée de succès en termes de nombres de visites (en fait, si je ne tape pas sur Steve Jobs ou Picsou, tout le monde s'en fout de mes réflexions sur le capitalisme), c'est bien évidemment la thématique du genre, des inégalités qui lui sont liées, et du féminisme. On a là, bien sûr, quelque chose qui correspond beaucoup plus à un engagement personnel, et où je me permet d'avoir des avis un peu plus marqué. Du coup, je réagis beaucoup plus facilement à une activité qui, il faut bien le dire, donne bien souvent l'avis de se prendre la tête entre les mains ou de perdre foi dans l'humanité.
Ce qu'il faut dire, c'est que ce qui m'a poussé vers plus de féminisme (j'avais déjà eu une éducation très égalitaire : mes parents m'avaient même acheté un Petit Poney quand je leur en avais réclamé un), c'est en grande partie le fait que j'ai écris dessus. Je ne suis pas sûr que je serais parvenu aux mêmes conclusions et aux mêmes positions, ou du moins pas avec la même conviction, si je ne m'étais pas obligé à écrire mes énervements et donc à réfléchir à ceux-ci, à leur donner une forme argumentative, réflexive, et publique : un cocktail finalement assez propice à un engagement. J'ai tendance à penser que c'est l'alchimie entre une exposition importante aux résultats sociologiques (et l'obligation professionnelle de les enseigner) et l'écriture blogique qui m'ont amené là où je suis. Oh, et bien sûr un certain nombre de dispositions sociales qui vont de ma classe sociale à ma socialisation parce que tout cela est quand même un brin sur-déterminé il faut bien le dire.
Quelques billets pour suivre l'évolution de tout cela :
D'abord des énervements très classiques bien que céréaliers :
Nouveau : Soyez sexiste dès le petit déj !
Breakfeast at sexism (2)
Ensuite, je commence à y réfléchir un peu plus
Le problème dans la cuisine
Je finis par affirmer mon engagement en lui donnant une première forme :
Le féminisme est l'avenir de l'homme (et réciproquement)
Je défends l'approche sociologique :
Le darwinisme et l'inquiétante normalité du viol (avec une première référence à Wittgenstein : ce ne sera pas la seule, et il y a là quelque chose qui doit à mon doctorat en cours)
Le sexe est bien une construction
Boris, par pitié, reste en dehors de tout ça (ne pas supporter Boris Cyrulnik est une vieille tradition)
De Piss Christ aux théories du genre : sociologie des offensives néo-réactionnaires (la caractérisation du "néo-réactionnaire" a été finalement peu remarquée)
Enfin, les réflexions les plus récentes tirent vers la question du sens et de la connaissance :
Le sexisme expliqué à ceux qui n'y croient pas
Qu'est-ce qui fait qu'une image est sexiste ?
Une dernière thématique que j'ai suivi est l'évolution de la question de l'immigration dans les discours politiques. Ce dernier intérêt provient de quelque chose d'un peu plus personnel. J'ai essayé de mettre en relation l'émergence de cette question dans une conception essentiellement répressive avec la question de l'Etat dans la mondialisation - où l'on peut peut-être voir un peu plus de liens avec mes autres centres d'intérêt strictement sociologiques. Dernièrement, j'ai avancé que s'étaient créées en France des structures politiques qui amèneraient à ce que cette question et la façon dont elle est saisie perdurent dans le débat public. On verra si j'ai raison. Je ne prendrais pas le risque, pour autant, d'y parier mes chaussettes.
Cette ligne de réflexion est suivie de loin en loin dans les billets suivants :
Lorsque l'éthique de responsabilité devient ne doctrine
L'entêtement thérapeutique comme nouvelle éthique politique
De la pédagogie en politique
La France et l'étranger : je te suis, je te fuis
Le dernier billet synthétise un peu les dernières réflexions que j'ai là-dessus :
L'échec d'une prophétie
Il y a aussi des plus petites séries, comme par exemple celle qui aborde, par la bande, la question de la performativité (Politique des espaces publics : changer le monde par ses murs & Scènes de la lutte politique dans les toilettes publiques, un de mes préférés). Mais je crois avoir relevé ici les principales. Ce point d'étape fait, j'espère pouvoir les continuer dans les cinq années à venir. Quoiqu'il en soit, il faut souligner que c'est précisément le format blog, le fait d'écrire régulièrement des choses courtes en essayant d'intéresser un public de non-spécialistes en faisant référence à l'actualité, qui m'a poussé dans ces différentes directions. La forme est importante pour susciter le fond. Voilà ce que je retire de ces cinq années de blog. Si cela peut inciter certains doctorants ou sociologues à tenter l'aventure, nous sommes encore trop peu nombreux, du moins à prendre cela comme un exercice libre de vulgarisation. Il y de la place pour plus de monde. Alors, viendez.
Comme d'habitude (en fait, plutôt "comme la dernière fois et toutes les autres fois où j'aurais fait ça si je n'avais pas eu la flemme au dernier moment"), je vais profiter de l'occasion pour faire un petit point sur ma pratique du blog. Ce qui peut peut-être le plus étonner ce qui me connaissent par ailleurs, c'est-à-dire autrement que sous la forme d'un simpson à t-shirt rouge - il n'y a de toutes façons pas vraiment de grandes différences - c'est le peu de billets qui relèvent directement de ce sur quoi je passe une partie quand même importante de mon temps, à savoir ma thèse. En fait, elle est à l'origine de nombreuses notes, mais je ne l'ai jamais abordé de front : je me suis servi du blog pour réfléchir sur certaines questions théoriques qui me préoccupent, mais qui débordent en partie les questions empiriques que j'essaye de traiter. Ces notes m'ont permis de clarifier mes idées sur un certain nombre de points justement parce que j'avais l'occasion de faire tourner un certain nombre d'idées - toujours en gestation d'ailleurs - sur d'autres objets que ceux qui sont les miens.
Quels sont ces billets ? Il s'agit évidemment de ceux qui touchent à la sociologie économique, le tag qui a connu la plus forte inflation depuis que j'ai pris mon bâton de pèlerin pour me relancer dans les études supérieures : 41 notes, soit près de deux fois plus que ceux consacrés à la sociologie du genre. Pourtant, c'est ce deuxième axe de réflexion, sur lequel je reviendrais après, qui m'apporte généralement le plus de lecteurs. J'aurais tendance à mettre cela sur l'aspect work in progress de ces billets, qui constituent à mon avis la partie la plus intéressante de ce que je fais sur ce blog.
Rétrospectivement, j'ai suivi en gros trois lignes de réflexion en la matière. La première concerne le capitalisme et la façon de le penser. C'est un thème que j'ai abordé très tôt puisque dès 2008, j'écrivais que le capitalisme peut dormir tranquille, à un moment où l'importance de ces questions ne m'avait pas encore autant frappé. Ce billet préfigurait, je crois, la suite de mes réflexions : confronté, en temps de crise, à la fois au limite d'un système économique et au retour d'une contestation plus grande à son encontre, j'ai commencé à me demander pourquoi nous avions tant de mal à en sortir. J'ai essentiellement essayé d'avancer des éléments de réponse à cette question à partir de Weber et de Polanyi. En gros, le capitalisme m'est apparu plus comme un mode de pensée qu'autre chose, "mentalité de marché" qui tire sa force de ce qu'elle est ancrée très profondément en nous - et moi le premier.
Quel rapport avec ma thèse ? Disons que c'est ce que je vois dans un certain nombre d'entretiens.
Vous pourrez retrouver cette ligne de réflexion dans les billets suivants (entre autres) :
Des billets "polanyiens" :
La mentalité de marché est obsolète
Faut-il affamer les fonctionnaires ?
Des billets plus weberiens, sur le rôle du charisme, des transformations et du maintien d'un système censé être en perpétuelle évolution :
Steve Jobs, sur le charisme en économie (gros troll dans les commentaires)
Le Stratège ou Weber au pays du baseball
Et puis d'autres billets divers :
Picsou et la morale du capitalisme
La "révolution" Cantona : sur le capitalisme et la morale
Le capitalisme aliéné
La deuxième ligne de réflexion concerne le marché et son fonctionnement. Elle est très fortement liée à la précédente. La question qui me préoccupe est tout ce qu'il y a de plus classique : comment les marchés parviennent-ils à un équilibre ? J'entends par là non pas le prix d'équilibre des économistes, mais plutôt les institutions dont un marché a besoin pour fonctionner, en particulier les critères de jugement. Comment se fait-il, par exemple, que les termes "féminin" et "masculin" parviennent à modeler les frontières des marchés ? La question est valable pour d'autres labels, dont ceux qui me préoccupent dans mon travail de thèse. Il m'a semblé que s'intéresser à la façon dont les relations entre les différents acteurs du marché en venaient à modeler ceux-ci - autrement dit à la façon dont le marché est un mode de socialisation - était une piste intéressante. Certains de ces billets font partie de ceux dont je suis le plus fier, en partie parce que je pense y avoir trouvé un bon équilibre entre le format blog et les questionnements proprement sociologiques. Malgré cela, je soupçonne que leur succès éventuel tient plus aux exemples choisis qu'à leur contenu théorique...
Parmi ceux-ci, vous pouvez relire ces trois-là :
Marché et conservatisme au pays des super-héros
Le sexisme fait-il vendre ?
Sexe, marché et jeux vidéo
Troisième et dernière ligne de réflexion concernant la sociologie économique : une interrogation sur la crise économique que nous vivons. Il a s'agit pour moi essentiellement de me demander quel était le vocabulaire le plus approprié pour en rendre compte. J'en ai essayé plusieurs : le vocabulaire goffmanien de l'arnaque, le vocabulaire maussien de la magie, le vocabulaire marxien des contradictions du capitalisme, le vocabulaire sassenien des espaces globaux et bien sûr le vocabulaire weberien du charisme - vous aurez déjà compris que ces trois lignes de réflexions se croisent en plusieurs endroits. Je ne suis pas encore complètement satisfait. Il y aura d'autres billets du même tonneau à l'avenir. J'ai encore plein de choses à essayer.
En attendant, vos pouvez me donner votre avis sur toutes ces tentatives :
Le retour des contradictions du capitalisme
Crises, mondialisation et Etats : réflexions éparses à partir de Saskia Sassen
AAA(bracadra) : sur l'efficacité des agences de notation
Portrait de la crise en arnaque professionnelle
Une autre thématique, peut-être plus évidente car, il faut bien le dire, plus couronnée de succès en termes de nombres de visites (en fait, si je ne tape pas sur Steve Jobs ou Picsou, tout le monde s'en fout de mes réflexions sur le capitalisme), c'est bien évidemment la thématique du genre, des inégalités qui lui sont liées, et du féminisme. On a là, bien sûr, quelque chose qui correspond beaucoup plus à un engagement personnel, et où je me permet d'avoir des avis un peu plus marqué. Du coup, je réagis beaucoup plus facilement à une activité qui, il faut bien le dire, donne bien souvent l'avis de se prendre la tête entre les mains ou de perdre foi dans l'humanité.
Ce qu'il faut dire, c'est que ce qui m'a poussé vers plus de féminisme (j'avais déjà eu une éducation très égalitaire : mes parents m'avaient même acheté un Petit Poney quand je leur en avais réclamé un), c'est en grande partie le fait que j'ai écris dessus. Je ne suis pas sûr que je serais parvenu aux mêmes conclusions et aux mêmes positions, ou du moins pas avec la même conviction, si je ne m'étais pas obligé à écrire mes énervements et donc à réfléchir à ceux-ci, à leur donner une forme argumentative, réflexive, et publique : un cocktail finalement assez propice à un engagement. J'ai tendance à penser que c'est l'alchimie entre une exposition importante aux résultats sociologiques (et l'obligation professionnelle de les enseigner) et l'écriture blogique qui m'ont amené là où je suis. Oh, et bien sûr un certain nombre de dispositions sociales qui vont de ma classe sociale à ma socialisation parce que tout cela est quand même un brin sur-déterminé il faut bien le dire.
Quelques billets pour suivre l'évolution de tout cela :
D'abord des énervements très classiques bien que céréaliers :
Nouveau : Soyez sexiste dès le petit déj !
Breakfeast at sexism (2)
Ensuite, je commence à y réfléchir un peu plus
Le problème dans la cuisine
Je finis par affirmer mon engagement en lui donnant une première forme :
Le féminisme est l'avenir de l'homme (et réciproquement)
Je défends l'approche sociologique :
Le darwinisme et l'inquiétante normalité du viol (avec une première référence à Wittgenstein : ce ne sera pas la seule, et il y a là quelque chose qui doit à mon doctorat en cours)
Le sexe est bien une construction
Boris, par pitié, reste en dehors de tout ça (ne pas supporter Boris Cyrulnik est une vieille tradition)
De Piss Christ aux théories du genre : sociologie des offensives néo-réactionnaires (la caractérisation du "néo-réactionnaire" a été finalement peu remarquée)
Enfin, les réflexions les plus récentes tirent vers la question du sens et de la connaissance :
Le sexisme expliqué à ceux qui n'y croient pas
Qu'est-ce qui fait qu'une image est sexiste ?
Une dernière thématique que j'ai suivi est l'évolution de la question de l'immigration dans les discours politiques. Ce dernier intérêt provient de quelque chose d'un peu plus personnel. J'ai essayé de mettre en relation l'émergence de cette question dans une conception essentiellement répressive avec la question de l'Etat dans la mondialisation - où l'on peut peut-être voir un peu plus de liens avec mes autres centres d'intérêt strictement sociologiques. Dernièrement, j'ai avancé que s'étaient créées en France des structures politiques qui amèneraient à ce que cette question et la façon dont elle est saisie perdurent dans le débat public. On verra si j'ai raison. Je ne prendrais pas le risque, pour autant, d'y parier mes chaussettes.
Cette ligne de réflexion est suivie de loin en loin dans les billets suivants :
Lorsque l'éthique de responsabilité devient ne doctrine
L'entêtement thérapeutique comme nouvelle éthique politique
De la pédagogie en politique
La France et l'étranger : je te suis, je te fuis
Le dernier billet synthétise un peu les dernières réflexions que j'ai là-dessus :
L'échec d'une prophétie
Il y a aussi des plus petites séries, comme par exemple celle qui aborde, par la bande, la question de la performativité (Politique des espaces publics : changer le monde par ses murs & Scènes de la lutte politique dans les toilettes publiques, un de mes préférés). Mais je crois avoir relevé ici les principales. Ce point d'étape fait, j'espère pouvoir les continuer dans les cinq années à venir. Quoiqu'il en soit, il faut souligner que c'est précisément le format blog, le fait d'écrire régulièrement des choses courtes en essayant d'intéresser un public de non-spécialistes en faisant référence à l'actualité, qui m'a poussé dans ces différentes directions. La forme est importante pour susciter le fond. Voilà ce que je retire de ces cinq années de blog. Si cela peut inciter certains doctorants ou sociologues à tenter l'aventure, nous sommes encore trop peu nombreux, du moins à prendre cela comme un exercice libre de vulgarisation. Il y de la place pour plus de monde. Alors, viendez.
j'ai découvert votre blog il y a une semaine.Je vous aime de plus en plus chaque jour, chaque fois que j'ai du temps pour vous lire. Alors bon courage pour les cinq prochaines années!
RépondreSupprimerYes, five more years!
RépondreSupprimerContinuez sinon je vous préviens j'arrête de vous lire !
Quel est votre sujet de thèse, au fait ?