Petits paris sur les courses (de Noël)

C'est la période des fêtes, un moment que j'imagine être une grande souffrance pour tous les journalistes de France, plus ou moins tenus de faire un énième marronnier sur les fêtes de Noël, sachant que celui-ci tombera dans l'oubli le plus total dans les 14 secondes qui suivront sa diffusion. Par solidarité avec eux, je me livre moi aussi à l'obligation du post à tendance "fêtes de fin d'année". Tiens, puisque les jeux en ligne ont été autorisés, je vous propose de prendre quelques paris.

Pari n°1 : Combien de temps avant que la pratique des courses de Noël sur Internet ne se généralise et devienne sinon dominante au moins suffisamment importante pour affecter quelque peu la foule dans les magasins ?

Pari n°2 : Combien de temps avant que les journalistes ne proclament que ça y est, c'est la dernière mode, l'avenir, et que tout le monde fait ça, sauf quelques bouseux au fin fond de la cambrousse ? Vous savez, avec un reportage sur Bernard qui achète le doberman empaillé de son épouse sur stuffedanimals.com ou ce genre de chose, et un manutentionnaire interviewé en tant qu'expert qui dodeline de la tête pour répondre aux questions.

Pari n°3 : Combien de temps avant qu'un intellectuel médiatique qui a des vieux relents fonctionnalistes - probablement Alain Finkelkraut ou Alain-Gérard Slama ou un autre philosophe avec un nom plus difficile que sa pensée - fasse une tribune dans le Monde ou un Rebond dans Libé pour crier au délitement du lien social et à la fin des institutions qui organisent la vie sociale parce que l'on ne va plus mélanger sa sueur dans des magasins surchauffés pour acheter le dernier DVD de Franck Dubosc ? Un peu comme les apéros Facebook qui témoignent d'une érosion des institutions ou Twitter d'un déclin de la sphère publique ou plus généralement Internet de la fin du vivre-ensemble et de l'éclipse des Lumières et la levée de tous les totalitarismes contre la philosophie française et le café de Flore.

Paris n°4 : Combien de temps avant que Michel Maffesoli ne fasse à ce propos un commentaire contenant les mots "orgiatiques", "fusion", "post-moderne", "archaïque" et "dyonisiaque" ?

Indice : le temps proposé pour le pari n°1 n'est pas forcément le plus court.

Pour décider des gagnants, il n'y a qu'à attendre : le temps nous apportera les réponses aussi sûrement que la rivière amène les cadavres de nos ennemis.

Allez, il faut faire vivre les traditions, non pas parce qu'elles instituent la société, mais parce qu'elles nous autorisent à manger du foie gras. Alors joyeuses fêtes à tous.
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1 commentaires:

Romain a dit…

Bonnes fêtes à vous également! Et le pari 4 est particulièrement savoureux et m'a bien fait rire! Sacré Michel!
Cela me fait penser que je devrais aller voir ce que lit Elisabeth Teissier dans les astres pour moi pour 2011...

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