Is "Expat" the New White ?

En Mars dernier, au moins cinq personnes différentes m'ont envoyé un article du Guardian se demandant "pourquoi les Blancs sont des expatriés alors que les autres sont des migrants ?". Celui-ci a suffisamment retenu l'attention pour faire l'objet de quelques recensions et traductions en français : dans l'Express, dans Courrier International, sur le site Les Mots Sont Importants, sur Slate, sur le site Jeune Afrique. J'en oublie sans doute. La critique du racisme qui se cache derrière la distinction "expatrié/migrant" est un point de passage obligé de toute réflexion sérieuse sur les migrations internationales. Mais appeler, comme le fait l'article, à remplacer "expat" par "migrant" n'est pas une attitude aussi critique que l'on pourrait le croire.

L'article du Guardian, écrit par le militant Mawuna Remarque Koutonin, présente une réflexion assez proche de celle dont je suis parti, il y a [chiffre indécent] ans, au moment où j'ai eu l'idée de mon sujet de thèse : quand on parle des "expatriés", on ne fait que parler de migrants sous un autre nom, et on refuse donc de traiter de la même façon des cas a priori comparables. Et ce, dit Koutonin, pour des motifs racistes :

Les Africains, les Arabes, les Asiatiques sont vus comme des immigrés. Les Européens sont des expatriés car ils ne sont pas considérés comme étant au même niveau que les autres. Ils sont supérieurs. « Immigré » est un terme qu’on réserve aux « races inférieures » [Traduction : Nelly Dupont pour LMSI].

Le terme "expatrié" serait ainsi un terme raciste euphémisé, l'héritage d'une idéologie supremaciste et le produit du système raciste. L'article sonne incontestablement juste. En France, alors que l'on parle d'"expatriés" pour désigner nos ressortissants installés à l'étranger, le terme "immigrés" est devenu une façon délicate de désigner les racisés, et ce jusque dans les épreuves scolaires. La réflexion est somme toute classique, mais elle est présentée avec une efficacité implacable qui explique beaucoup du succès de l'article.

Remarque juste, mais quelque peu incomplète. Certes, la dimension raciale est importante dans l'usage du terme "expatrié", mais elle est loin d'être la seule. Au moment où je réfléchissais à mon projet de thèse, c'était plutôt des différences de classes que j'avais en tête : les "expatriés" désignent les migrants riches/qualifiés, les "immigrés" les migrants pauvres/non qualifiés. Et il faut y ajouter une dimension genrée : comme le notent Daphnee Berry et Myrtle Bell, la figure de l'expatrié se conjugue d'abord au masculin. "Expat" n'est pas un euphémisme pour dire "Blanc", mais plutôt pour dire "homme blanc de classe supérieure"...

D'une façon générale, c'est tout le vocabulaire des migrations qui repose sur la hiérarchisation. La chercheuse Adele Jones résume ainsi les différences d'appréhension entre les différentes migrations :

For example, the British engineer working for a multinational oil company in Trinidad is a British expatriate and the French man in his Dominican tax haven a tax exile; these constructs signify outsider but not inferiorized other. However, the female factory worker from Aruba who migrates to Holland to work is constructed as other and is inferiorized.

Résumer la distinction "expatrié/migrant" à un héritage de l'idéologie supremaciste ou même à la hiérarchisation des races, même euphémisé, est incomplet. Cela efface non seulement les autres dimensions en jeu, mais cela oublie en outre que les expatriés sont eux-aussi "altérisés", c'est-à-dire considérés comme "autres" mais d'une façon bien différente des "migrants". Si pour ces derniers, l'altérité est un stigmate, celle des "expatriés" est valorisée ou célébrée comme un enrichissement. Les "expatriés", en fait, ne s'opposent pas seulement, au plan idéologique, aux "immigrés", mais aussi aux "locaux". Dans les entretiens que j'ai mené, mes "expats" se situent beaucoup plus souvent par rapport aux "Franco-Français" qu'aux autres migrants. On peut ainsi comprendre l'empressement qu'il y a à faire parler les Français de l'étranger pour justifier à peu près n'importe quoi au plan politique.

Si on peut enrichir ainsi l'analyse, les remarques de Koutonin n'en sont pas pour autant invalidées, et l'on peut partager son irritation à voir cette distinction bien artificielle inscrite dans notre langage. Son invitation à nous débarrasser de ces croyances reste parfaitement compréhensible. Pour cela, il propose de lutter au niveau du vocabulaire :

La plupart des Blancs nient le fait qu’ils bénéficient des privilèges d’un système raciste. Et pourquoi pas ? Mais il est de notre responsabilité de pointer et de leur nier ces privilèges tout droit hérités d’une idéologie suprémaciste dépassée. La prochaine fois que vous voyez un de ces expats en Afrique, appelez-le immigré comme tout le monde. Si cela le heurte, il peut bien faire des bonds et en rester là ("they can jump in the air and stay there"). Mais la déconstruction politique de cette représentation surannée du monde doit se poursuivre.

Le problème est le suivant : il est en fait peu probable que les "expats" s'en sentent démesurément outrés. Il est même tout à fait probable qu'ils s'en fichent. Parmi mes enquêtés "expats", certains se qualifient spontanément de "migrants" ou d'"immigrés". Toujours avec un sourire en coin cependant : ils savent qu'ils ne sont pas comme les autres "immigrés" dont on parle dans les médias, et quand ils me parlent, ils savent que je sais... Travaillant sur une population encore plus aisée que la mienne, Anne-Catherine Wagner rapportait ces propos, extraits d'un entretien avec un cadre dirigeant étranger "heureux de ne pas être un immigré en France" :

C'était pareil en Bavière. J'ai trouvé les gens très aimables, très simples. Il n'y avait pas de problème parce que je n'étais un pas un "gastarbeiter", c'est-à-dire un Grec ou un Turc [rire]. Je plaisantais, je disais "je suis un gastarbeiter dans votre pays". On me répondait "Oh, non monsieur (Alland), vous n'êtes pas un gastarbeiter, vous êtes anglais !". Peut(être une question de couleur, d'origine...

L'humour, on le comprend, lui permet de s'appliquer le terme de gastarbeiter (littérallement "travailleur invité", un terme encore plus stigmatisant que notre "immigré") tout en le mettant à distance. Un autre, Autrichien vivant en France, peut dire : "Après tout je suis un immigré ! [rire]. Mes plus chers amis ne se privent pas de me le rappeler, ils m'appellent quelquefois leur travailleur immigré préféré". Les "expats" peuvent bien s'appeler eux-mêmes "migrant" ou "immigré", ils savent qu'ils ne sont pas comme les autres, et qu'ils ne seront de toutes façons pas traités comme les autres.

Pire encore : les "expats" pourraient même trouver appréciable d'être renommés "migrants" (surtout qu'ils resteront quoi qu'il en soit des "migrants qualifiés"). Je ne compte plus le nombre de mes enquêtés qui m'expliquent qu'ils ne sont pas "comme les autres expatriés", que eux ont fait de vrais efforts pour découvrir leur pays d'accueil, pour s'y intégrer, etc. Le terme "expatrié" a ses propres stigmates, même s'ils sont infiniment plus faciles à supporter que ceux des "immigrés". Etre des migrants "comme les autres" validerait, pour bon nombre des "expats", la présentation idéologiques qu'ils se donnent d'eux-mêmes : celle d'aventuriers courageux parti à la découverte de l'inconnu. C'est ce que révèle , par exemple, ce billet d'un blog du Wall Street Journal, que cite d'ailleurs Koutounin : se demandant qui est un "expat" à Honk-Kong, il conclue qu'être "expat", c'est vivre entre deux mondes, toujours mobile autrement dit :

My recent decision to extend my Hong Kong visa, paving a path toward eventual permanent residency, anchors me to a city that itself floats between East and West. Maybe that’s what an expat is today: not a foreigner, not a sojourner, but someone who lives between worlds.

La critique du vocabulaire, pour utile et nécessaire qu'elle soit, touche ici ses limites. Loin de constituer un acte de critique sociale et politique fort, elle prend le risque, si on reste de là, de renforcer l'idéologie que l'on voulait combattre.

Il est pourtant possible de perturber les discours dominants de façon beaucoup plus efficaces. Les "expats" se présentent et sont présentés comme particulièrement "mobiles", et cela est, comme l'analyse Zygmunt Bauman, au fondement de leur pouvoir ? Mais qu'est-ce que cela veut dire ? Si la mobilité implique, comme le dit Ernest Burgess, "changement, expérience nouvelle, stimulation" et se distingue donc du simple déplacement, celui que vous effectuez par exemple tous les jours pour aller au boulot, alors les "expats" que j'ai interviewé sont pour bon nombre d'entre eux bien peu mobiles. Certes, ils ont traversé de grandes distances, enjambés des océans, changer de continent... mais pour bon nombre d'entre eux, c'est pour se retrouver dans les grandes "villes globales", où la vie n'est finalement pas si différente qu'à Paris ou dans l'Occident. Ils y fréquentent d'autres Français ou d'autres "expats" qui partagent, comme ils le disent parfois, la même "culture internationale" - occidentale et anglo-saxonne - et lorsqu'ils fréquentent des "locaux", les proximités de classe sont finalement plus fortes : ce sont les natifs "qui ont voyagé", qui parlent Anglais ou Français, qui sont "ouverts"... Certains sont particulièrement conscients qu'ils peuvent voyager sans jamais faire l'expérience de l'altérité :

J'ai pas mal voyagé et je m'aperçois que, où que tu ailles, tu auras toujours des Français, des Européens et tout ça, tu vois, si tu cherches, tu en trouves. Toujours moyen d'être avec d'autres expatriés. Et puis, ouais, quand tu vis la vie d'expatrié, en fait, ben, déjà t'as un plus haut niveau de vie que les autres, donc tu peux vivre mieux, et puis ouais, tu peux traîner avec d'autres expatriés, tu peux traîner avec d'autres Français, tu vas dans des bons restaurants, tu vas à la gym, machin, enfin, t'as exactement la même vie qu'en Europe, sauf que t'es à l'autre bout du monde et que t'as un niveau de vie beaucoup plus élevé, donc au final t'y gagnes sur tous les plans. Après, c'est vrai qu'il faut se taper les Chinois [rires], mais bon, les Chinois, ça a d'autres bons côtés, mais... Ouais, encore une fois, c'est enrichissant de rencontrer des différentes cultures. C'est pas plus mal.

Evidemment, tous les Français de l'étranger ne correspondent pas à cette image, et certains parviennent à rencontrer l'altérité. Il leur faut parfois lutter, d'ailleurs, car sortir des chemins balisés n'est pas forcément simple. Mais le fait est que les "expats" ont la possibilité de voyager sans être mobiles, dans des espaces sécurisés et familiers où l'altérité est finalement très contrôlée... Les récits des différences culturelles rencontrées à l'étranger sont ainsi très policés : ils portent sur la façon d'organiser les réunions ou de répondre à un mail, parfois sur les façons de recevoir (ou de ne pas recevoir) des amis, etc. On n'est pas loin, parfois, de certains dialogues cinématographiques fameux :



Au contraire, un "immigré" a, de ce point de vue, beaucoup plus de chances de faire l'expérience de l'altérité. Toute une littérature sur la "mondialisation par le bas" recompose l'image classique du migrant des classes populaires comme déraciné. Alejandro Portes montre, par exemple, comment les immigrés des Caraïbes et d'ailleurs constituent aux Etats-Unis des espaces de circulation et d'échanges, économiques et culturels, qui recomposent les frontières classiques. Alain Tarrius met en avant des circulations continuelles sur tous le pourtour méditéranéens, où les migrants profitent des liens qu'ils peuvent établir entre les différents pays. Si l'on cherche qui vit "entre deux mondes", on a plus de chances de les trouver dans les classes populaires que dans les classes supérieures. Cette vie n'est certes pas facile, mais elle implique une bien plus grande mobilité que celle qui peut se rencontrer en haut de l'échelle sociale. Il est d'ailleurs notables que, lorsque Mark Granovetter veut théoriser sur la sociologie des entrepreneurs, il se tourne vers l'étude des migrants chinois ou balinais plutôt que vers les dirigeants des grandes boîtes.

On obtient ainsi un tableau renversé par rapport à l'idéologie dominante : les classes populaires apparaissent comme plus mobiles que les classes supérieures. Et pourtant ce sont ces dernières qui bénéficient du prestige et des récompenses de la mobilité ! Les termes "expats"/"migrants" désignent aussi l'intégration ou non des individus au capitalisme global : le salarié ou le chercheur français qui aura passé quelques années aux Etats-Unis sera auréolé de la gloire d'être "mobile, adaptable, flexible, etc.", un prestige inaccessible aux "immigrés". Le pouvoir des classes dominantes se révèle alors comme beaucoup plus qu'un pouvoir sur les mots et redevient un pouvoir effectif de mise à distance de l'altérité, de la différence et des "indésirables"... et de clôture des marchés. La mobilité des classes populaires apparaît, quand elle, comme une tentative de construire d'autres espaces et d'autres lieux de circulation, sous la contrainte mais pas forcément sans initiatives. De là à y voir une certaine lutte, il n'y a qu'un pas que je vous laisserais franchir si ça vous dit...

7 commentaires:

Unknown a dit…

J'ai l'impression qu'il y a également quelque à creuser du côté de l'étymologie.
Le préfixe ex d'expatrié désigne un mouvement de l'intérieur vers l'extérieur, tandis que im de immigré désigne le contraire.
Dans le premier cas on appuie sur le fait que l'on est déraciné, qu'on a "dû" quitter la mère patrie parce que ohlala la France c'est plus possib'.
Dans le deuxième on souligne le fait qu'ils viennent chez nous ma bon' dam'.

Et il y aurait beaucoup à dire également sur l'utilisation d'un terme contenant "patrie".
Quel attachement à la "patrie" montre-t-on quand on s'en éloigne pour payer moins d'impôts / saisir une opportunité professionnelle qui va permettre de gagner un max de blé ?

De plus, il y a un terme qui me semble adéquat et qui se comprend tout aussi bien, c'est celui d'émigré.
Si je me souviens des cours de géographie au collège et lycée sur les mouvements de population, on nous enseignait la différence entre immigré et émigré, pas entre immigré et expatrié.

Dômeu a dit…

(J'avais écrit un commentaire plus long mais je l'ai perdu, voici la version courte, et forcément plus brute)

Je suis français, je vis en Allemagne depuis 3 ans. Je ne me suis jamais présenté comme immigré, émigré ou comme expatrié. Mais si je comprend bien le propos ici, je suis à chaque fois perdant si j'utilise un terme pour me désigner (immigré ou expatrié) parce qu'à chaque fois, cela dénote une attitude méprisante envers les autres migrants. Quel terme serait approprié ?

Je serai très intéressé par l'intégralité de la thèse sur ce sujet, lorsqu'elle paraîtra. Pour le moment, j'ai du mal à adhérer au propos basé sur quelques témoignages. Du moins, tout dépend du reproche qui est fait : est-ce à propos du refus de l'altérité de la part des expatriés aisés (ce qui me semble discutable pour la grande majorité d'entre eux) ou simplement de déconstruire le mythe des expatriés, "sauveurs de la France", qui est en concurrence avec l'autre mythe de l'expatrié (présenté dans les commentaires par Clément Pitou) qui cherche fuit la France uniquement pour des raisons financières ?

Pour mon cas : en partant en Allemagne, je gagne moins d'argent qu'en France, où un poste de professeur dans l'éducation nationale m'attend depuis de longues années... saisir une opportunité professionnelle, ce n'est pas toujours pour gagner plus d'argent !

Adriana a dit…

Bonjour Denis,

Je lis votre blog depuis longtemps et j'aime beaucoup vos analyses (les deux billets sur l'humour sont dans mes favoris de tous les temps).

C'est la première fois que je poste un commentaire, car l'article du Guardian m'avait déjà mis la puce derrière l'oreille il y a quelques mois.
Je suis Brésilienne, et j'habite en France depuis 7 ans - en tant qu'immigrée, selon ma définition de ce mot. Car en portugais, le mot "expatrié" décrit ceux qui sont "envoyés" à un pays étranger pour y vivre ou travailler. Ils restent attachés à leur pays d'origine: ils ont un contrat avec une entreprise (ou institution etc) dans leur pays d'origine, et continuent à travailler pour et être payés par cette entreprise.
Par exemple, un Français qui est parti au Brésil travailler pour Renault est un expatrié ; un Français qui est allé vivre au Brésil parce qu'il s'est marié à une Brésilienne est un immigré. Les diplomates sont un cas typique de "expatrié", selon cette définition.

Je pensais que la distinction entre ces deux mots était la même en langue française.
Bien évidemment, le fait que ces professionnels "envoyés" dans un pays soient le plus souvent des hommes blancs CSP+ finit par créer un biais, le miroir d'une hiérarchisation raciale bien réelle.
Je comprends mieux un dialogue l'an dernier avec une connaissance qui s'apprêtait à aller vivre avec son compagnon aux Etats-Unis (il avait été tiré au sort pour une green card, et les deux devraient chercher du travail une fois sur place). Elle était étonnée de constater son statut de "immigrante" sur les papiers officiels car dans sa tête, elle se voyait expat... (les deux sont Français, Blancs, classe moyenne, diplômés de grandes écoles)

Merci pour votre blog et vos articles toujours très intéressants!

Adriana

Denis Colombi a dit…

@Domeu : Ce n'est pas à moi de vous dire comment vous devez vous désigner. A vous de voir, et de me dire si ces réflexions vous poussent à chercher un autre terme... Dans mon travail, je parle de "migrants qualifiés" parce que c'est le terme le plus descriptif que l'on puisse trouver. Mais l'identité que se donnent ceux-ci ou qui leur est donné est pour moi un objet d'étude, pas quelque chose dont je dois décider. Je ne suis d'ailleurs pas là pour faire des reproches aux "expats", mais pour étudier leurs parcours et comprendre les marchés du travail sur lesquels ils se trouvent. Les jugements moraux, ce n'est pas mon domaine.

@Adriana : au sens strict, "expatrié" est en effet un statut juridique, celui que vous décrivez. Mais le terme a pris un sens de plus en plus large en Français et en Anglais.

Anonyme a dit…

Oh, c'était le sujet de mon premier mémoire de socio. Je l'avais intitulé "La bulle des expatriés" pour parler de cette altérité contrôlée. Mais j'avais 20 ans et une expérience de sociologue encore trop neuve pour que ça soit de la qualité. Je regrette de ne pas avoir eu votre article sous la main à ce moment là...

LM a dit…

Il serait intéressant aussi de considérer le fait que le terme "expatrié" est employé principalement par les expatriés eux-mêmes. Ayant vécu à l’étranger, je me suis souvent questionnée sur mon statut dans les différents contextes dans lesquels je me suis trouvée. J’ai remarqué que selon les pays, les zones géographiques, et donc selon l’histoire de ces pays, les habitants ne désignaient pas les « expatriés » de la même manière. Ainsi, en Afrique, on utilise souvent par un terme stigmatisant, à connotation négative, signifiant "étranger" ou "blanc" (cf. en malgache "vazaha" : http://jda.revues.org/2703, en Afrique de l'Ouest "toubab" ou encore les "mzungu" en swahili, etc.). En Afghanistan, on nous appelait plutôt les « musafer », les voyageurs, les invités. Dans les Balkans, c’est plutôt par la nationalité que l’on désignait les « expats » : les Français, les Italiens, etc.

LM a dit…

Une autre réflexion me vient à l'esprit... Parmi ceux qui se définissent comme "expatriés", on peut noter une grande diversité de réalités. Si l'on ne retenait même que la définition d'Adriana de l'expatrié, son sens juridique donc, cela regroupe des situations des plus variées : entre l'expatrié d'une FMN qui va travailler à Dubaï, et celui qui part pour la brousse au fin fond du Mozambique pour une micro ONG aux moyens très limités, il y a peu de choses en commun ! Certes, ils seront tous 2 blancs et qualifiés, mais n'auront pas les mêmes niveau et mode de vie ! Leur volonté d'expatriation ne sera sûrement pas motivée par les mêmes éléments.

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