Mes livres

08 septembre 2011

Le sexe est bien une construction

Commençons la nouvelle saison d'Une heure de peine de la même façon que la précédente s'est terminée : en discutant nature, culture et féminisme. Pascal Picq, paléoanthropologue de son état, a fait paraître dans le Monde une tribune renvoyant dans les cordes les 80 imb... abru... députés qui "pensent" (quand on écrit "théorie du genre sexuel" et qu'on prétend que cela a pour objectif de justifier la pédophilie, c'est que l'on est soit un crétin, soit quelqu'un de très malhonnête, et j'ai trop de respect pour nos représentant pour choisir la seconde option) qu'il ne faut pas dire aux lycéens que les gênes ne déterminent pas tout le comportement sexuel de l'être humain. Pourtant - peut-être du fait d'un certain opportunisme editorial - son texte s'intitule "Le sexe n'est pas que construction". Et de fait, il y critique certaines orientations "antibiologistes" (radicales, ajoute-t-il) des sciences sociales. Pourtant, le sexe - pas seulement le genre, pas seulement la sexualité - est bien une construction sociale. Il faut juste savoir ce que cela veut dire...

Donnons d'abord la parole à Pascal Picq, en profitant pour redire la très haute tenue de son texte et en saluant sa défense de la place des théories du genre dans la formation scientifique des lycéens :

C'est là qu'une partie des sciences humaines pose problème. En raison d'un antibiologisme radical, elles refusent cette réalité biologique qui fait que nous sommes dans le groupe des espèces les plus déterminées biologiquement par le sexe. C'est inepte d'un point de vue scientifique, stupide d'un point de vue philosophique et ouvert à toutes les idéologies. Par-delà le sexe (biologique), il y a la sexualité, c'est-à-dire la diversité et la plasticité des comportements qui amènent des individus à avoir des relations sexuelles. Heureusement, une partie des sciences humaines travaille avec l'anthropologie évolutionniste, notamment autour de la sexualité et de la construction sociale de l'identité sexuelle des individus.

On regrettera que Pascal Picq ne dise pas plus précisément quels auteurs ou quels travaux il vise, mais c'est sans doute la conséquence du format choisi : on ne peut pas truffer une tribune dans un grand quotidien, fut-il du soir, de références savantes. Il revient cependant un peu plus loin sur cette question pour préciser qu'il faudrait quand même pas pousser Mémé dans les orties :

Je m'oppose à toutes ces théories qui détournent les gender studies, avec pour seul argument imbécile d'affirmer qu'il n'y a pas de sexe biologique, et qui plient les observations faites dans la diversité des sociétés humaines et de grands singes.

On le voit, le ton est sans concessions. Le problème que j'ai avec ce texte, c'est que par son titre et les passages cités, on pourrait en retenir qu'il n'y a pas lieu de dire que le sexe est une construction sociale. Or, il est tout à fait légitime et scientifique de l'affirmer. A condition de bien savoir ce que cela veut dire. S'il y a un problème, c'est donc dans la compréhension de la métaphore, courante en sciences sociales, de la "construction sociale".

Dire que le sexe est une construction sociale, qu'est-ce que cela veut dire ? Certainement pas que le sexe n'existe pas ou peut être ignoré ou, encore, n'a pas de pertinence pour comprendre le comportement d'un individu. La métaphore de la construction sociale doit être prise au sérieux : une construction, ça existe, et c'est solide.

Considérons une autre construction sociale : la ville. Il serait aberrant de dire qu'une ville n'est pas construite socialement. Le tracé de ses rues, la répartition de ses quartiers et de ses activités, les règles qui régissent en son sein la circulation des hommes et des choses : toutes cela est le produit d'une histoire faite d'interactions entre les hommes. Si Paris n'avait pas connu Haussman et si celui-ci n'avait pas eu à sa disposition le monopole de la violence légitime fourni par le Second Empire, et bien Paris ne serait pas la ville que l'on connaît aujourd'hui. Et rien ne distingue l'avenue Montaigne de Barbès si ce n'est les croyances et les relations des individus qui accorde plus de valeur ici et un sens différent là...

Et pourtant, bien que socialement construite, Paris n'en est pas moins solide. Si je veux me rendre de Place d'Italie à Nation, je ne peux qu'emprunter les rues disponibles - l'usage d'un bulldozer est certes envisageable, mais incontestablement contraignant. Et j'aurais beau penser qu'il n'y a pas de raison que les prix de l'immobilier soit plus élevé Boulevard Raspail qu'à Bobigny, le fait que plein d'autres personnes ne partagent pas vraiment cet avis m'imposera toujours de trouver cent-cinquante mille cautions solidaires pour louer une chambre de bonne pleine de cafards.

Il en de même pour le sexe : dire qu'il y a là une construction sociale ne veut pas dire qu'il s'agit d'une chose inexistante, loin de la. Mais qu'est-ce que cela veut dire plus précisément ? Si l'on comprend bien que le genre soit une construction sociale - les qualités prêtés au masculin ou au féminin ne s'appliquant pas seulement aux hommes mais aussi aux choses - et qu'il soit tout à fait solide (les discriminations liées au genre et qui touchent aussi bien les femmes que les hommes pas suffisamment "virilisés" ne sont pas une illusion...), c'est plus difficile pour le sexe : ne s'agit-il pas d'une donnée biologique ? Les chromosomes ne sont-ils pas indifférents à nos petites histoires sociales ? Oui et non.

La question commence à se poser, comme le fait remarquer Judith Butler, lorsque l'on prend conscience qu'il n'existe pas forcément deux sexes, mais peut-être bien plus. Pascal Picq le signale également dans son texte : "un très faible pourcentage d'individus, écrit-il, naît avec différentes formes d'indéterminations sexuelles". Et voilà le problème. Qu'est-ce qui permet de qualifier ces situations de "formes d'indéterminations sexuelles" ? S'il s'agissait de formes de vie non-viable, on pourrait le comprendre, mais ce n'est pas le cas. On pourrait parfaitement considéré les personnes en question non pas comme souffrant d'un handicap, mais comme relevant d'un troisième/quatrième/etc. sexe. Ou comme des manifestations divines. Ou comme les victimes d'une malédiction. Ou de biens d'autres façons encore. Mais dans nos sociétés, on considère cela sous l'angle médical et on s'empresse d'opérer les enfants concernés pour les faire rentrer dans l'un ou l'autre des deux sexes que nous connaissons bien.

C'est donc bien par une construction sociale que nous attribuons des individus à l'un des deux sexes que nous connaissons et nommons socialement. Cela n'annule pas l'existence de chromosomes différents, pas plus que celle du sexe, mais cela prend acte qu'il y a et qu'il y a eu d'autres façons de gérer cette différence.

Mais on peut aller encore plus loin, d'autant plus que certains auront tôt fait de rejeter d'un revers de main ces cas en les considérant comme "minoritaires". Ils posent, en fait, une question plus générale : comment attribuons-nous un sexe à un individu ? Là encore, c'est par une construction sociale. Après tout, il est possible de changer de sexe au cours de sa vie - de sexe, et pas seulement de genre. Des personnes qui étaient des mâles deviennent des femelles, et vice-versa. Leurs chromosomes n'ont pas changé, souvent "seulement" leurs organes génitaux. Et les hommes devenus femmes ne peuvent toujours pas avoir d'enfants. Mais socialement, ils changent de sexe. C'est donc bien qu'en plus du sexe biologique, déterminé par ces fameux XX ou XY, il y a un sexe social, qui n'est pas autre chose qu'une construction.

Prenons une comparaison pour bien montrer que le fait que le sexe soit une construction sociale ne lui retire en rien de sa réalité. Wittgenstein s'est intéressé à la question de la connaissance dans le monde des mathématiques. Il s'est posé la question suivante : que faut-il pour qu'une proposition devienne une règle, pour qu'il soit autoriser, par exemple d'utiliser, tel théorème ? La réponse peut paraître évidente : il faut que ce théorème soit vrai. Oui, mais ce n'est pas suffisant. Après tout, le carré de l'hypoténuse était égal à la somme des carrés des deux autres côtés bien avant que Pythagore s'en mêle. Il faut donc a minima que le théorème soit formulé. Mais même cela ne suffit pas. Avant que les mathématiciens ne soient autorisés à l'utiliser sans en refaire toute la démonstration, il faut que la communauté des matheux se penche dessus et reconnaisse que, oui, effectivement, il a pas tort, c'est bon les gars, ça va nous épargner du code TeX. En un mot, il faut qu'il soit institutionnalisé, et ce socialement. Un théorème mathématique est une construction sociale, comme d'ailleurs toute proposition scientifique. Cela ne dit rien de sa véracité ou de sa fausseté, cela dit simplement qu'il est le produit d'une activité et d'un accord social - et si les néo-réactionnaires parvenaient à leurs fins, je ne donnerais pas cher de nos connaissances scientifiques les mieux établies...

Une fois de plus, on peut reprendre la métaphore de la construction au sérieux : un château fort et une cabane dans un arbre sont deux constructions, pourtant, il y a une des deux qui est préférable si votre objectif est de vous protéger d'une attaque ennemie. De la même façon, la science et la religion sont deux constructions sociales, mais si on veut soigner des gens ou faire voler des avions, il y a eu des deux qui a un peu plus de réussite à son actif... Toute les constructions sociales ne se valent pas.

Revenons-en au sexe. Quand vous êtes venu au monde, braillant à celui-ci la joie de votre arrivé, vous aviez évidemment un sexe : des chromosomes XX ou XY. Mais cela n'a pas suffi pour que l'on vous attribue aux mâles ou aux femelles. Il a fallu que quelqu'un jette un oeil au bon endroit, fasse "hum... hum...", coche une case sur un formulaire, le transmette à toute une série d'autres personnes - dont une au moins finira par l'archiver pour le cas où souhaiteriez contester le "hum... hum..." en question - et l'annonce à qui de droit : parents, médecins, état civil... : il en faut du monde pour faire de vous officiellement un petit garçon ou une petite fille.

Et alors, me direz-vous ? Et alors, il est possible qu'il y ait une erreur. Il est possible que les personnes chargées de cette identification soient prise d'un doute et ne sachent pas quoi faire. Il est possible que vous ne soyez pas d'accord avec elles, et que bien qu'elles vous répètent que oui, vous êtes un garçon/fille, vous ayez l'intime certitude que vous êtes une fille/garçon - et ce même si vos chromosomes et votre appareil génital ne semblent pas totalement d'accord avec vous. Bref, votre sexe est une construction sociale. Et ce n'est pas parce que cette une construction qui, la plupart du temps, occupe si bien sa place que vous voyez même plus les traces de sa fabrication qu'elle cesse de l'être.

Le problème est que cette construction n'est pas sans lien avec les autres qui occupent également l'espace social. C'est que l'on a une représentation sociale bien particulière du sexe, et que celle-ci n'est pas sans influence avec celle que l'on peut avoir du genre - avec la façon dont celui-ci est socialement construit. C'est comme souvent dans le langage que cela se fait le mieux sentir : ne parle-t-on pas, le plus souvent, de "sexes opposés" ? Mais qu'ont-ils de vraiment opposés ? D'un point de vue biologique, c'est bien difficile de le dire. Pourtant, même des chercheurs aguerris reconnaîtront que les grands singes sont leurs proches cousins tandis qu'ils décriront leur collègue de labo comme leur "opposé"... Comment ne pas y voir un lien avec les nombreuses tentatives, scientifiquement fragiles mais toujours avancées à grands cris, de montrer que les cerveaux masculins et féminins sont opposés ? Cordelia Fine (Delusions of Gender) et Rebecca Jordan-Young ont récemment publiés deux bouquins qui démontent ces travaux (voir le Sciences Humaines d'Octobre 2011, p. 76).

Cette construction sociale des sexes - et, une fois de plus, il s'agit bien des sexes et pas du genre - comme ayant des caractéristiques nécessairement opposés, et pas seulement différentes, est d'une importance fondamentale. Elle ne signifie pas l'inexistence du sexe biologique. C'est que, qu'on le veuille ou non, sciences de la nature et sciences sociales ne partagent pas les mêmes ordres de discours, ni les mêmes objets. Les biologistes parlent des chromosomes là où les sociologues parlent d'un fait social. Le "dépassement des disciplines" a beau être à la mode, il est le plus souvent vain si l'on ne comprends pas que les disciplines, justement, ont des économies internes particulières. Pour éviter les confusions, le plus simple est peut-être d'offrir un enseignement de sciences sociales à tous les lycéens. J'dis ça, j'dis rien.
Bookmark and Share

11 commentaires:

  1. Merci pour cette mise au point !
    Je signale que le compte-rendu des bouquins de Cordelia Fine et Rebecca Jordan-Young est disponible gratuitement en ligne :
    http://www.scienceshumaines.com/la-biologie-de-mars-8232et-venus-est-elle-serieuse-8201-thomas-lepeltier_fr_27804.html

    RépondreSupprimer
  2. Bigre, ton billet est un peu long pour le lire de si bon matin (pressé, rentrée, tout ça...). Mais je pense que tu t'énerves sur le titre de sa tribune alors que ce n'est vraisemblablement pas Pascal Picq qui l'a choisi. Moi aussi ce titre m'a mis le doute.

    Sur "l’indétermination sexuelle", je te trouve dur. Pour les individus ayant les chromosomes XXY il y a bien une sorte d'indétermination dans le sens où le patrimoine génétique est sexuellement indéterminé : ni male, ni femelle, ni hermaphrodite (ils ne peuvent naturellement changer d'attributs sexuels, syndromes de Swyer et de Klinefelter). Heureusement on progresse et on peut aider ces individus , mais il ne faut pas tomber dans l'anti-biologisme (dont parle Picq) au prétexte que le sexe, et dans une plus grande mesure la sexualité, et le genre sont construits socialement.

    RépondreSupprimer
  3. Ton analogie avec la ville est assez parlante. Amusant et révélateur qu'on dise "sexes opposés" et pas "sexes associés".
    S'il est évident que, hors futurs transhumanistes (qui viendront sans doute), il faut toujours un homme et une femme pour faire des enfants. Beaucoup des fausses évidences que balancent les députés de la "droite populaire" reposent sur cette vérité biologique. Mais l'anthropologue amateur qui sommeille en chacun de nous sait qu'il existe et qu'il a existé mille et un modèles de société très différents et que parmi les différences les plus radicales on trouve la manière dont chacun est autorisé à vivre son identité sexuelle, et il faudrait être aveugle pour imaginer que cela procède uniquement de facteurs biologiques internes et innés (il faut être particulièrement con, par contre, pour imaginer qu'il suffit de mettre en cause le caractère sacré d'une organisation sociale donnée pour que la natalité baisse).
    Par ailleurs la biologie montre aussi que chaque personne ne produit pas telle ou telle hormone en même quantité ni au même moment (la production de testostérone varie de 1 à 10 chez les femmes par exemple), mais aussi que la production hormonale (qui construit le cerveau) dépend aussi de facteurs extérieurs : devant une scène du meurtre du "Parrain" on verra sa production de testostérone (agressivité, libido) boostée tandis que devant "le pont de Madison" c'est la progéstérone (déprime) qui sera modifiée, c'est à dire que la composition du sang et les connexions neuronales sont sans cesse soumises à des facteurs extérieurs.
    En fait si l'approche sociale du sexe pose problème c'est précisément parce que c'est une construction, et aussi parce que chacun de nous est interrogé sur quelque chose qui lui semble fondamental et intime : comme si apprendre que cela procédait d'un récit, d'une construction intérieure et extérieure, en faisait une illusion. Et derrière ça aussi se trouve les insultes du collège : être un homme ou pas... En fait, chacun de nous est juge et partie, chacun de nous a son soi-même (ce qu'il est, ce qu'il aimerait être, ce qu'il aimerait qu'on croie qu'il est) à défendre, dans cette affaire, ce qui complique les débats.

    ps : le captcha me demande d'écrire "prout".

    RépondreSupprimer
  4. Une autre chose me frappe dans beaucoup de discours (biologisme mal-informé comme freudisme), c'est qu'on accepte peu qu'il existe des tas de différences entre les gens. Une femme a des seins, par exemple, mais il y en a qui ont une poitrine à peine saillante et d'autres qui ont un kilo à porter de chaque côté. Il y a des hommes à la peau caramel (testostérone), velus et musclés, mais ça n'est pas le cas de tous. Et puis il y a des âges et des moments où on est plus ceci que cela (la production de testostérone baisse chez le papa par exemple -> il grossit et il devient plus gentil). Et puis, n'en déplaise à Freud, il n'y a pas un prototype de papa et un prototype de maman. L'approche philosophique ou affective fait parfois imaginer à certains qu'il existe un modèle "pur", un modèle de référence totalement immuable, pour tout ce à quoi on a donné un nom. C'est une erreur évidemment, comme l'a si bien expliqué Alfred "la carte n'est pas le territoire" Korzglyzbzkluyi (pas sûr de l'orthographe)

    RépondreSupprimer
  5. Nous sommes bien d’accord…
    Le terme « sexualité » est une construction purement idéologique qui ne se réfère à aucune réalité existante…
    Il s’agit d’un assemblage de prises de position et de verbiages pseudo-scientifiques, dont la fonction est à la fois d’assurer la domination d’un système socio-écon omique et de la dissimuler.
    Voir http://energievivante.skynetblogs.be/archive/2011/08/29/la-fonction-orgonale1.html

    RépondreSupprimer
  6. @Xavier : merci pour le lien !
    @Pierre : je cite deux passages de la tribune... Ce n'est quand même pas la rédaction du Monde qui les a écrit, non ?
    @Jean-no : pas grand chose à rajouter, même si je nuancerais beaucoup sur le freudisme, plus riche et complexe que l'on ne veut bien l'entendre généralement (surtout après les élucubrations de Onfray).
    @Anthropiques : c'est le thème du billet (sans implicites) : les sciences sociales et la sociologie ne traitent tout simplement pas du même objet. Je ne suis pas Latour sur ce genre de radicalisme, même si je lui trouve la vertu de souligner que dire que Ramsès II est mort de la tuberculose (par exemple) n'est pas plus "la vérité" que de dire qu'il est mort d'un mal mystérieux : les deux affirmations sont vraies, mais de façon différentes, et ne répondent pas aux mêmes objectifs scientifiques.
    @Michel Donceel : ne tombons pas dans le fonctionnalisme à la petite semaine. Surtout quand on a pas lu le billet.

    RépondreSupprimer
  7. Mijelo10:11

    Bonjour,

    Je ne suis pas très à l'aise avec ce sujet, de plus, le langage est très technique.
    Je voulais simplement poser quelques questions.
    Au niveau de la nature et du monde animal, trouve t'on une trace de "sexualité" hors genre ? Je m'explique, les mâle d'une espèce s'accouplent ils entre eux et les femelles entre elles ?
    Deuxième question: Par rapport à la détermination d'un sexe à la naissance, ne risque t'on pas dans un avenir plus ou moins lointain ( vu l'orientation que prend la société) Se retrouver avec des procès, parce qu'un officier d'état civil ou un médecin aura déclaré un genre conforme à la biologie et non aux aspirations future d'un individu ?

    Merci beaucoup de votre attention.

    RépondreSupprimer
  8. @Mijelo : On trouve, dans de nombreuses espèces animales (grands singes, primates, dauphins, canidés, pachydermes...) des comportements et pratiques homosexuelles, soit exclusives soit occasionnelles.
    Quant aux procès, cela me semble peu probable. On aura plutôt des opérations judiciaires pour changer d'identité sexuelle : c'est déjà le cas avec la transexualité. Des aménagements législatifs faciliteraient sans doute encore plus les choses.

    RépondreSupprimer
  9. Bonjour,

    je reposte ce commentaire, posté mi-septembre et qui semble n'être pas passé.

    Merci pour ce billet qui m'a fait comprendre ce que les sociologues appellent « construction sociale ». Je suis mathématicien et l'exemple mathématique que vous donnez est pour moi très clair.

    Ce que vous dites montre, en particulier,que toute chose dont on peut parler est une construction sociale : donc toute chose, en un sens, et le sexe comme le reste. Si ce n'était pas le cas, le locuteur et l'auditeur -d'une même langue et d'une même sphère culturelle- ne pourraient se comprendre.

    Je me trompe ?

    RépondreSupprimer
  10. @Charles : Je m'excuse : j'avais vu votre commentaire, mais pris par la rentrée, j'avais oublié de le valider.

    Vous avez raison sur le fait que le langage est au centre de la construction de la réalité. Il est cependant important de souligner que celui-ci entretient une certaine indépendance par rapport aux objets qu'il désigne : il n'est pas un pur décalque du monde, mais il sert à lui donner sens et, en ce sens, le "transforme" ou le "performe", c'est-à-dire modifie la "réalité" des individus, "réalité" par rapport à laquelle ils agissent.

    RépondreSupprimer
  11. Alors nous sommes parfaitement d'accord : c'est parce que le mot sexe « performe » la réalité, est une construction distante d'elle, que ce que nous nommons sexe (des individus) est une construction sociale.

    Merci.

    RépondreSupprimer

Je me réserve le droit de valider ou pas les commentaires selon mon bon plaisir. Si cela ne vous convient pas, vous êtes invités à aller voir ailleurs si j'y suis (indication : c'est peu probable).